Nous prions avec le livre du prophète Jérémie : 
 
du 18 au 24 mars : semaine 6 
 
du 25 au 31 mars : semaine 7
 
 
 
Durant l'Octave de Pâques, nous prions avec l'Evangile selon Saint Marc Paques 2018
 

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DIMANCHE 8 MAI 2011

A Corinthe, le Seigneur dit à Paul : "Sois sans crainte. Continue de parler, ne te tais pas. Car je suis avec toi et personne ne mettra sur toi la main pour te faire du mal, parce que j'ai à moi un peuple nombreux dans cette ville" (Ac 18, 9-10)

Ce dimanche, le texte évangélique de la Rencontre de Jésus ressuscité avec les Disciples d'Emmaüs, donne la clef de la mission chrétienne que déploient les chapitres 15 à 20 des Actes que nous prions en ce moment. Le Christ se met en route pour marcher au rythme des hommes, et inscrire en leur coeur la Parole de Dieu; le Christ les rejoint également chez eux pour leur révéler dans le sacrement de l'Eucharistie sa présence, invisible et réelle. 

C'est ce même élan qui a poussé saint Paul et les autres Apôtres sur les routes du monde pour annoncer à temps et à contretemps la Parole de Dieu et pour révéler à tous les hommes la présence du Christ au coeur de leurs cités, de leurs maisons, de leur vie. 

Dans les Actes des Apôtres, les chapitres 15 à 20 sont consacrés à un parcours, une route, qui permet à saint Paul et à ses compagnons d'annoncer la Bonne Nouvelle du Salut au-delà des frontières. Comme le souligne Ac 16,6-10, c'est l'Esprit Saint qui a poussé les apôtres vers l'Europe, au-delà de l'Asie Mineure qui leur était davantage connue. C'est aussi à partir de ce chapitre 16 que nous trouvons un certain nombre de connexions avec les lettres de saint Paul : Philippes, Thessalonique, Corinthe, ces grandes cités commerçantes de la Grèce vont non seulement recevoir la Parole de Dieu, mais seront les lieux de certaines des communautés chrétiennes que nous connaissons par la correspondance épistolaire de l'Apôtre des Nations. 

Corinthe est, aux lieux de saint Luc, la pus emblématique de ces cités. Il s'agit d'une grande ville, cosmopolite, véritable carrefour commercial entre la partie occidentale de l'Empire romain et sa partie orientale. C'est là que nous trouvons la plus émouvante fondation de ces communautés chrétiennes de la première génération : il y a d'abord le voyage de saint Paul qui le conduit jusqu'à cette ville ; il y a ensuite la participation d'un couple chrétien à ce travail d'évangélisation, il y a enfin et surtout le regard du Seigneur qui a discerné dans cette cité un peuple nombreux ; une sollicitude qui n'est pas sans rappeler celle dont faisait état le livre de Jonas à propos de Ninive, appelée déjà à la conversion : "Ne serais-je pas préoccupé pour Ninive, la grande ville, où il y a plus de cent vingt mille êtres humains qui ne distingnent pas leur droite de leur gauche" (Jon 4,11).

Après les textes très denses que nous avions priés ces derniers mois, les chapitres 15 à 20 des Actes, avec tous ces récits de voyages, peuvent apparaître à certains plus pauvres spirituellement, moins faciles à méditer. Et pourtant ils nous invitent à attarder notre regard sur ces disciples du Christ qui se sont mis en route vers tous pour leur partager ce qui avait rendu leur propre coeur tout brulant.  Ces textes soulignent l'engagement concret des croyants dans le monde, dans tout ce qui fait la société de leur époque, annonçant avec assurance et audace le Christ, et confirmant leur parole par leur témoignage.

Enfin, ces textes nous invitent à porter sur notre propre monde, notre propre société, nos villes, nos villages et nos quartiers, le regard du Seigneur : "j'ai à moi un peuple nombreux en ce lieu"


Sur l'Evangile de ce Dimanche, cf. notre commentaire du 24 avril dernier

 

Sainte lectio divina à tous en ce Temps de Pâques.

