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DIMANCHE 3 JUIN 2012 – SOLENNITÉ DE LA SAINTE TRINITÉ

 

Puisque nous sommes enfants de Dieu, nous sommes aussi ses héritiers ; héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ, à condition de souffrir avec lui pour être avec lui dans la gloire (Rm 8,14-17 – 2e lecture de la messe de ce dimanche).

 

Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive. Qui veut en effet sauver sa vie la perdra, mais qui perdra sa vie à cause de moi et de l'Evangile la sauvera (Mc 8,34-35 – lectio de ce jour).

 

La semaine dernière, notre parcours de lectio divina (en Mc 7 et 8) nous avait invités à cheminer avec le Christ, dans la foi jusqu'à la révélation de sa messianité. A partir de ce moment, premier sommet de l'Evangile selon saint Marc (Mc 8,29), le Christ commence à former ses disciples à le suivre non plus seulement sur les routes de Galilée, mais désormais vers Jérusalem et vers son Mystère pascal.

 

C'est dans ce contexte de l'annonce de la Passion du Christ, de sa mort et de sa résurrection victorieuse, qu'il faut situer tous les textes que nous prions cette semaine. Jésus prend le soin de préparer ses disciples à cette perspective et de les former. Laissons-nous, nous aussi, enseigner pour apprendre de Jésus lui-même comment le suivre. Le suivre, devenir ses disciples, c'est l'accompagner dans sa Passion pour communier à sa résurrection victorieuse.

 

En cette semaine, illuminée par la gloire de la Sainte Trinité que nous célébrons aujourd'hui, nous pouvons percevoir ce qu'est le but de cette "suite" du Christ : la communion avec le Père, dans le Christ, par l'Esprit Saint. Le récit de la Transfiguration que nous prierons demain nous en révèle la perspective. Jésus se manifeste dans la gloire de l'amour du Père; la nuée désigne l'Esprit Saint; la voix du Père se fait entendre et désigne Jésus comme son Fils bien-aimé : "écoutez-le".

 

Dans notre lectio divina quotidienne, obéissons à la voix du Père. Demandons à l'Esprit Saint de nous rendre attentifs à la Parole du Fils bien-aimé. Tel est bien le sens de la lecture priante des Ecritures.

 


 

Pour accompagner votre lectio divina cette semaine, nous vous proposons la méditation de saint Léon le Grand (dans un de ses sermons), qui déploie le lien entre la Transfiguration et la Passion du Christ : 

 

Le Seigneur découvre sa gloire devant les témoins qu'il a choisis, et il éclaire d'une telle splendeur cette forme corporelle qu'il a en commun avec les autres hommes que son visage a l'éclat du soleil et que ses vêtements sont aussi blancs que la neige.



Par cette transfiguration il voulait avant tout prémunir ses disciples contre le scandale de la croix et, en leur révélant toute la grandeur de sa dignité cachée, empêcher que les abaissements de sa passion volontaire ne bouleversent leur foi.



Mais il ne prévoyait pas moins de fonder l'espérance de l'Église, en faisant découvrir à tout le corps du Christ quelle transformation lui serait accordée ; ses membres se promettraient de partager l'honneur qui avait resplendi dans leur chef.



Le Seigneur lui-même avait déclaré à ce sujet, lorsqu'il parlait de la majesté de son avènement : Alors les justes brilleront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Et l'Apôtre saint Paul atteste lui aussi : J'estime qu'il n'y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire que le Seigneur va bientôt révéler en nous. Et encore : Vous êtes morts avec le Christ, et votre vie reste cachée avec lui en Dieu. Quand paraîtra le Christ qui est votre vie, alors, vous aussi, vous paraîtrez avec lui en pleine gloire. Cependant, pour confirmer les Apôtres et les introduire dans une complète connaissance, un autre enseignement s'est ajouté à ce miracle. 



En effet, Moïse et Élie, c'est-à-dire la Loi et les Prophètes, apparurent en train de s'entretenir avec le Seigneur. Ainsi, par la réunion de ces cinq hommes s'accomplirait de façon certaine la prescription : Toute parole est garantie par la présence de deux ou trois témoins. 



Qu'y a-t-il donc de mieux établi, de plus solide que cette parole ? La trompette de l'Ancien Testament et celle du Nouveau s'accordent à la proclamer ; et tout ce qui en a témoigné jadis s'accorde avec l'enseignement de l'Évangile.



Les écrits de l'une et l'autre Alliance, en effet, se garantissent mutuellement ; celui que les signes préfiguratifs aient promis sous le voile des mystères, est montré comme manifeste et évident par la splendeur de sa gloire présente. Comme l'a dit saint Jean, en effet : Après la Loi communiquée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ. En lui s'est accomplie la promesse des figures prophétiques comme la valeur des préceptes de la Loi, puisque sa présence enseigne la vérité de la prophétie, et que sa grâce rend praticables les commandements. ~



Que la foi de tous s'affermisse avec la prédication de l'Évangile, et que personne n'ait honte de la croix du Christ, par laquelle le monde a été racheté.



