Nous prions avec le livre du prophète Jérémie : 
 
du 18 au 24 mars : semaine 6 
 
du 25 au 31 mars : semaine 7
 
 
 
Durant l'Octave de Pâques, nous prions avec l'Evangile selon Saint Marc Paques 2018
 

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Dimanche 2 décembre 2012

 

J'entends mon Bien-Aimé. Voici qu'il arrive, sautant sur les montagnes, bondissant sur les collines... Mon Bien-Aimé élève la voix, il me dit "Lève-toi ma Bien-Aimée, ma belle, viens" (Ct 2, 8 à 10)

 

Très Bonne Année en ce début du Temps de l'Avent qui nous invite à reparcourrir toute l'aventure de la Révélation d'un Dieu qui n'a de cesse de rechercher l'homme pour lui témoigner de l'amour qu'il lui porte. Inlassablement, il se manifeste aux croyants par sa Parole jusqu'à ce que le Verbe se fasse chair pour retisser avec l'homme cette qualité unique de relation que l'homme avait refusé et qui pourtant peut seule donner sens à son existence. 

 

Quel texte biblique pourrait mieux que le Cantique des cantiques exprimer cet amour divin à la recherche de l'homme et ce désir, pas toujours conscient, de l'homme de vivre de la communion avec lui. Ce texte a le projet de faire mémoire de toute cette aventure et donne la clef de compréhension de tous les autres textes bibliques. 

 

PRÉSENTATION DU CANTIQUE DES CANTIQUES

 

Le texte du Cantique des cantiques ne fournit pas une unique clef de lecture. Cela a souvent surpris voire déconcerté. En réalité, c'est toute la force de ce texte. Le genre lui-même – des poèmes d'amour – autorise une multitude, une multiplicité de significations.

Tout le génie du rédacteur, et de ceux qui ont choisi de l'intégrer dans le canon des Ecritures, c'est précisément de ne pas donner un sens unique à ce texte. Il y a bien la mention de Salomon, mais il s'agit beaucoup plus d'une attribution littéraire, que d'une véritable clef de lecture.

La polysémie même de ce texte, non seulement autorise, mais invite même à une multitude d'interprétation. Qui est le bien-aimé ? Qui est la bien-aimée ? Tel est bien l'enjeu de ce texte unique au coeur de toute l'écriture.

À partir de ce constat, ce texte du Cantique des cantiques nous invite donc à re parcourir l'ensemble de l'EcritureLe Bien-Aimé, c'est presque toujours le Seigneur, dans l'Ancien Testament, puis dans le Nouveau Testament, c'est le Christ lui-même.

Mais alors qui est la bien-aiméeDans l'Ancien Testament, c'est principalement le peuple. Dans le Nouveau Testament cela deviendra l'Eglise. Mais dans les commentaires nous trouvons de multiples mentions de la bien-aimée : l'âme du croyant, la Samaritaine, Marie-Madeleine, et bien sûr la Vierge Marie.

La moindre formule, dans le Cantique des cantiques, renvoie à des passages entiers de l'Ecriture, de la révélation, de l'histoire du salut, aussi bien dans l'Ancien Testament que dans le Nouveau Testament.

 

"L'hiver qui est fini", peut renvoyer à la servitude en Égypte ou à l'exil à Babylone ; Le printemps peut renvoyer à la Pâques et à la sortie de l'exil. Le Bien-Aimé qui mène son troupeau, annonce la personne de Jésus-Christ, le bon Pasteur. Par-dessus tout, l'amour entre le bien aimé et la bien aimée, est une lecture de l'alliance, déployant la prédication du prophète Osée.

La recherche angoissée de la bien-aimée, dans les ténèbres de la nuit, annonce la mort de Jésus-Christ et sa mise au tombeau. Les parfums peuvent annoncer ceux qui seront apportés, les aromates, par les saintes femmes au matin de Pâques.

 

A tout cela, il faut ajouter la dimension de célébration de l'amour humain contenu et assumé dans ce chant du Cantique des cantiques. Nous pouvons aussi voir alors une relecture des premiers chapitre de la Genèse, lors de la création de l'homme de la femme en particulier au chapitre deux. Il ne faut pas évacuer cette dimension anthropologique contenue évidemment dans l'écriture de ces chants d'amour, mais assumée aussi par les rabbins qui vont autoriser ce texte à intégrer le canon des Ecritures.

 

Comme nous venons de le voir, il n'y a donc pas une clé d'interprétation unique, pour méditer ce texte ; en réalité, c'est tout ce texte du Cantique des cantiques qui constitue donc une grande, unique, indépassable, clé de lecture de toute l'Ecriture.

Désormais donc, on ne peut plus lire n'importe quel texte de l'Ecriture comme si nous ignorions cette dimension-là de la relation que Dieu a voulu établir avec les hommes. Et cela est vrai aussi bien pour l'Ancien Testament que pour le Nouveau Testament. Depuis le ministère de Jean-Baptiste, qui se qualifie lui-même d'ami de l'époux, jusqu' au dernier chapitre du livre de l'Apocalypse, le Cantique des cantiques déploie encore cette clé pour comprendre le sens de l'accomplissement des Ecritures dans la passion la mort et la résurrection du Christ.

Tel est bien ultime témoignage apostolique : « Dieu est amour ».

Parmi les autres figures bibliques, que l'on peut repérer dans le cantique des cantiques, on peut penser à Moïse, à David, à tout le peuple, à Jean-Baptiste et encore à une foule d'autres personnages ou situations rapportés dans l'Ecriture.

 

Comment ne pas terminer ces quelques listes de présentation de ce superbe texte du cantique des cantiques sans évoquer la voie mystique, la vie mystique. C'est en effet la plus haute révélation de l'Ecriture, lorsque que le coeur du croyant peut être à ce point uni à son créateur, qu'il peut relier l'alliance, la loi, le don à la notion d'amour. 