 

Christophe de DREUILLE

 

 

DIMANCHE 24 AVRIL – JOUR DE PÂQUES

Voici qu'à présent, dans le Christ Jésus, vous qui jadis étiez loin, vous êtes devenus proches, grâce au sang du Christ. Car c'est lui qui est notre paix, lui qui des deux peuples n'en a fait qu'un, détruisant la barrière qui les séparait, supprimant en sa chair la haine, cette Loi des préceptes avec ses ordonnances, pour créer en sa personne les deux en un seul Homme Nouveau, faire la paix, et les réconcilier avec Dieu, tous deux en un seul Corps, par la Croix: en sa personne il a tué la Haine.  Alors il est venu proclamer la paix, paix pour vous qui étiez loin et paix pour ceux qui étaient proches: par lui nous avons en effet, tous deux en un seul Esprit, libre accès auprès du Père (Ep 2, 13 - 18)

Nous vous souhaitons de très saintes fêtes de Pâques, avec la prière et la méditation du chapitre 24 de saint Luc. Toute la semaine qui commence aujourd'hui est la grande semaine de Pâques, cette octave pendant laquelle nous célébrons pendant 8 jours l'unique jour de la glorification du Christ, et de notre glorification dans celle du Christ. 

Au coeur de Lc 24 se trouve le grand texte de la rencontre de Jésus avec les disciples d'Emmaüs. 



 

 

Rencontre de Jésus avec les Disciples d’Emmaüs  (Lc 24, 13 – 35)

 

Une synthèse et une charnière

Rédigé avec un soin particulier, ce récit tire son importance de sa double fonction : il récapitule l’ensemble du parcours évangélique en soulignant l’accomplissement des Ecritures dans le mystère pascal du Christ ; il inaugure, avant même que cela ne soit développé dans les Actes des Apôtres, le « temps de l’Eglise ». Une question domine l’ensemble du récit : celle de la présence de Jésus après sa mort et de la qualité du regard qui permet aux disciples de la discerner. Le texte commence à jouer sur l’opposition absence / présence, pour orienter finalement le lecteur vers la forme de présence : visible / invisible. Luc rappelle aux croyants que la présence de Jésus à son Eglise est désormais invisible, mais reconnaissable par la méditation de l’Ecriture et la « fraction du pain », c’est-à-dire l’Eucharistie.

Lorsque Jésus est visible à leurs yeux de chair, les disciples le croient absent, mort. C’est lorsque Jésus disparaîtra à leurs regards, qu’ils le reconnaîtront présent.

En chemin

La construction narrative de ce texte place stratégiquement les lecteurs du côté de Jésus et les invite à scruter, tout au long de l’évolution du récit, à quel moment et de quelle manière les deux disciples parviendront à reconnaître celui qui marche à leur côté et se laisse inviter chez eux.

La rencontre se fait sur la route, et la reconnaissance, à la maison. Le chemin, thème cher à Luc, est le lieu privilégié de la conversion et du « cheminement » intérieur. Le dialogue qui s’instaure alors offre deux regards croisés sur la mission de Jésus. La conception que s’en font les disciples, est conforme à ce que connaît déjà le lecteur de l’Evangile, mais auquel il manque l’essentiel : le témoignage du Christ ressuscité. D’autre part, dans la bouche de Jésus, nous trouvons une relecture des Ecritures qui fournit le critère permettant de révéler la glorification du crucifié.

La reconnaissance

« A qui d’entre nous l’auberge d’Emmaüs n’est-elle pas familière ? ». François Mauriac comme Le Caravage ou Rembrandt ne s’y sont pas trompés qui ont mis en valeur le moment de la reconnaissance lors du don que Jésus fait à ses hôtes à la maison. La tristesse qui voilait le regard des disciples au début du récit se change alors en joie communicative. Le parcours à travers les Ecritures que Jésus avait proposé sur la route s’accomplit dans la « fraction du pain ». Le don usurpé par Adam et Eve (en Gn 3), devient le don de l’Eucharistie offert par Jésus à des disciples qui ne s’en emparent plus mais le reçoivent. Comme à l’origine de l’humanité, ici les yeux s’ouvrent, mais ce n’est plus sur le dénuement et la vanité, mais sur la plénitude d’une présence qui n’a plus besoin du support de la visibilité.