Que personne donc ne craigne de souffrir pour la justice, ni ne mette en doute la récompense promise ; car c'est par le labeur qu'on parvient au repos, par la mort qu'on parvient à la vie. Puisque le Christ a accepté toute la faiblesse de notre pauvreté, si nous persévérons à le confesser et à l'aimer, nous sommes vainqueurs de ce qu'il a vaincu et nous recevons ce qu'il a promis. Qu'il s'agisse de pratiquer les commandements ou de supporter l'adversité, la voix du Père que nous avons entendue tout à l'heure doit retentir sans cesse à nos oreilles: Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai mis tout mon amour; écoutez-le !

 

 


 

Sainte lectio divina.

 

Christophe de DREUILLE

DIMANCHE 27 MAI 2012

 

 

Viens, Esprit-Saint, en nos cœurs,
et envoie du haut du ciel
un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres.
Viens, dispensateur des dons.
Viens, lumière en nos cœurs.

Consolateur souverain,
hôte très doux de nos âmes,
adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, le repos ;
dans la fièvre, la fraîcheur ;
dans les pleurs, le réconfort.

O lumière bienheureuse,
viens remplir jusqu'à l'intime
le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine,
il n'est rien en aucun homme,
rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé,
baigne ce qui est aride,
guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide,
réchauffe ce qui est froid,
rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi
et qui en toi se confient,
donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu
donne le salut final
donne la joie éternelle. Amen.
 

Le Temps Pascal nous a permis de déployer l'amour victorieux du Christ ressuscité et de méditer sur le don de la vie nouvelle qui, par le baptême, a fait de nous des êtres nouveaux. Par le don de l'Esprit Saint, la fête de la Pentecôte ouvre le Temps ordinaire comme celui de la mission. En effet, l'Esprit Saint promis pour la fin des temps (cf. l'oracle du prophète Joël) est donné au commencement de l'Eglise, chargée par le Christ de porter la Bonne Nouvelle du Salut à tous, jusqu'aux extrémités de la terre. Par ce don de l'Esprit, nous sommes donc envoyés en mission. Mais nous ne pouvons le faire qu'en nous nourrissant quotidiennement de la Parole de Dieu que nous avons à transmettre par notre parole, par notre vie, par notre exemple.

 

En cette fête de la Pentecôte, demandons à l'Esprit-Saint de nous ouvrir le sens des Ecritures, de nous apprendre à recevoir la Parole de Dieu avec une oreille attentive et un coeur disponible, à la méditer avec persévérance, à y puiser le sens de notre vocation et la lumière de notre route.

 

Alors que nous entamons un nouveau parcours de lectio divina, nous pouvons prier cette "séquence" de la liturgie de la Pentecôte : "Viens Esprit Saint en nos coeurs" ; nous pouvons le faire, durant les jours qui viennent, au début de chacun des temps de lectio divina que nous prendrons, soit en entier, soit en choisissant telle ou telle strophe.


 

UN NOUVEAU PARCOURS DE LECTIO DIVINA

 

Notre parcours de lectio divina se déploie en deux temps. Tout d'abord, durant trois semaines, nous privilégions la LECTURE de ces textes, avec la plus grande disponibilité possible, sous la conduite de l'Esprit Saint. Il s'agit de les découvrir ou de les redécouvrir. Il s'agit de les recevoir sans les préjugés ou présupposés que nous pouvons avoir sur un tel texte.

 

Dans un second temps, nous prendrons le temps de relire ces textes et de les méditer avec l'éclairage de textes complémentaires. 

 

COMMENT VIVRE CETTE PREMIÈRE ÉTAPE : LA LECTURE PRIANTE DU TEXTE

 

Ceux qui ont commencé il y a peu à vivre la lectio divina quotidienne ont pu être surpris de ne plus voir, pour cette semaine, les références complémentaires. C'est à dessein que nous vous proposons, dans un premier temps, une lecture simple et continue du texte biblique choisi, en l'occurrence ces chapitres qui se trouvent au coeur de l'Evangile selon saint Marc.

 

Cette première étape présente deux intérêts, dans le cadre de la pédagogie de la lectio divina : 

 

– tout d'abord, vous donner l'occasion de lire un texte biblique dans sa longueur, dans sa continuité et sa cohérence, sans choisir, sans éviter ce qui est a priori moins facile à comprendre ou à accepter.

 

– ensuite, vous ouvrir à la première étape de la lectio diivna : la LECTURE priante, la "lectio" (cf. notre site : pédagogie de la lectio divina), sans passer trop rapidement à la seconde étape qu'est la méditation. 

 

Concernant ces textes de Mc 7-10, nous vous invitons, en une lecture attentive, à vous représenter les scènes décrites par l'évangéliste, les rencontres de Jésus, et à écouter ses enseignements. Puis vous pouvez vous attacher à ce que ces textes nous révèlent de Jésus, de sa relation avec le Père, de son attention aux personnes rencontrées... Vous pouvez alors repérer des motfis d'action de grâce que vous pouvez exprimer dans votre prière.