Depuis le commencement de l'Ecriture en effet, dans le jardin d'Eden, lors de la création, lorsque le Créateur et l'être humain étaient en communion, il y avait déjà cette notion du don, cette importance d'un donateur, d'un créateur qui est le donateur. Et c'est ce don qui s'épanouira dans l'alliance, en particulier dans l'alliance nouvelle et éternelle, celle que le prophète Jérémie avait annoncée. Cette alliance que Jésus a conclue, définitivement, dans son sang, sur la croix. Et nous en sommes les bénéficiaires dès maintenant.

 

Nous pouvons en arriver à l'ultime réflexion que nous inspire ce Cantique des cantiques : l'eschatologie de la vie chrétienne. Ce que les théologiens appellent le « déjà là, Et le pas encore ». Il me semble que c'est la lecture que constitue ce Cantique des cantiques qui offre la plus belle clé herméneutique pour entrer dans l'intelligence de l'eschatologie de la vie chrétienne. Ce qui est déjà là c'est l'amour donné, c'est l'amour qui demande à être reçu par un coeur ouvert et disponible, accueillant, c'est l'amour qui peut être renvoyé, retourné à celui qui est notre source.

Alors, dans cette relation d'amour, dans cette alliance nouvelle et éternelle, nous comprenons que tout nous est déjà donné. Mais comme dans le Cantique des cantiques, où le coeur du croyant est invité à aller de commencement en commencement, ce qui est donné demande à être encore épanoui. Ce qui est obtenu nous invite, nous pousse, fait grandir notre désir de recevoir encore plus, de vivre davantage, de communier plus que jamais, de manière toujours nouvelle, à celui qui est la source de tout don. Alors oui, tout nous est déjà donné. Mais tout reste encore à épanouir. Nous sommes donc bien à la fois dans l'accomplissement, et dans le commencement. Or c'est cela l'eschatologie de la vie chrétienne. Vivre déjà du don. Ne cesser de faire grandir ce don. Alors dans ce maintenant où nous pouvons vivre déjà la rencontre avec le Christ, et par le Christ avec le Père, nous goûterons déjà un avant-goût d'éternité.

 

Sainte lectio divina en ce Temps de l'Avent, si propice à accueillir la Parole de Dieu.

 
Christophe de DREUILLE

 

Mardi 23 octobre 2012

 

Abram partit sur la Parole du Seigneur (Gn 12,4)

 

Nous commençons cette semaine notre deuxième et troisième lecture du Cycle d'Abraham dans la Genèse. Ce temps est celui davantage de la méditation, alors que nous avons déjà pu découvrir ces dernières semaines en lecture continue le texte biblique dans son ampleur. Nous vous proposons quelques réflexions sur ce début du cycle d'Abraham :

 

 

L’appel d’Abraham – d’une fin à un commencement  (Gn 11,27 à 12,7)

 

Une « figure » charnière : Abraham

 

Un premier ensemble de textes (Gn 1 à 11) s’achève sur la mention d’un certain Abram. Malheureusement la famille à laquelle il appartient est comme marquée par la malédiction : le cadet de la famille meurt prématurément, « avant son père », et l’épouse d’Abraham – c’est une nouveauté dans le récit biblique – est stérile. Tout semble conduire à une situation de fin. Et pourtant, contre toute attente, c’est à partir de cet Abram (qui deviendra Abraham) que tout va commencer, par le don d’une parole qui le met en route. Tel est la pédagogie divine : appeler celui que nous n’aurions pas choisi, qui nous semble, à vue humaine, le plus mal placé pour remplir la mission confiée. Or, celui qui devait mourir sans enfant, va recevoir la promesse d’une descendance nombreuse et deviendra le Père des croyants. À l’inverse de l’attitude orgueilleuse d’Adam et Eve ou des habitants de Babel, il accepte de ne compter que sur cette parole qui lui a été donnée, il accepte la dépendance, même s’il lui faudra toutes les étapes rapportées dans le « Cycle d’Abraham » pour qu’il en découvre la fécondité, au sens premier et au sens spirituel.

 

Les commencements d’Israël

 

Ce chapitre 12 introduit tout à la fois la seconde partie du livre de la Genèse (Gn 12 – 50) et le Cycle d’Abraham.

Gn 12 – 50 : Outre les généalogies dont nous avons déjà parlé, ces chapitres sont liés aux 11 premiers chapitres du livre par les différentes relations qui définissent l’être humain. Tout commence par une Parole de Dieu donne sens à l’existence de l’homme (en Gn 1 et en Gn 12) ; un couple déchu (Gn 2-3) cède la place à un couple racheté (Cycle d’Abraham) ; deux frères et un meurtre (Gn 4) renvoie à deux frères et une réconciliation (Cycle de Jacob) ; un groupe pécheur sera sauvé par un juste (Noé en Gn 6-9 et Joseph en Gn 37-50). De la grande famille de l’humanité, le regard se concentre sur une famille particulière, issue d’Abraham et de Sara. Toutes les relations qui ont été déconstruites en Gn 1-11 commencent à se reconstruire dans la suite du livre ; la promesse de salut annoncée dans les premiers chapitres commence à prendre forme à partir de l’appel d’Abraham. A partir du chapitre 12, le livre de la Genèse est structuré en trois corpus : le Cycle d’Abraham (et Isaac), le Cycle de Jacob, et l’Histoire de Joseph.

 

Le commencement d’Abraham :

 

Le début de Gn 12 marque en effet le véritable commencement d’Abraham, dans la mesure où, ayant tout quitté de son ancienne identité il devient un homme neuf et son existence prend une signification nouvelle. C’est le commencement d’une histoire particulière au sein de l’histoire de l’humanité, et pour cette humanité. La parole qui lui est donnée a la même puissance dans le cœur du patriarche que pour la création. Cette parole met Abraham en route, elle se fait pour lui promesse d’un avenir qui n’a rien à voir avec ce qu’il pouvait envisager, elle se fait bénédiction pour celui qui pouvait se concevoir appartenir à une famille maudite.