La reconnaissance

Saint Luc a écrit un texte, bâti sur le même schéma, dans les Actes des Apôtres : il s’agit de la rencontre du disciple Philippe avec le haut fonctionnaire éthiopien. Même rencontre sur la route, même importance donnée au témoignage des Ecritures (avec la citation du chant du Serviteur souffrant d’Isaïe), même catéchèse, même conclusion : le sacrement (eucharistie en Lc 24 et baptême en Ac 8). La grande différence entre les deux textes : en Lc 24, c’est Jésus qui conduit les disciples à la foi dans le Ressuscité présent ; dans les Actes, c’est désormais le disciple, le croyant, l’Eglise qui a cette mission d’annoncer la Bonne Nouvelle du Salut et de conduire à la Vie nouvelle dans le Christ ressuscité.

 

Commentaire de Benoît XVI (Verbum Domini, § 54-55)

Le récit de Luc sur les disciples d’Emmaüs nous permet de progresser dans la réflexion sur le lien entre la Parole et la fraction du pain (cf. Lc 24, 13-35). Jésus alla à leur rencontre le jour après le sabbat, écouta l’expression de leur espérance déçue, et, devenant leur compagnon de route, «il leur expliqua, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait» (24, 27). Les deux disciples commencent à scruter d’une manière nouvelle les Écritures en présence de ce voyageur qui, de façon inattendue, se montre si proche de leur vie. Ce qui est arrivé en ces jours-là n’apparaît plus comme un échec, mais comme un accomplissement et un nouveau départ. Toutefois, ces paroles ne semblent pas encore satisfaire les disciples. L’Évangile de Luc nous dit que « leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent » (24, 31), seulement quand Jésus prit le pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donna, alors qu’auparavant, «leurs yeux étaient aveuglés, et ils ne le reconnaissaient pas» (24, 16). La présence de Jésus, d’abord à travers ses paroles, puis avec le geste de la fraction du pain, a permis aux disciples de le reconnaître ; ils purent éprouver d’une manière nouvelle ce qu’ils avaient précédemment vécu avec lui: « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route, et qu’il nous faisait comprendre les Écritures ? » (24, 32).

Ces récits montrent comment l’Écriture elle-même conduit à appréhender son lien indissoluble avec l’Eucharistie. « C’est pourquoi il faut toujours avoir présent à l’esprit que la Parole de Dieu, lue et annoncée par l’Église dans la liturgie, conduit au sacrifice de l’Alliance et au banquet de la grâce, c’est-à-dire à l’Eucharistie ».193 La Parole et l’Eucharistie sont corrélées intimement au point de ne pouvoir être comprises l’une sans l’autre: la Parole de Dieu se fait chair sacramentelle dans l’événement eucharistique. L’Eucharistie nous ouvre à l’intelligence de la Sainte Écriture, comme la Sainte Écriture illumine et explique à son tour le Mystère eucharistique. En effet, sans la reconnaissance de la présence réelle du Seigneur dans l’Eucharistie, l’intelligence de l’Écriture demeure incomplète. C’est pourquoi, « la Parole de Dieu et le Mystère eucharistique ont toujours et partout reçu de l’Église non pas le même culte mais la même vénération. C’est ce qu’elle a établi, poussée par l’exemple de son Fondateur, en ne cessant jamais de célébrer son Mystère pascal, en se réunissant pour “lire dans toute l’Écriture, ce qui le concernait” (Lc 24, 27), et pour réaliser l’œuvre du salut par le mémorial du Seigneur et les Sacrements ».

 

 

Sainte lectio divina en ce Jour de Pâques.

 

Christophe de DREUILLE

Dimanche 18 avril 2011

 

Après la lecture, la prière et la méditation du Livre de Baruch, qui nous a invités à la conversion, à ne pas nous laisser séduire ni dominés par les idoles, nous vous proposons une lectio divina un peu particulière pour les deux semaines à venir. 

En effet, nous sommes entrés, avec ce Dimanche des Rameaux, dans les 15 jours décisifs, au coeur de notre foi, sommet de l'année liturgique : deux semaines nous sont donnés pour célébrer le mystère pascal du Christ, deux semaines pour nous unir au Christ qui nous ouvre le chemin vers le Père et nous offre la vie véritable dans le don de la sienne. 

Il est habituel de souligner l'importance de la Semaine Sainte. Mais il ne faudrait pas oublier non plus l'octave de Pâques qui nous permet de célébrer pendant 8 jours la victoire du Christ sur la mort, la Résurrection qui devient le commencement de la création nouvelle. 