 


 

 

Cette semaine, la lectio divina nous acheminera jusqu'au premier sommet de l'Evangile selon saint Marc : la confession de foi de Pierre dans la région de Césarée de Philippe.

 

Nous trouvons tout d'abord trois rencontre de Jésus en monde païen, Tyr, Sidon et Décapole. Cette ouverture à l'universalité de la Bonne Nouvelle du Salut annonce ce qui sera déployé le jour de la Pentecôte, lorsque l'Esprit Saint permettra à chacun d'entendre les merveilles de Dieu dans sa langue maternelle. Dans chacun de ces récits, Jésus est attentif aux manques des personnes rencontrées, la Syro-phénicienne, le sourd-bègue, les foules affamées. Jésus exerce alors sa puissance. 

 

Ensuite, Jésus accorde toute son attention aux apôtres qu'il veut conduire jusqu'à la foi en lui. Ce travail aboutira à la confession de foi de Pierre. Avec la première annonce de sa passion-résurrection, Jésus veut désormais apprendre à ses disciples à le suivre pour qu'ils deviennent témoins du don qu'il fera bientôt de sa vie. 

 

 


Sainte lectio divina

Christophe de DREUILLE

 

 

DIMANCHE 6 MAI 2012

 

L'Eglise était en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie. Dans la crainte du Seigneur, elle se construisait et elle avançait; elle se multipliait avec l'assistance de l'Esprit Saint (Ac 9 – 1ère lecture de la messe de ce dimanche)

 

Tu seras ma louange dans la grande assemblée (Ps 21 – Ps. de la messe de ce dimanche)

 

Je suis la vigne, vous les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit (Jn 15 – Evangile de la messe de ce dimanche)

 

Celui qui a des oreilles, qu'il entende ce que l'Esprit dit aux Eglises (Ap 2,11)

 

Les lectures de la messe de ce dimanche nous invitent à considérer le mystère de notre vie chrétienne à l'intérieur de l'Eglise. Ce n'est qu'en étant greffés ensemble sur le cep qui est le Christ que les croyants peuvent porter du fruit. Fidèle à l'Esprit Saint, l'Eglise se construit dans la paix, comme le précise le texte des Actes des Apôtres. Saint Paul lui-même fera l'expérience de l'Eglise en même temps qu'il découvre le Christ. 

 

Si nous sommes convaincus de la nécessité de notre union au Christ pour épanouir notre vie chrétienne, notre insertion nécessaire dans l'Eglise est parfois moins évidente, surtout dans des sociétés marquées par l'individualisme. Et pourtant c'est une des dimensions, inséparables des autres, du don de la vie divine offert par le Christ ressuscité à ceux qui l'accueillent.  La charité dont le Christ nous a aimés, devient charité fraternelle dans le témoignage que l'Eglise a à porter au coeur du monde. 

 

La lectio quotidienne de cette semaine nous nous invite à contempler ce mystère de l'Eglise, dans le chapitre 2 du Livre de l'Apocalypse. Les lettres aux 7 Eglises insistent en effet sur la dimension communautaire de notre salut et de notre témoignage. Au cours de nos méditations quotidiennes nous pourrons tout à la fois rendre grâce pour le don de l'Eglise, pour la révélation de ce mystère, et demander au Christ de déployer en nous cette charité fraternelle qui est le fruit que nous sommes invités à porter. 

 


 

 

Pour les lectio divina de ce dimanche et ce lundi, vous trouverez ici un commentaire des formules de l'Apocalypse

 

Pour les lectio divina de mardi à vendredi, vous trouverez ici un commentaire des formules de l'Apocalypse

 

 

Sainte lectio divina.

 

Christophe de DREUILLE

DIMANCHE 29 AVRIL 2012

 

Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis... moi, je suis le bon pasteur : je connais mes brebis et mes brebis me connaissent... et je donne ma vie pour mes brebis (Jn 10 – Evangile de ce dimanche).

Le Christ est bon pasteur. C'est en lui que nous pouvons nous confier, c'est lui que nous pouvons suivre avec confiance, c'est lui qui nous parle; et nous sommes invités à entendre sa voix. La lectio divina de cette semaine, reprenant en une deuxième et une troisième lecture les textes d'Ap 1 et 2, nous donne à méditer et à prier cettte révélation de la victoire du Christ et de sa sollicitude pour les croyants éprouvés en ce monde. 