 

Une triple promesse, en écho à Gn 1 et 2 :

 

Abraham reçoit d’abord la promesse d’une descendance (v. 2 ; cf. Gn 1,28). S’il n’est rien précisé concernant la manière dont Dieu s’y prendra pour réaliser ce qu’il dit, c’est que cela fera l’objet d’une grande partie du développement du Cycle d’Abraham.

Il reçoit ensuite la promesse d’une bénédiction (v. 3 ; cf. Gn 1,28). La mention englobante de « tous les clans de la terre » souligne la dimension de la mission d’Abraham (un seul pour tous).

Enfin, il reçoit la promesse d’une terre (v. 7 ; cf. Gn 2,8-15), qu’il foule déjà mais sans la posséder encore.

À vrai dire les trois promesses sont liées les unes aux autres, même si elles ne s’accompliront pas au même moment. Cette parole-promesse est ce qui donnera sens à tous les événements de l’histoire du peuple d’Israël au long des siècles, jusqu’à David, avec qui elles seront renouvelées (cf. 2 S 7).

 

Clefs de lecture

 

La vocation d’Abraham, c’est d’abord l’initiative du Seigneur. Tout commence par une Parole adressée à un homme que Dieu a choisi. Cette Parole a trois caractéristiques : elle invite le patriarche à quitter ce qui pourrait l’enfermer dans un passé pénible (son pays, sa parenté…) ; elle le met en route vers au-delà de ce qu’Abraham connaît ; elle se fait promesse, lui ouvrant un avenir de bénédiction et de fécondité.

 

Le verbe qui domine tout le texte est « bénir » : Dieu « bénira » Abram qui deviendra lui-même « bénédiction ». Puis Dieu « bénira » ceux qui « béniront » Abram. Le but final est que cette « bénédiction » parvienne à toutes les familles de la terre grâce à Abram. La bénédiction est donc ici une promesse de vie. Elle entraîne l’épanouissement de la vie au point qu’Abram deviendra une « grande nation ».

 

Abraham accueille cette Parole et y répond en se mettant en route, avec sa famille. C’est le début de l’histoire du peuple que le Seigneur se choisit. Abraham devient le Père des Croyants. Une grande aventure attend le peuple élu de Dieu : faire en sorte que la bénédiction de Dieu parvienne à tous, sur toute la terre.

 

Méditation

 

Dieu choisit qui il veut, avec son histoire, sa personnalité. Peu lui importe qu’Abraham et Sara ne puissent avoir de descendance, qu’ils aient leurs limites, leurs pauvretés, leur âge avancé. Là où nous voyons des limites, des empêchements, Dieu révèle un autre regard : loin d’enfermer le Patriarche dans son passé, dans son histoire, marqués par la malédiction dont est frappée la maison de son père, il voit en lui un avenir que la Parole de Dieu rendra possible, contre toute attente.

 

La Parole de Dieu se fait promesse et bénédiction. Elle ouvre un avenir possible, elle inaugure une histoire nouvelle. Pour signifier cela, le Seigneur changera le nom « Abram » en « Abraham ». Nous sommes bien au commencement de quelque chose d’absolument nouveau.

 

« Nous avons été enfantés par une Parole de vérité » rappelle saint Jacques (Jc 1,18). Cette même Parole qui a tout créé et qui a béni l’être humain rejoint un homme pour le mettre en route et le bénir.

 

Parce qu’Abraham a accueilli cette Parole, parce qu’il a accepté de se laisser mettre en route, il est devenu le Père des Croyants. Par la foi, il est parti vers un pays qu’il ne connaissait pas, appuyé non sur ses projets humains, mais sur la Parole qui a illuminé son cœur. 

 

 

Sainte lectio divina

Christophe de DREUILLE

Dimanche 14 octobre 2012

 

Elle est vivante la Parole de Dieu, énergique et plus coupante qu'une épée à deux tranchants : elle pénètre au plus profond de l'âme (He 4 – 2e lecture de la messe de ce dimanche)

 

Va, prends ton fils, ton unique, que tu chéris, Isaac, et tu l'offriras en holocauste (Gn 22,2)

 

Je sais maintenant que tu crains Dieu... je te comblerai de bénédictions (Gn 22,12.17)

 

Va vends tout ce que tu as. Donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel; puis viens et suis-moi (Mc 10 – Evangile de la messe de ce dimanche)

 

Cette semaine la dernière partie du cycle d'Abraham guide notre lectio divina vers le don que le Seigneur fait au patriarche. Ce don a un nom et un visage : Isaac, le fils de la promesse. En lui Dieu se révèle comme celui qui est capable d'accomplir sa Parole, de réaliser sa Promesse, alors même que sa réalisation est impossible aux seules ressources humaines. Dieu est donc capable d'intervenir dans l'histoire d'un homme et de réaliser l'impossible. 

 

Mais Abraham va devoir aller plus loin encore dans ce cheminement que le Seigneur lui fait parcourir. Pour devenir le Père des Croyants, il ne lui faut pas en effet seulement espérer et accueillir le don de Dieu, mais il doit surtout reconnaître, dans ce don, l'oeuvre du donateur et préférer le donateur au don lui-même. C'est le sens de l'impressionnant récit du Sacrifice d'Abraham au chapitre 22. Quels plus beaux commentaires de cet événements que les lectures de la messe de ce dimanche.