Aussi, pour la Semaine Sainte, nous avons choisi une lectio divina centrée sur le quatrième chant du Serviteur d'Isaïe, le chant du Serviteur souffrant. C'est en effet le texte de l'Ancien Testament le plus important pour entrer dans la signification de la Passion et de la Mort du Christ. En complément, nous vous proposons quelques méditations de la Tradition chrétienne sur ce mystère pascal que cette semaine nous permet de vivre pas à pas. 

Pour l'octave de Pâques, où pendant 8 jours nous célébrons le Jour de Pâques, nous vous proposons la méditation du chapitre 24 de l'Evangile selon saint-Luc, qui contient en son coeur le grand texte des Disciples d'Emmaüs. 

Pour ceux qui souhaiteraient prendre plus de temps durant le Triduum Pascal pour une lectio divina développée, vous pouvez vous appuyer sur la lectio divina thématique, présente sur ce site . 


Pour accompagner notre lectio divina quotidienne durant ces 15 jours saints de Pâques, nous pouvons nous appuyer sur quelques extraits de la récente exhortation apostolique de Benoît XVI sur la Parole de Dieu (Verbum Domini, § 12-13) : 

 

La mission de Jésus trouve son accomplissement dans le Mystère pascal: nous nous trouvons ici face au « langage de la croix » (1 Co 1, 18). Le Verbe se tait, il devient silence de mort, car il s’est «dit» jusqu’à se taire, ne conservant rien de ce qu’il devait communiquer. De manière suggestive, les Pères de l’Église, contemplant ce Mystère, mettent sur les lèvres de la Mère de Dieu cette expression : « Sans parole est la parole du Père, laquelle a créé toute la nature parlante, sans mouvement sont les yeux éteints de celui par la parole et le geste de qui est mû tout ce qui se meut».37 Ici, nous est vraiment révélé l’amour le « plus grand », celui qui donne sa vie pour ses propres amis (cf. Jn 15, 13).

Dans ce grand Mystère, Jésus se manifeste comme la Parole de l’Alliance Nouvelle et Éternelle: la liberté de Dieu et la liberté de l’homme se sont définitivement rencontrées dans sa chair crucifiée, en un pacte indissoluble, à jamais valable.

Au cours de l’institution de l’Eucharistie, Jésus lui-même - à la dernière Cène - avait parlé de «la Nouvelle et Éternelle Alliance», scellée par son Sang versé (cf. Mt 26, 28; Mc 14, 24; Lc 22, 20), se montrant comme le véritable Agneau immolé, en qui s’accomplit la libération définitive de l’esclavage.

Dans le Mystère lumineux de la Résurrection, ce silence de la Parole se manifeste dans sa signification authentique et définitive. Le Christ, Parole de Dieu incarnée, crucifiée et ressuscitée, est le Seigneur de toutes choses; il est le Vainqueur, le Pantokrátor, et tout est récapitulé pour toujours en lui (cf. Ep 1, 10). Le Christ est donc « la lumière du monde » (Jn 8, 12), cette lumière qui « brille dans les ténèbres » (Jn 1, 5) et que les ténèbres n’ont pas arrêtée (cf. Jn 1, 5). Nous comprenons pleinement ici le sens du Psaume 119 : « ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route» (v. 105); la Parole qui ressuscite est cette lumière définitive sur notre route. Dès le début, les Chrétiens ont eu conscience que, dans le Christ, la Parole de Dieu est présente en tant que Personne. La Parole de Dieu est la véritable lumière dont l’homme a besoin. Oui, au moment de la Résurrection, le Fils de Dieu s’est manifesté comme Lumière du monde. À présent, en vivant avec lui et par lui, nous pouvons vivre dans la lumière.