En cette semaine, nous prenons le temps de méditer ces textes de la Parole de Dieu. Vous pouvez vous appuyer sur les éléments déjà donnés à propos des chapitres :

 

Pour les lectio divina de ce dimanche jusqu'à mercredi, vous trouverez ici un commentaire des formules de l'Apocalypse

 

Pour les lectio divina de ce jeudi et vendredi, vous trouverez ici un commentaire des formules de l'Apocalypse

 

Sainte lectio divina

 

Christophe de DREUILLE

 

SAMEDI 28 AVRIL 2012

 

 

les quatre Vivants et les 24 Vieillards se prosternèrent devant l'Agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d'or pleines de parfums, les prières des saints; ils chantaient un cantique nouveau: "Tu es digne de prendre le livre et d'en ouvrir les sceaux, car tu fus égorgé et tu rachetas pour Dieu, au prix de ton sang, des hommes de toute race, langue, peuple et nation; tu as fait d'eux pour notre Dieu une Royauté de Prêtres régnant sur la terre." Et ma vision se poursuivit. J'entendis la voix d'une multitude d'Anges rassemblés autour du trône, des Vivants et des Vieillards - ils se comptaient par myriades de myriades et par milliers de milliers! -- et criant à pleine voix: "Digne est l'Agneau égorgé de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l'honneur, la gloire et la louange." Et toute créature, dans le ciel, et sur la terre, et sous la terre, et sur la mer, l'univers entier, je l'entendis s'écrier: "A Celui qui siège sur le trône, ainsi qu'à l'Agneau, la louange, l'honneur, la gloire et la puissance dans les siècles des siècles! Et les quatre Vivants disaient: "Amen!;" et les Vieillards se prosternèrent pour adorer (Ap 5).

 

Au terme de la première étape de notre parcours de lectio divina en Ap 1 - 5, plus que jamais ce samedi  est celui qui nous invite à la contemplation. Nous pouvons adorer le Christ vainqueur de la mort et du mal, nous pouvons contempler notre propre victoire dans celle de l'Agneau vainqueur, nous pouvons rendre grâce parce que le Christ nous ouvre le sens de notre histoire, de notre place de croyants dans ce monde. La contemplation, l'adoration, c'est la quatrième étape de la pédagogie de la lectio divina. Elle nous fait goûter la présence de celui qui nous parle, une présence active qui nous sauve et nous bénit. 

 


 

 

Demain, dimanche, nous commencerons la deuxième étape de notre parcours de lectio divina dans les premiers chapitres du Livre de l'Apocalypse de saint Jean. Désormais, pour chaque journée, le texte biblique est accompagné soit par un autre texte de l'Ecriture (pour déployer la "symphonie de la Parole de Dieu"), soit par un commentaire de la Tradition chrétienne (pour appuyer notre propre méditation sur celle des différentes générations de chrétiens qui ont prié ces textes).

Dans cette étape de notre parcours tout est fait pour accompagner la méditation de la Parole de Dieu. Nous vous proposons quelques remarques sur cet 'échelon' de la pédagogie de la lectio divina : 

 

1 – Cette méditation peut s'appuyer soit sur ce que vous aviez découvert, il y a quelques jours, lors de la première lecture de ce passage biblique (et qui aura peut-être été noté), soit sur ce qui a retenu votre attention en relisant pour la deuxième ou la troisième fois le même texte. La méditation trouve en effet sa source dans cette lecture attentive de la Parole de Dieu qui constitue le premier 'échelon' de la pédagogie de la lectio divina. 

 

2. Cette méditation peut se développer en deux temps :

  • – Tout d'abord, méditer sur ce que Dieu révèle de lui-même dans ce texte. Si le texte biblique est une Parole de Dieu, cela signifie que Dieu livre son coeur dans cette parole offerte. Il nous dit qui il est, comment il se rend présent, comment il agit au bénéfice des hommes, quelle est la qualité de relation qu'il veut entretenir avec son peuple... A ce point de la méditation, nous pouvons alors voir comment ce qui est annoncé et révélé dans ces textes s'accomplit dans la personne de Jésus Christ, Parole du Père en plénitude, et dans son oeuvre de salut. 
  • – Dans un second temps, la méditation nous permet de voir comment cette Parole de Dieu s'actualise dans la vie des croyants, dans notre existence. C'est-à-dire que nous pouvons nous demander comment cette Parole de Dieu produit du fruit en notre coeur, dans notre vie, dans nos choix, comment cette Parole nous fait progresser, encourage notre conversion.

 

3. Ensuite, appuyés sur les fruits de cette méditation, nous pourrons arriver à notre prière de réponse. Il s'agit de la troisième étape de la pédagogie de la Lectio Divina. Cette prière de réponse peut prendre la forme suivante : « Seigneur, toi qui as manifesté ta présence auprès de ton peuple éprouvé, apprends-moi à découvrir comment tu es présent également dans mon existence» ; ou encore : « Seigneur toi qui as révélé la merveille de ta victoire à ton disciple Jean, fais-nous la grâce de vivre également de ce salut et de participer à ta victoire ».

 

4. Enfin, le quatrième 'échelon', celui de la contemplation, peut alors découler de ces 'échelons' précédents que sont la méditation et la prière. Sous la lumière de l'Esprit Saint, nous pouvons alors goûter la présence du Seigneur auprès de nous, en nous, nous laisser toucher intérieurement par cette présence, pour en vivre et mettre en oeuvre cette Parole de Celui qui est présent "tous les jours jusqu'à la fin des temps". 