 

Le "jeune homme riche" est invité par Jésus à tout quitter, à tout aboandonner au profit de la seule relation avec Celui qui est la source de tout don. C'est dans cette relation, et non dans la possession de quelques biens, que se trouve le sens de la vie humaine. C'est ainsi qu'il pourra tout recevoir de Dieu. La lecture du Livre de la Sagesse introduit à cette attitude qui fait préférer la Sagesse que seul Dieu peut donner, à tout ce après quoi les hommes courent si souvent. Accepter de tout recevoir plutôt que de chercher à tout posséder change radicalement le sens de l'existence. Au lieu de courir après ce qui nous manque, nous pourrons alors apprendre à reconnaître et à découvrir tout ce que le Seigneur nous donne, tout ce qui nous est déjà donné. Nous pourrons alors entrer dans la véritable attitude chrétienne : celle de l'action de grâce. La Parole de Dieu, dont parle l'épître aux Hébreux, nous est donnée, avec sa puissance et son exigence, pour nous permettre ce passage, cette conversion du coeur, l'une des plus profondes que nous avons à vivre : se déposséder pour fonder sa vie sur la relation avec le Seigneur en qui se trouvent tous les vrais biens qui seuls pourront combler notre coeur d'homme.

 


 

Quelques autres informations sur la lectio divina : 

 
Entre le 29 octobre et le 2 novembre prochains, j'animerai une Retraite d'introduction à la lectio divina, en Région parisienne. Il reste quelques places (jusqu'à la fin de la semaine). Si vous êtes intéressé, n'hésitez pas à me contacter, je vous donnerai les renseignements nécessaires.
 

 

Sainte lectio divina

Christophe de DREUILLE

Dimanche 7 octobre 2012

 

Je suis El Sahaddaï, marche en ma présence et sois parfait (Gn 17,1)

 

 « La porte de la foi » (cf. Ac 14, 27) qui introduit à la vie de communion avec Dieu et permet l’entrée dans son Église est toujours ouverte pour nous. Il est possible de franchir ce seuil quand la Parole de Dieu est annoncée et que le cœur se laisse modeler par la grâce qui transforme. Traverser cette porte implique de s’engager sur ce chemin qui dure toute la vie. Il commence par le baptême (cf. Rm 6, 4), par lequel nous pouvons appeler Dieu du nom de Père, et s’achève par le passage de la mort à la vie éternelle, fruit de la résurrection du Seigneur Jésus qui, par le don de l’Esprit Saint, a voulu associer à sa gloire elle-même tous ceux qui croient en lui (cf. Jn 17, 22) (BENOIT XVI – Porta fidei 1).

 

Comme la samaritaine, l’homme d’aujourd’hui peut aussi sentir de nouveau le besoin de se rendre au puits pour écouter Jésus qui invite à croire en lui et à puiser à sa source, jaillissante d’eau vive (cf. Jn 4, 14). Nous devons retrouver le goût de nous nourrir de la Parole de Dieu, transmise par l’Église de façon fidèle, et du Pain de la vie, offerts en soutien de tous ceux qui sont ses disciples (cf. Jn 6, 51). L’enseignement de Jésus, en effet, résonne encore de nos jours avec la même force : « Travaillez non pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure en vie éternelle » (Jn 6, 27). L’interrogation posée par tous ceux qui l’écoutaient est la même aussi pour nous aujourd’hui : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » (Jn 6, 28). Nous connaissons la réponse de Jésus : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé » (Jn 6, 29). Croire en Jésus Christ est donc le chemin pour pouvoir atteindre de façon définitive le salut (BENOIT XVI – Porta fidei 3).

 

Cette semaine – le jeudi 11 octobre – s'ouvrira l'année de la foi voulue par le Saint Père Benoît XVI. C'est dans cette perspective que nous pouvons vivre la lectio divina ces jours-ci. En suivant le cheminement que le Seigneur fait vivre à Abraham, nous pourrons être attentifs à la pédagogie de Dieu qui forme le coeur du patriarche pour faire de lui le Père des croyants. 

 

Durant cette semaine, les textes de la Genèse concentrent notre médiation sur la promesse de la descendance faite à Abraham. Celui-ci cherche d'abord à trouver les moyens humains pour obtenir une descendance. Le Seigneur va lui montrer comment il accomplira lui-même la promesse qu'il avait faite au Patriarche. 

 

Comment accueillir cette promesse de la descendance ? En méditant sur la Parole de Dieu qui se fait promesse pour l'homme, qui lui ouvre un avenir inimaginable à la seule perspective humaine, qui crée un chemin que l'homme pourra parcourir et qui donnera sens à son existence. La Parole de Dieu révèle que tout homme est fait pour une fécondité, d'une manière ou d'une autre, tout homme est fait pour épanouir la vie. Nous pouvons aussi recevoir cette Parole : "Y at-t'il rien de trop merveilleux pour le Seigneur" (Gn 18,14).

 



 

Quelques autres informations sur la lectio divina : 

 
Entre le 29 octobre et le 2 novembre prochains, j'animerai une Retraite d'introduction à la lectio divina, en Région parisienne. Il reste quelques places. Si vous êtes intéressé, n'hésitez pas à me contacter, je vous donnerai les renseignements nécessaires.
 

 

Sainte lectio divina

 

Christophe de DREUILLE

 

 

 

DIMANCHE 30 SEPTEMBRE 2012

 

Va, quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, pour le pays que je t'indiquerai.Je ferai de toi un grand peuple, je te bénirai (Gn 12,1-2)

 

Par la foi, Abraham obéit à l'appel de partir vers un pays qu'il devait recevoir en héritage, et il partit ne sachant où il allait (He 11,8)

 

Nous commençons aujourd'hui un nouveau parcours de lectio divina. En accueillant les chapitres 12 à 23 du Livre de la Genèse, nous sommes invités à suivre pas à pas le Père de tous les croyants, Abraham. La Parole que le Seigneur lui adresse au début du chapitre 12 marque un véritable commencement. Dans cette Parole se trouve tracée la voie qui conduira au salut, celle de l'alliance entre Dieu et l'homme. A cet homme âgé, nomade, sans descendance, fini, le Seigneur offre une Parole qui ouvre un chemin, une histoire à vivre, annonce une descendance, se fait promesse.

 

Que notre Père Abraham nous apprenne à recevoir à notre tour cette Parole d'espérance, de promesse et de bénédiction qu'est la Parole de Dieu. Qu'il nous apprenne à l'accueillir et à y répondre par notre foi.