Parvenus, si l’on peut s’exprimer ainsi, au cœur de la «Christologie de la Parole», il est important de souligner l’unité du dessein divin dans le Verbe incarné: c’est pour cela que le Nouveau Testament nous présente le Mystère pascal en accord avec les Saintes Écritures, comme leur accomplissement parfait. Saint Paul, dans la première Lettre aux Corinthiens, affirme que Jésus-Christ est mort pour nos péchés «conformément aux Écritures » (15, 3) et qu’il est ressuscité le troisième jour « conformément aux Écritures » (15, 4). De cette manière, l’Apôtre place l’événement de la mort et de la Résurrection du Seigneur en relation avec l’histoire de l’antique Alliance de Dieu avec son Peuple. Bien plus, il nous fait comprendre que c’est de cet événement que cette histoire tire sa logique et sa véritable signification. Dans le Mystère pascal s’accomplissent «les paroles de l’Écriture; c’est-à-dire que – cette mort réalisée “conformément aux Écritures ” – est un événement qui porte en soi un Logos, une logique: la mort du Christ témoigne que la Parole de Dieu s’est faite pleinement “ chair ”, “ histoire ” humaine ».La Résurrection de Jésus se produit aussi « le troisième jour conformément aux Écritures»: puisque, suivant l’interprétation juive, la décomposition commençait après le troisième jour, la Parole de l’Écriture s’accomplit en Jésus qui ressuscite avant que ne commence la décomposition. Ainsi, en transmettant fidèlement l’enseignement des Apôtres (cf. 1 Co 15, 3), saint Paul souligne que la victoire du Christ sur la mort advient par la puissance créatrice de la Parole de Dieu. Cette puissance divine apporte l’espérance et la joie: c’est là, en définitive, le contenu libérateur de la Révélation pascale. À Pâques, Dieu se révèle lui-même ainsi que la puissance de l’Amour trinitaire qui anéantit les forces destructrices du mal et de la mort.

 

Sainte lectio divina à tous, en ces jours saints de Pâques. 

 

Mercredi 9 mars 2011

Dans le pays de leur exil, ils rentreront en eux-mêmes

 et connaîtront que je suis le Seigneur leur Dieu.

Je leur donnerai un coeur et des oreilles qui entendent.

Ils me loueront au pays de leur exil, ils se souviendront de mon nom;

ils n'auront plus la nuque raide et se détourneront de leurs mauvaises actions,

se rappelant le destin de leurs pères qui ont péché devant le Seigneur.

Alors je les ramènerai au pays que j'ai promis par serment à leurs pères Abraham, Isaac et Jacob,

et ils y seront maîtres. Je les multiplierai et ils ne seront plus diminués.

Pour eux, j'établirai une alliance éternelle; je serai leur Dieu et ils seront mon peuple.

Et je ne repousserai plus mon peuple Israël du pays que je leur ai donné." (Ba 2, 30-35)

 

La Parole de Dieu dans le Livre de Baruch accompagne aujourd'hui notre entrée dans le Temps du Carême. Le message du Saint-Père pour ce temps fort de l'année liturgique nous encourage dans cet accueil persévérant et fidèle de la Parole de Dieu : 

Pendant toute la période du Carême, l'Eglise nous offre avec grande abondance la Parole de Dieu. En la méditant et en l'intériorisant pour l'incarner au quotidien, nous découvrons une forme de prière qui est précieuse et irremplaçable. En effet l'écoute attentive de Dieu qui parle sans cesse à notre cœur, nourrit le chemin de foi que nous avons commencé le jour de notre Baptême. La prière nous permet également d'entrer dans une nouvelle perception du temps: Sans la perspective de l'éternité et de la transcendance, en effet, le temps n'est qu'une cadence qui rythme nos pas vers un horizon sans avenir. En priant, au contraire, nous prenons du temps pour Dieu, pour découvrir que ses «paroles ne passeront pas» (Mc 13,31), pour entrer en cette communion intime avec Lui «que personne ne pourra nous enlever» (cf. Jn 16,22), qui nous ouvre à l'espérance qui ne déçoit pas, à la vie éternelle (Message de Carême 2011 – Benoît XVI)

 

Chers frères, je vous exhorte à donner du temps, chaque jour, à la Parole de Dieu, à vous en nourrir, à la méditer continuellement (Angelus du dimanche – Benoît XVI).

 

Sainte lectio divina en ce Temps du Carême.


Ceux qui ont commencé il y a peu à vivre la lectio divina quotidienne ont pu être surpris de ne plus trouver, pour les 15 jours à venir, les références complémentaires.

C'est à dessein que nous proposons, dans un premier temps, une lecture simple et continue du texte biblique choisi, en l'occurrence le Livre de Baruch. Dans quelques jours, vous retrouverez la seconde et la troisième lecture de ce texte, accompagnées de lectures complémentaires. 