 

Sainte lectio divina

 

Christophe de DREUILLE

 

JEUDI 26 AVRIL 2012

 

Le dernier chapitre de notre parcours de lectio divina dans l'Apocalypse de saint Jean nous fait contempler, après la vision du Père, le Christ sauveur et vainqueur. Celui-ci est présenté sous l'image de l'agneau pascal (en référence à la fois aux textes de l'AT et à la parole de Jean Baptiste sur Jésus).

 

 

5:6 Alors je vis, debout entre le trône aux quatre Vivants et les Vieillards, un Agneau, comme égorgé, portant sept cornes et sept yeux, qui sont les sept Esprits de Dieu en mission par toute la terre.

Cet agneau est à la fois égorgé (= sa passion et sa mort violente) et en même temps "debout" (= victorieux). Il est décrit à l'aide de titres messianiques empruntés à l'Ancien Testament : le Lion de la tribu de Juda et le rejeton de David. Jésus, dans son mystère pascal, accomplit toutes les Ecritures.

 

 

Le chiffre symbolique "7" revient à plusieurs reprises dans ce chapitre ; rappelons qu'il évoque une totalité, voire une plénitude : les 7 cornes symbolisent la plénitude de la puissance du Christ victorieuxx, les 7 yeux évoquent la connaissance parfaite qu'il possède. 

 

 

5:1 Et je vis dans la main droite de Celui qui siège sur le trône un livre roulé, écrit au recto et au verso, et scellé de sept sceaux. 5:2 Et je vis un Ange puissant proclamant à pleine voix: "Qui est digne d'ouvrir le livre et d'en briser les sceaux?"

Ce chapitre 5 commence par la vision du livre. Celui-ci est dans la main droite du Père, signe donc de bénédiction. Ce livre contient la Parole de Dieu et plus précisément toute la révélation du sens de l'histoire du monde et des hommes. Ce livre est un rouleau qui a la particularité d'être écrit au recto et au verso, ce qui ne se faisait jamais : cela signifie la totalité de la Parole de Dieu et du sens de l'histoire. Or, ce livres est scellé, complètement fermé (les 7 sceaux). Seul le Christ vainqueur de la mort et du mal sera capable d'ouvrir les sceaux et donc de révéler le sens de la vie humaine et du monde. Il est l'unique, nécessaire et suffisant médiateur. 

 

les quatre Vivants et les 24 Vieillards se prosternèrent devant l'Agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d'or pleines de parfums, les prières des saints; ils chantaient un cantique nouveau: "Tu es digne de prendre le livre et d'en ouvrir les sceaux, car tu fus égorgé et tu rachetas pour Dieu, au prix de ton sang, des hommes de toute race, langue, peuple et nation; tu as fait d'eux pour notre Dieu une Royauté de Prêtres régnant sur la terre." Et ma vision se poursuivit. J'entendis la voix d'une multitude d'Anges rassemblés autour du trône, des Vivants et des Vieillards - ils se comptaient par myriades de myriades et par milliers de milliers! -- et criant à pleine voix: "Digne est l'Agneau égorgé de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l'honneur, la gloire et la louange." Et toute créature, dans le ciel, et sur la terre, et sous la terre, et sur la mer, l'univers entier, je l'entendis s'écrier: "A Celui qui siège sur le trône, ainsi qu'à l'Agneau, la louange, l'honneur, la gloire et la puissance dans les siècles des siècles! Et les quatre Vivants disaient: "Amen!;" et les Vieillards se prosternèrent pour adorer.

 

C'est à propos du Christ victorieux qu'est déployée l'action de la liturgie céleste, à laquelle nous pouvons déjà communier par nos liturgies terrestres. 

 

Sainte lectio divna. 

 

Christophe de DREUILLE

 

MERCREDI 25 AVRIL 2012

 

L'Eglise ayant été appelée à la persévérance et à la conversion, dans les sept lettres que nous venons de lire et de prier, elle peut maintenant recevoir avec un coeur pur la révélation de l'action de Dieu sur le monde et sur les hommes. Le chapitre 4 de l'Apocalypse de saint Jean nous révèle Dieu le Père et nous invite à le contempler, à l'adorer. C'est la seconde grande vision de l'Apocalypse. Elle prépare la manifestation de l'Agneau au chapitre suivant. Nous vous proposons encore quelques clefs de lecture :

 

 

une porte était ouverte au ciel (...) Monte ici, que je te montre ce qui doit arriver par la suite.

La Révélation du sens de l'histoire et du monde ne peut se faire qu'à partir du Ciel. L'image de la porte ouverte indique que saint Jean est invité à recevoir cette révélation.

 

Voici, un trône était dressé dans le ciel, et, siégeant sur le trône, Quelqu'un...

"Quelqu'un" désigne Dieu le Père, celui qui avait révélé son Nom à Moïse, mais dont le Nom était imprononçable. Il siège sur le "trône", symbole royal, symbole de puissance active sur le monde et sur les hommes. 

 

un arc-en-ciel autour du trône

En référence au Livre de la Genèse et à l'alliance conclue avec Noé après le déluge, l'arc-en-ciel symbolise une action en faveur des hommes, au service de la paix et du bonheur des hommes. 