 



UN NOUVEAU PARCOURS DE LECTIO DIVINA

 

Notre parcours de lectio divina se déploie en deux temps. Tout d'abord, durant trois semaines, nous privilégions la LECTURE de ces textes, avec la plus grande disponibilité possible, sous la conduite de l'Esprit Saint. Il s'agit de les découvrir ou de les redécouvrir. Il s'agit de les recevoir sans les préjugés ou présupposés que nous pouvons avoir sur un tel texte.

 

Dans un second temps, nous prendrons le temps de relire ces textes et de les méditer avec l'éclairage de textes complémentaires. 

 

COMMENT VIVRE CETTE PREMIÈRE ÉTAPE : LA LECTURE PRIANTE DU TEXTE

 

Ceux qui ont commencé il y a peu à vivre la lectio divina quotidienne ont pu être surpris de ne plus voir, pour cette semaine, les références complémentaires. C'est à dessein que nous vous proposons, dans un premier temps, une lecture simple et continue du texte biblique choisi, en l'occurrence ces chapitres qui se trouvent au coeur de l'Evangile selon saint Jean.

 

Cette première étape présente deux intérêts, dans le cadre de la pédagogie de la lectio divina : 

 

– tout d'abord, vous donner l'occasion de lire un texte biblique dans sa longueur, dans sa continuité et sa cohérence, sans choisir, sans éviter ce qui est a priori moins facile à comprendre ou à accepter.

 

– ensuite, vous ouvrir à la première étape de la lectio diivna : la LECTURE priante, la "lectio" (cf. notre site : pédagogie de la lectio divina), sans passer trop rapidement à la seconde étape qu'est la méditation. 

 

Concernant ces textes de Gn 12 à 23, nous vous invitons, en une lecture attentive, à vous représenter la relation que le Seigneur veut établir avec Abraham, à découvrir le parcours de foi de celui qui deviendra le Père des Croyants. Puis vous pouvez vous attacher à ce que ces textes nous révèlent du projet du Seigneur, de sa volonté d'entrer en relation avec les hommes, de les introduire dans sa communion... Vous pouvez alors repérer des motfis d'action de grâce que vous pouvez exprimer dans votre prière.

 


 

 

Quelques autres informations sur la lectio divina : 

 
Entre le 29 octobre et le 2 novembre prochains, j'animerai une Retraite d'introduction à la lectio divina, en Région parisienne. Il reste quelques places. Si vous êtes intéressé, n'hésitez pas à me contacter, je vous donnerai les renseignements nécessaires.
 

 

Sainte lectio divina

Christophe de DREUILLE

 

DIMANCHE 9 SEPTEMBRE 2012

 

Les Paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie (Jn 6,63)

 

"Effata !", "ouvre-toi" (Mc 7 – Evangile de la messe de ce dimanche)

 

Notre parcours de lectio divina nous invite cette semaine à un vrai choix, un choix radical : soit le refuser (cf. ceux qui veulent le tuer en Jn 7), soit répondre avec Simon-Pierre : "Seigneur, à qui irions-nous? Tu as les Paroles de la vie éternelle" (Jn 6,68) et mettre notre foi en lui. 

Mettre notre foi dans le Christ, c'est le reconnaître comme "Parole de Vie", c'est donc l'écouter et mettre en oeuvre sa Parole. 

 

L'Evangile de la messe de ce dimanche, nous invite à demander à Jésus qu'il ouvre nos oreilles, qu'il nous rende capables d'écouter vraiment, avec une vraie disponibilité. Devenant ainsi capable d'écouter sa Parole, nous pourrons alors également avoir notre langue déliée pour lui rendre témoignage et transmettre sa Parole.

 

BENOIT XVI, dans son exhortation sur la Parole de Dieu revient sur ce choix radical, source de vraie joie :

 

j’exhorte tous les fidèles à refaire l’expérience de la rencontre per- sonnelle et communautaire avec le Christ, Verbe de Vie qui s’est rendu visible, et à s’en faire les messagers pour que le don de la vie divine, la communion, s’étende toujours davantage dans le monde entier. En effet, participer à la vie de Dieu, Trinité d’Amour, est plénitude de joie (cf. 1 Jn 1, 4). Et c’est un don et une tâche incontournable de l’Église de communiquer la joie qui vient de la rencontre avec la Personne du Christ, Parole de Dieu présente au milieu de nous. Dans un monde qui souvent considère Dieu comme superflu ou lointain, nous confessons comme Pierre que lui seul a «les paroles de la vie éternelle» (Jn 6, 68). Il n’existe pas de priorité plus grande que celle-ci : ouvrir à nouveau à l’homme d’aujourd’hui l’accès à Dieu, au Dieu qui parle et qui nous communique son amour pour que nous ayons la vie en abondance (cf. Jn 10, 10) (BENOIT XVIVerbum Domini)

 

 

 

Quelques autres informations sur la lectio divina : 

 
Nous avons envoyé à tous ceux qui sont inscrits les premières feuilles de ce nouveau parcours. Il semble que certains n'aient pas reçu ces fichiers; certains serveurs (en particulier "aol", mais aussi "yahoo") semble-t-il ont eu des problèmes. Si c'est votre cas, n'hésitez pas à nous le dire. Nous vous renverrons ces fiches.

 

Pour ceux qui se trouvent en Provence, sachez que la rentrée de septembre sera marquée à Aix par une Rencontre des groupes de lectio divina et de tous ceux qui vivent ou souhaitent vivre la lectio divina : le Samedi 22 septembre, entre 15h et 22h au Centre Diocésain.

 

D'autre part, entre le 29 octobre et le 2 novembre prochains, j'animerai une Retraite d'introduction à la lectio divina, en Région parisienne. Il reste quelques places. Si vous êtes intéressé, n'hésitez pas à me contacter, je vous donnerai les renseignements nécessaires.