 

24 sièges entourent le trône, sur lesquels sont assis 24 Vieillards vêtus de blanc, avec des couronnes d'or sur leurs têtes.

"vieillards", devrait plutôt être traduit par "anciens" ("presbytres"). En effet ce terme ne fait pas référence à leur âge, mais à leur fonction. C'était, dans le judaïsme comme dans le christianisme naissant, ceux qui gouvernaient le peuple.

Le nombre 24 fait référence aux 12 tribus d'Israël + les 12 apôtres. Il y a ainsi une continuité entre la première alliance et l'alliance définitive.

Ils siègent : ils participent donc à l'autorité de Dieu.

Ils ont des vêtements blancs : ils participent à la résurrection du Christ.

La couronne est le symbole de la victoire.

L'or est le métal le plus précieux, il est donc lié à Dieu. En Ap 4,10-11, les anciens lancent ces couronnes dans un mouvement qui a une signification liturgique d'adoration. 

 

Du trône partent des éclairs, des voix et des tonnerres.

Cela rappelle les théophanies de l'Exode, lorsque le Seigneur se manifeste à son peuple depuis la montagne du Sinaï.

 

Devant le trône, on dirait une mer, transparente autant que du cristal.

Cette mer peut faire référence soit à la grande vasque d'eau du Temple de Jérusalem, soit aux eaux célestes séparées de la terre lors de la Création. 

 

Au milieu du trône et autour de lui, se tiennent quatre Vivants, constellés d'yeux par-devant et par-derrière.

Les 4 vivants, par leur nombre (le chiffre 4 est le symbole du monde, de la création) et par leur localisation (au milieu du trône et autour), sont ceux qui font le lien entre Dieu et la création. Ils transmettent donc ce qui vient du Père au monde, et ils conduisent la Création vers le Père. Les "yeux" sont le symbole de la connaissance. Cette connaissance est totale, parfaite, englobant toute chose.

 

Le premier Vivant est comme un lion; le deuxième Vivant est comme un jeune taureau; le troisième Vivant a comme un visage d'homme; le quatrième Vivant est comme un aigle en plein vol.

Cette description vient d'Ez 1,5.18. A partir de saint Irénée de Lyon, la tradition chrétienne y verra le symbole des 4 Evangélistes. Au jour où nous célébrons la fête de saint Marc, il est bon de rappeler que chacun de ces "vivants" est lié à un Evangile en fonction de son introduction :

L'Evangile selon saint Matthieu commence par la généalogie de Jésus, il a pour symbole un visage d'homme;

l'Evangile selon saint Marc commence au désert, il a pour symbole le lion;

l'Evangile selon saint Luc commence au Temple, lieu des sacrifices, il a pour symbole le taureau;

l'Evangile selon saint Jean commence par le Prologue qui plonge le regard au coeur même du mystère de Dieu, il a pour symbole l'aigle, animal seul capable de fixer le soleil de son regard. 

 

"Saint, Saint, Saint, Seigneur, Dieu Maître-de-tout, Il était, Il est et Il vient."

Cette acclamation liturgique qui souligne la sainteté absolue de Dieu vient d'Is 6 et de la grande vision que le prophète avait eue de la liturgie céleste. 

 

Sainte lectio divina.

 

Christophe de DREUILLE

MARDI 24 AVRIL 2012

 

Cette dernière des 7 lettres aux Eglises de l'Apocalypse est peut-être la plus belle et la plus riche. Nous poursuivons notre lecture commentée au fil du texte pour une meilleure compréhension du message :

 

 

tu n'es ni froid ni chaud - que n'es-tu l'un ou l'autre! -- Ainsi, puisque te voilà tiède, ni chaud ni froid, je vais te vomir de ma bouche.

Pour comprendre le sens de l'image utilisée, il faut connaître la situation de la ville de Laodicée. Dans la région de cette cité se trouvaient des sources connues pour la qualité de leurs eaux, fraiches pour les unes, chaudes et médicinales pour les autres. Au lieu de cela, l'eau tiède représente l'eau croupie des citernes. Cette image rappelle ce que dénonçait Jérémie : "vous m'avez abandonné, moi la source d'eau vive pour vous creuser des citernes, et des citernes lézardées qui ne retiennent même pas l'eau" (Jr 2,13). 

 

Tu t'imagines: me voilà riche, je me suis enrichi et je n'ai besoin de rien;

Laodicée était connue pour être la cité la plus riche et la plus raffinée de la région du Lycos.

 

un collyre enfin pour t'en oindre les yeux et recouvrer la vue.

La ville de Laodicée était également réputée pour ses onguents pharmaceutiques.

 

Voici, je me tiens à la porte et je frappe; si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi.

Cette perspective reprend le discours de Jésus après la Cène : "Si quelqu'un m'aime, il gardera ma Parole, et mon Père l'aimera et nosu viendrons vers lui et nous nous ferons une demeure chez lui" (Jn 14,23).

 

C'est sur cette invitation à "entendre la voix du Christ", à garder sa Parole, que se termine cet enseignement adressé à toute l'Eglise – à partir de 7 communautés particulières. 

 


 

Pour accompagner notre persévérance dans l'accueil quotidien de la Parole de Dieu, nous vous laissons ce commentaire de saint Vincent de Paul (publié il y a quelques jours par le site de "Evangile au quotidien") : 

Dieu nous donne ses grâces suivant les besoins que nous en avons. Dieu est une fontaine dans laquelle chacun puise de l'eau suivant les besoins qu'il en a. Comme une personne qui a besoin de six seaux d'eau en puise six ; de trois, trois ; un oiseau qui n'en a besoin que d'une becquetée ne fait que becqueter ; un pèlerin, avec le creux de sa main pour se désaltérer : il en est de même de nous à l'égard de Dieu. 
Nous devons avoir grande émotion à nous rendre fidèles à la lecture d'un chapitre du Nouveau Testament et à en produire, au commencement, les actes : d'adoration, adorant la parole de Dieu et sa vérité ; entrer dans les sentiments avec lesquels notre Seigneur les a prononcées et consentir à ces vérités ; se résoudre à la pratique de ces mêmes vérités... Surtout il faut se donner garde de lire par étude, disant : « Ce passage me servira pour telle prédication », mais seulement lire pour notre avancement. 
Il ne faut pas se décourager, si, l'ayant lu plusieurs fois, un mois, deux mois, six mois, on n'en est pas touché. Il arrivera qu'une fois nous aurons une petite lumière, un autre jour une plus grande, et encore plus grande lorsque nous en aurons besoin. Une seule parole est capable de nous convertir ; il n'en faut qu'une.

 

Sainte lectio divina.

Christophe de DREUILLE

 

DIMANCHE 22 AVRIL 2012

 

Jésus ouvrit l'esprit des disciples à l'intelligence des Ecritures (Lc 24 – Evangile de la messe de ce dimanche)

 

Alors que l'Evangile de la messe de ce dimanche nous invite à être de fidèlles auditeurs de la Parole de Dieu, à en creuser le sens grâce à l'intelligence qu'en donne l'Esprit Saint, pour en devenir les témoins, nous poursuivons notre accueil de la Parole dans les premiers chapitres du Livre de l'Apocalypse de saint Jean. Aujourd'hui encore, nous vous proposons quelques clefs de lectures pour les versets plus obscurs des lettres adressées aux Eglises :

 

L'Eglise de Sardes : 

si tu ne veilles pas, je viendrai comme un voleur sans que tu saches à quelle heure je te surprendrai.

 

Cet appel à la vigilance fait référence aux paroles de Jésus lui-même dans les Evangiles et à l'enseignement de saint Paul dans ses épîtres. Mais, s'adressant à l'Eglise de Sardes, cet avertissement prend une signification toute particulière. En effet, l'histoire de cette cité avait été marquée par plusieurs invasions d'ennemis qui s'étaient introduits de nuit dans la ville et s'en étaient emparés. 

 

quelques-uns des tiens n'ont pas souillé leurs vêtements; ils m'accompagneront, en blanc, car ils en sont dignes. Le vainqueur sera donc revêtu de blanc;

"se souiller" selon le langage des prophètes bibliques, fait référence à l'idolatrie, comme nous l'avions déjà signalé à propos de l'Eglise de Thyatire. Le blanc est la couleur qui désigne la résurrection. Le vêtement blanc signifie que le croyant est déjà ressuscité, il vit de la vie du Ressuscité. 

 


 

L'Eglise de Philadelphie

celui qui détient la clef de David: s'il ouvre, nul ne fermera, et s'il ferme, nul n'ouvrira... j'ai ouvert devant toi une porte que nul ne peut fermer.

Le symbole de la clef renvoie à la notion de pouvoir, comme le décrivait déjà Is 22,22. Le Christ ressuscité a tout pouvoir. Sa puissance est mise au service de sa faible Eglise. 

 

 je forcerai ceux de la Synagogue de Satan - ils usurpent la qualité de Juifs, les menteurs.

Comme nous l'avions déjà montré à propos de l'Eglise d'Ephèse, ces formules désignent certains groupes religieux qui se présentaient comme appartenant au judaïsme tout en proposant un enseignement différent et incompatible avec l'Evangile. 

 

que nul ne ravisse ta couronne.

La courrone est le symbole de la victoire. 

 

Le vainqueur, je le ferai colonne dans le temple de mon Dieu; il n'en sortira plus jamais et je graverai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la Cité de mon Dieu, la nouvelle Jérusalem qui descend du Ciel, de chez mon Dieu, et le nom nouveau que je porte.

Le temple de Dieu, la Cité de Dieu, la nouvelle Jérusalem : ces formules annoncent les derniers chapitres de l'Apocalypse de saint Jean et désignent l'Eglise et la qualifie telle qu'elle est voulue par Dieu. Le "nom" désigne la personne et son identité. L'identité du chrétien est donc d'appartenir à Dieu et de faire partie de l'Eglise.

 

Sainte lectio divina.