 

 

Sainte lectio divina

Christophe de DREUILLE

 

DIMANCHE 29 JUILLET 2012

 

Mon Père est à l'oeuvre jusqu'à présent et j'oeuvre moi aussi (Jn 5,17)

 

Il n'y a qu'un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui règne au-dessus de tous, par tous et en tous (Ep 4 – lecture de la messe de ce dimanche)

 

Nous commençons aujourd'hui un nouveau parcours de lectio divina. En accueillant les chapitres 5 à 8 de l'Evangile de Jésus Christ selon saint Jean, nous serons amenés à contempler le don que le Christ fait de lui-même (le "pain de vie"), le don qu'il est lui-même, le don que le Père donne au monde. 

 

Le grand message de ces chapitres est en effet la communion entre le Père et le Fils, leur action commune pour le salut des hommes. C'est le sens en particulier du grand discours du chapitre 5 qui suit la guérison de l'infirme de la piscine de Bethesda. C'est à partir du moment où Jésus révèle sa communion avec le Père que ses opposants vont commencer à vouloir le mettre à mort. 

 

Durant ces semaines, notre lectio divina pourra nous permettre de réfléchir à la place du Père dans notre prière personnelle.

 

Par sa mort, le Christ fera de lui-même le plus grand don aux hommes, comme nous le verrons dans le chapitre 6. Ce chapitre qui commence par la multiplication des pains se poursuit en effet par le Discours sur le Pain de Vie. 

 

Notre lectio divina quotidienne nous permet, durant ce mois d'août, de développer la méditation des Evangiles des messes dominicales (sur les lectures de ces dimanches, cf. la page "parcours de découverte"). Les textes de ce dimanche (autour de la Multiplication des pains) peuvent être médités à l'aide de la fiche correspondante.

 



UN NOUVEAU PARCOURS DE LECTIO DIVINA

 

Notre parcours de lectio divina se déploie en deux temps. Tout d'abord, durant trois semaines, nous privilégions la LECTURE de ces textes, avec la plus grande disponibilité possible, sous la conduite de l'Esprit Saint. Il s'agit de les découvrir ou de les redécouvrir. Il s'agit de les recevoir sans les préjugés ou présupposés que nous pouvons avoir sur un tel texte.

 

Dans un second temps, nous prendrons le temps de relire ces textes et de les méditer avec l'éclairage de textes complémentaires. 

 

COMMENT VIVRE CETTE PREMIÈRE ÉTAPE : LA LECTURE PRIANTE DU TEXTE

 

Ceux qui ont commencé il y a peu à vivre la lectio divina quotidienne ont pu être surpris de ne plus voir, pour cette semaine, les références complémentaires. C'est à dessein que nous vous proposons, dans un premier temps, une lecture simple et continue du texte biblique choisi, en l'occurrence ces chapitres qui se trouvent au coeur de l'Evangile selon saint Jean.

 

Cette première étape présente deux intérêts, dans le cadre de la pédagogie de la lectio divina : 

 

– tout d'abord, vous donner l'occasion de lire un texte biblique dans sa longueur, dans sa continuité et sa cohérence, sans choisir, sans éviter ce qui est a priori moins facile à comprendre ou à accepter.

 

– ensuite, vous ouvrir à la première étape de la lectio diivna : la LECTURE priante, la "lectio" (cf. notre site : pédagogie de la lectio divina), sans passer trop rapidement à la seconde étape qu'est la méditation. 

 

Concernant ces textes de Jn 5 à 8, nous vous invitons, en une lecture attentive, à vous représenter les scènes décrites par l'évangéliste, les rencontres de Jésus, et surtout à recevoir ses enseignements. Puis vous pouvez vous attacher à ce que ces textes nous révèlent de Jésus, de sa relation avec le Père, de son attention aux personnes rencontrées... Vous pouvez alors repérer des motfis d'action de grâce que vous pouvez exprimer dans votre prière.

 


 

 

Quelques autres informations sur la lectio divina : 

 
Nous avons envoyé à tous ceux qui sont inscrits les premières feuilles de ce nouveau parcours. Il semble que certains n'aient pas reçu ces fichiers; certains serveurs (en particulier "aol", mais aussi "yahoo") semble-t-il ont eu des problèmes. Si c'est votre cas, n'hésitez pas à nous le dire. Nous vous renverrons ces fiches.

 

Pour ceux qui se trouvent en Provence, sachez que la rentrée de septembre sera marquée à Aix par une Rencontre des groupes de lectio divina et de tous ceux qui vivent ou souhaitent vivre la lectio divina : le Samedi 22 septembre, entre 15h et 22h au Centre Diocésain.

 

D'autre part, entre le 29 octobre et le 2 novembre prochains, j'animerai une Retraite d'introduction à la lectio divina, en Région parisienne. Il reste quelques places. Si vous êtes intéressé, n'hésitez pas à me contacter, je vous donnerai les renseignements nécessaires.

 

 

Sainte lectio divina

Christophe de DREUILLE

DIMANCHE 22 JUILLET 2012

 

Jésus lui dit : "Va, ta foi t'a sauvé". Et aussitôt il recouvra la vue et il cheminait à sa suite (Mc 10,52)

 

Ce dernier verset de notre parcours dans les chapitres 7 à 10 de l'Evangile selon saint Marc en résume tout le message. Nous sommes invités comme l'aveugle de Jéricho à crier vers Jésus pour recevoir de lui le salut : "Fils de David, aie pitié de moi". Nous pouvons entendre alors Jésus nous dire : "Aie confiance! lève-toi, il t'appelle". Puis nous avons à cheminer désormais à la suite du Christ. Tous les enseignements de Jésus, dans les textes que nous avons médités depuis plusieurs semaines, trouvent ici leur application. 

 

A partir de la semaine prochaine, nous commencerons un nouveau parcours, dans les chapitres 5 à 8 de l'Evangile selon saint Jean. Ce sera l'occasion encore d'approfondir notre cheminement à la suite de Jésus et à l'écoute de sa Parole. Jésus nous y révèlera son lien avec le Père, et le nôtre également.


 

Quelques autres informations sur la lectio divina : 

 

Sachez que vous pouvez trouver sur le site de la lectio divina une lectio divina quotidienne appuyée sur les dimanches de cet été. Vous en trouverez les feuilles dans la rubrique "parcours de découverte". Cela peut permettre à certains de démarrer plus progressivement la lectio divina quotidienne, et pour d'autres de vivre telle ou telle semaine de l'été en développant les lectures dominicales. 

 
Nous avons envoyé à tous ceux qui sont inscrits les premières feuilles de ce nouveau parcours. Il semble que certains n'aient pas reçu ces fichiers; certains serveurs (en particulier "aol") semble-t-il ont eu des problèmes. Si c'est votre cas, n'hésitez pas à nous le dire. Nous vous renverrons ces fiches.

 

Pour ceux qui se trouvent en Provence, sachez que la rentrée de septembre sera marquée à Aix par une Rencontre des groupes de lectio divina et de tous ceux qui vivent ou souhaitent vivre la lectio divina : le Samedi 22 septembre, entre 15h et 22h au Centre Diocésain.

 

D'autre part, entre le 29 octobre et le 2 novembre prochains, j'animerai une Retraite d'introduction à la lectio divina, en Région parisienne. Il reste quelques places. Si vous êtes intéressé, n'hésitez pas à me contacter, je vous donnerai les renseignements nécessaires.

 

Sainte lectio divina

Christophe de DREUILLE

LUNDI 16 JUILLET 2012

 

Tout est possible pour Dieu (Mc 10, 27)

 

La lectio divina de cette semaine nous invite à recevoir la suite de l'enseignement que Jésus donne à ses disciples. L'attitude fondamentale, mise en valeur par Jésus dans ce chapitre 10 de l'Evangile selon saint Marc, est celle de la confiance. C'est le sens de ce que l'on appelle la "voie d'enfance spirituelle". Une confiance non en soi-même, non en ses propres forces, non en ses richesses terrestres, mais une confiance en Celui qui seul peut combler le coeur de l'homme : Celui qui invite le jeune homme riche à tout quitter pour le suivre, Celui qui donne le véritable sens de l'existence humaine. 

 

En cette période estivale où beaucoup peuvent prendre un moment de repos et de détente, où certains prendront un temps de récollection ou de retraite, il est bon de pouvoir intensifier l'accueil quotidien de la Parole de Dieu, de prendre le temps de se mettre plus que jamais à l'écoute de Celui qui nous parle et nous guide. 


 

Sachez que vous pouvez trouver sur le site de la lectio divina une lectio divina quotidienne appuyée sur les dimanches de cet été. Vous en trouverez les feuilles dans la rubrique "parcours de découverte". Cela peut permettre à certains de démarrer plus progressivement la lectio divina quotidienne, et pour d'autres de vivre telle ou telle semaine de l'été en développant les lectures dominicales. 

 

Sainte lectio divina

 

Christophe de DREUILLE

 

 

DIMANCHE 17 JUIN 2012

 

Le Semeur est sorti pour semer la Bonne Nouvelle. Heureux qui la reçoit et la fait fructifier (Antienne de l'Evangile de ce dimanche)

Nuit et jour, qu'il dorme ou qu'il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D'elle-même, la terre produit d'abord l'herbe, puis l'épi, enfin du blé plein l'épi" (Mc 4 – Evangile de la messe de ce dimanche).

les petits chiens sous la table mangent les miettes des enfants (Mc 7,28)

 

Après le Dimanche du Saint-Sacrement, dimanche dernier, ce dimanche pourrait être celui de la Parole de Dieu. Les paraboles agricoles que Jésus utilise nous révèlent en effet ce cheminement de la Parole de la Bonne Nouvelle dans le coeur de celui qui la reçoit. La pédagogie de la lectio divina est au service de cette fécondité et de cette croissance de la Parole de Dieu dans les coeurs pour qu'elle porte du fruit.

Cela nous rappelle que la manière dont le Seigneur a prévu que sa Parole porte du fruit n'est pas de l'ordre de l'efficacité technique, mais bien de la fécondité. Aussi n'attendons pas avec inquiétude de voir immédiatement ce que la Parole de Dieu veut nous dire. Laissons, par notre fidélité et notre persévérance dans son accueil, le temps de la croissance mystérieuse et cachée. Ce qui nous appartient n'est pas de faire croître cette Parole, mais de tout mettre en oeuvre pour ne pas empêcher ce lent travail de la germination qui est l'oeuvre de l'Esprit-Saint. C'est pourquoi dans la tradition chrétienne, on recommande de lire au moins trois fois le même texte biblique pour que celui-ci porte du fruit.

 

La lectio divina quotidienne de cette semaine nous invite à suivre le Christ, hors de la terre d'Israël, à la rencontre des populations païennes pour leur révéler le mystère du Royaume et leur manifester sa puissance de salut. 

 

Aujourd'hui nous méditons sur la rencontre de Jésus avec une Syrophénicienne. La réponse de cette femme, pleine de foi, a longuement été méditée dans la tradition chrétienne. Le "pain des enfants" peut être compris comme le pain de la Parole dont nous pouvons manger au moins quelques miettes. 