Christophe de DREUILLE

 

 

JEUDI 19 AVRIL 2012

 

Nous poursuivons notre lecture commentée au fil du texte de l'Apocalypse pour que l'obscurité de certaines formules ne vous empêche pas d'entrer dans la richesse du message : 

 

"A l'Ange de l'Eglise de Pergame, écris: ...  Je sais où tu demeures: là est le trône de Satan. Mais tu tiens ferme à mon nom et tu n'as pas renié ma foi, même aux jours d'Antipas, mon témoin fidèle, qui fut mis à mort chez vous, là où demeure Satan.

Satan, déjà évoqué en Ap 2,9, désigne ce qui cherche à mettre à mal la fidélité des croyants, celui qui cherche à séduire et à détourner les chrétiens de l'Evangile avec ses exigences. Pergame était l'une des cités les plus importantes de la Province d'Asie. Plusieurs temples de cette ville étaient célèbres : le temple à Zeus, et surtout l'un des touts premiers temples destinés au culte impérial, à la "déesse Rome" et au "Divin César". C'est probablement ce temple qui est ici désigné et c'est dans ce contexte qu'a du être martyrisé un chrétien du nom d'Antipas.

 

tu en as là qui tiennent la doctrine de Balaam; il incitait Balaq à tendre un piège aux fils d'Israël pour qu'ils mangent des viandes immolées aux idoles et se prostituent. Ainsi, chez toi aussi, il en est qui tiennent la doctrine des Nicolaïtes.

La "doctrine de Balaam" : en s'appuyant sur un passage du Livre des Nombres et sur la tradtion juive concernant ce personnage antique controversé, Jean stigmatise ces mouvements sectaires qui pourraient conduire les chréitens à l'idolatrie. Le grand danger qui menace la foi chrétienne (surtout dans un monde polythéiste) est le syncrétisme, la confusion : le risque est de composer entre le Christ et les idoles. Or il ne peut rien avoir de commun entre l'Evangile du Christ et l'idolatrie. Il y a un choix radical à faire et à vivre. Quant à l secte des Nicolaïtes elle avait déjà été dénoncée en Ap 2,6.

 

au vainqueur, je donnerai de la manne cachée et je lui donnerai aussi un caillou blanc, un caillou portant gravé un nom nouveau que nul ne connaît, hormis celui qui le reçoit.

La manne cachée rappelle la sollicitude du Seigneur lors des 40 ans de la marche du peuple hébreu au désert sous la conduite de Moïse. La tradition juive, dont témoigne par exemple Sg 16, a fait le lien entre le don quotidien de la Manne au désert, et l'accueil quotidien de la Parole que le Seigneur donne à son peuple pour le conduire vers la vraie Terre Promise qui est la communion avec Dieu. L'introduction à la lettre adressée à cette Eglise faisait déjà référence à la Parole de Dieu. Quant au caillou : on avait l'habitude d'écrire sur un caillou le nom d'une personne, soit pour un choix, soit lors d'une victoire sportive. Le caillou "blanc" souligne le contexte de la résurrection du Christ et de la nôtre dans le Christ; le "Nom" symbolise la personne. Il peut s'agir soit du Nom du Christ, soit de celui du croyant.

 

Lettre à l'Eglise de Thyatire

 

 

tu tolères Jézabel, cette femme qui se dit prophétesse; elle égare mes serviteurs, les incitant à se prostituer en mangeant des viandes immolées aux idoles.

En référence à la reine qui persécutait le prophète Elie, dans les Livres des Rois, c'est la même menace qui était dénoncée précédemment dans la Lettre à l'Eglise de Pergame : danger du syncrétisme, séduction de l'idolatrie.

 

elle refuse de se repentir de ses prostitutions.

Selon le langage des prophètes de l'Ancien Testament, les "prostitutions", dans ce contexte, désignent l'idolatrie (cf. par exemple le Livre du prophète Osée, Os 1-3).

 

Voici, je vais la jeter sur un lit de douleurs, et ses compagnons de prostitution dans une épreuve terrible, s'ils ne se repentent de leur conduite. Et ses enfants, je vais les frapper de mort.

La force de ces propos, toujours selon le langage des prophètes bibliques, souligne la gravité de cette séduction et les ravages qu'elle peut faire au sein de l'Eglise. Il est donc d'une absolue urgence de se convertir et de renoncer à ces pratiques contraires à la foi chrétienne. 

 

c'est avec un sceptre de fer qu'il les mènera comme on fracasse des vases d'argile!

La promesse est d'associer les croyants au pouvoir du Christ sur les nations. Les formules qualifiant ce pouvoir soulignent sa puissance et évoquent la victoire du Ressuscité (cf. le cantique d'Ap 12).

 

je lui donnerai l'Etoile du matin.

L'Etoile du matin désigne le Christ lui-même (cf. Ap 22,16 ; en référence à Nb 24,17) et fait référence au début du "Jour" qui désigne le temps nouveau inauguré par le Christ ressuscité. Le croyant est donc uni au Christ ressuscité.

 

Sainte lectio divina

 

Christophe de DREUILLE