 

Nous vous proposons quelques méditations sur ce thème : 

 

Guillaume de Saint-Thierry (oraisons méditatives) : 

Parfois, Seigneur, je te sens passer, tu ne t'arrêtes pas pour moi, tu me dépasses, mais je crie vers toi comme la Cananéenne. Vais-je donc encore oser m'approcher de toi ? Bien sûr, car les petits chiens chassés de la maison de leur maître ne laissent pas de revenir, et veillant à la garde de la maison, ils reçoivent leur pain chaque jour. Chassé, me voilà donc encore ; mis à la porte, je crie ; malmené, je supplie. Comme les petits chiens ne peuvent pas vivre loin des hommes, pas davantage mon âme loin de mon Dieu ! Ouvre-moi, Seigneur. Que j'arrive jusqu'à toi pour être inondé de ta lumière. Toi, tu habites dans les cieux, tu t'es caché dans les ténèbres, dans la nuée obscure. Tes étoiles ne luisent plus pour moi, le soleil s'est obscurci, la lune ne donne plus sa lumière. J'entends bien chanter tes hauts faits dans les psaumes, les hymnes et les cantiques spirituels ; dans l'Evangile tes paroles et tes gestes resplendissent de lumière ; les exemples de tes serviteurs, les menaces et les promesses de tes Ecritures de vérité s'imposent à mes yeux et viennent frapper à la surdité de mes oreilles. Mais mon esprit s'est endurci ; j'ai appris à dormir face à la splendeur du soleil ; je me suis accoutumé à ne plus voir ce qui s'offre à moi ainsi. Jusques à quand, Seigneur, jusques à quand tarderas-tu à déchirer tes cieux, à descendre pour venir secouer ma torpeur ? (Ps 12,1;Is 64,1) Que je me convertisse et que je revienne au moins vers le soir, comme un petit chien affamé. 

 

Jean Chrysostome (Homélies sur Mt) :
 
Que fait la Cananéenne après avoir entendu ces paroles ? Est-ce qu'elle s'en va en gardant le silence ? Perd-elle courage ? Pas du tout ! Elle insiste davantage. Ce n'est pas ce que nous faisons : quand nous ne sommes pas exaucés, nous nous retirons découragés, alors qu'il faudrait insister avec plus d'ardeur. Qui donc, il est vrai, n'aurait pas été découragé par la réponse de Jésus ? Son silence aurait suffi à ôter tout espoir. Mais cette femme ne perd pas courage, au contraire elle s'approche de plus près et se prosterne en disant : « Seigneur, viens à mon aide (v. 25). Si je suis un petit chien dans cette maison, alors je ne suis plus une étrangère. Je sais bien que la nourriture est nécessaire aux enfants, mais il ne faut pas interdire de donner les miettes. On ne doit pas me les refuser, parce que je suis le petit chien qu'on ne peut pas repousser ». C'est parce qu'il prévoyait sa réponse que le Christ tardait à exaucer sa prière. Ses réponses n'étaient pas destinées à faire de la peine à cette femme, mais à révéler ce trésor caché.
 
Homélie grecque du IVe siècle : 
 
« Il a renversé les puissants de leur trône et a élevé les humbles ». Les humbles, les peuples païens, qui étaient affamés de justice, ont été exaltés. En faisant paraître leur humilité et leur faim de Dieu, et en sollicitant la parole de Dieu comme la Cananéenne demande les miettes, ils ont été rassasiés des richesses que recèlent les mystères divins..

 


 

 

Aujourd'hui, nous commençons la deuxième étape de notre parcours de lectio divina dans l'Evangile selon saint Marc. Désormais, pour chaque journée, le texte biblique est accompagné soit par un autre texte de l'Ecriture (pour déployer la "symphonie de la Parole de Dieu"), soit par un commentaire de la Tradition chrétienne (pour appuyer notre propre méditation sur celle des différentes générations de chrétiens qui ont prié ces textes).

Dans cette étape de notre parcours tout est fait pour accompagner la méditation de la Parole de Dieu. Nous vous proposons quelques remarques sur cet 'échelon' de la pédagogie de la lectio divina : 

 

1 – Cette méditation peut s'appuyer soit sur ce que vous aviez découvert, il y a quelques jours, lors de la première lecture de ce passage biblique (et qui aura peut-être été noté), soit sur ce qui a retenu votre attention en relisant pour la deuxième ou la troisième fois le même texte. La méditation trouve en effet sa source dans cette lecture attentive de la Parole de Dieu qui constitue le premier 'échelon' de la pédagogie de la lectio divina. 

 

2. Cette méditation peut se développer en deux temps :

  • – Tout d'abord, méditer sur ce que Dieu révèle de lui-même dans ce texte. Si le texte biblique est une Parole de Dieu, cela signifie que Dieu livre son coeur dans cette parole offerte. Il nous dit qui il est, comment il se rend présent, comment il agit au bénéfice des hommes, quelle est la qualité de relation qu'il veut entretenir avec son peuple... A ce point de la méditation, nous pouvons alors voir comment ce qui est annoncé et révélé dans ces textes s'accomplit dans la personne de Jésus Christ, Parole du Père en plénitude, et dans son oeuvre de salut. 
  • – Dans un second temps, la méditation nous permet de voir comment cette Parole de Dieu s'actualise dans la vie des croyants, dans notre existence. C'est-à-dire que nous pouvons nous demander comment cette Parole de Dieu produit du fruit en notre coeur, dans notre vie, dans nos choix, comment cette Parole nous fait progresser, encourage notre conversion.

 

3. Ensuite, appuyés sur les fruits de cette méditation, nous pourrons arriver à notre prière de réponse. Il s'agit de la troisième étape de la pédagogie de la Lectio Divina. Cette prière de réponse peut prendre la forme suivante : « Seigneur, toi qui as manifesté ta présence auprès de ton peuple éprouvé, apprends-moi à découvrir comment tu es présent également dans mon existence» ; ou encore : « Seigneur toi qui as révélé la merveille de ta victoire à tous ceux que tu as rencontrés, à ceux qui t'ont suivis, fais-nous la grâce de vivre également de ce salut et de participer à ta victoire ».

 

4. Enfin, le quatrième 'échelon', celui de la contemplation, peut alors découler de ces 'échelons' précédents que sont la méditation et la prière. Sous la lumière de l'Esprit Saint, nous pouvons alors goûter la présence du Seigneur auprès de nous, en nous, nous laisser toucher intérieurement par cette présence, pour en vivre et mettre en oeuvre cette Parole de Celui qui est présent "tous les jours jusqu'à la fin des temps". 

 

 

Sainte lectio divina

Christophe de DREUILLE