 

Cette première étape de notre parcours présente plusieurs intérêts : 

– tout d'abord, vous donner l'occasion de lire un texte biblique dans sa longueur, dans sa continuité. Cette première lecture met en valeur la cohérence du texte biblique, permet de situer chaque passage par rapport aux autres. 

– surtout, permettre de donner toute son importance à la première étape de la pédagogie de la lectio divina : la LECTURE priante de la Parole de Dieu (cf. La présentation des quatre étapes de la Lectio Divina). Dans cette première lecture des textes, nous demandons à l'Esprit Saint de nous rendre disponibles, nous pouvons noter ce que cette lecture attentive suscite en nos coeurs, les mots ou les versets qui prennent de l'importance. Il faut apprendre cette lecture absolument gratuite. C'est ainsi que le Seigneur pourra nous parler. Nous pouvons faire nôtre la prière du roi Salomon : 

Donne-moi, Seigneur, un coeur qui écoute

Durant les 15 premiers jours de ce parcours, c'est donc à cette lecture qu'il faut apporter le plus de soin. cela n'empêche pas de vivre également dans notre lectio quotidienne les 3 autres étapes. Mais nous savons que nous retrouverons bientôt chacun de ces textes pour alors accorder plus de place à la méditation. 


Nous venons de mettre en ligne sur notre site une autre possibilité de lectio divina en ce Tem  ps du Carême, en particulier pour ceux qui voudraient essayer la lectio divina durant ce temps fort de l'année liturgique. Il s'agit de déployer dans la semaine les textes reçus à la messe dominicale. Nous y reviendrons dans un prochain article. Dès maintenant, vous pouvez les découvrir dans la rubrique "Textes bibliques à prier". 

 

Christophe de DREUILLE

 

samedi 5 mars 2011

Comme votre pensée fut d'égarement loin de Dieu,

revenus à lui, recherchez-le dix fois plus fort (Ba 4, 28)

Dimanche, nous commencerons un nouveau parcours de lectio divina. Après avoir médité et prié ces dernières semaines les quatre premiers chapitres de l'Evangile selon saint Jean, nous vous proposons de vivre le Carême en recevant la Parole de Dieu dans un texte de l'Ancien Testament : le Livre de Baruch

Le Livre de Baruch appartient au Corpus prophétique. Il offre une relecture des oracles du prophète Jérémie. Le personnage de Baruch apparaît à plusieurs reprises dans le Livre de Jérémie. Il est le scribe (secrétaire) du prophète, et son plus proche disciple. Il jouera d'ailleurs un rôle prépondérant dans la transmission de la prédication de Jérémie. 

Jérémie avait exercé un long ministère prophétique aux VIIe - VIe siècles av. JC. Il avait annoncé la destruction de Jérusalem par Nabuchodonosor, il a assisté à ce drame et a vu partir en Exil une grande partie de son peuple. Sa prédication aidera les israélites humiliés et anéantis dans la tourmente de l'Exil à comprendre que ce drame était la conséquence de leurs fautes et de leurs transgressions répétées de l'alliance. Mais le prophète ne s'était pas contenté de dénoncer le péché de son peuple ; il avait également révélé que le Seigneur n'abandonnerait pas son peuple pécheur. Il a révélé un Dieu riche en miséricorde

Le Livre de Baruch, littérairement se présente comme une relecture de cette révélation. Cet ouvrage récent (peut-être du IIe siècle av. JC) invite le lecteur à faire mémoire de ces oracles du prophète Jérémie. Il trace un parcours qui va de la reconnaissance du péché jusqu'à la joie du pardon reçu. La démarche qu'il propose est une démarche empreinte d'humilité : reconnaître d'abord son péché et sa gravité ; exprimer son repentir et le cri de supplication à ce Dieu de miséricorde ; manifester sa volonté de ne plus s'appuyer sur ses propres forces (orgueil), de ne plus se laisser mener par toutes formes de séduction (l'idolâtrie), mais accepter de compter sur le Seigneur, comme la seule source de la vraie Sagesse. Enfin, entrer dans l'exultation et l'action de grâce pour le pardon reçu, pour la vie et l'alliance renouvelées.

En temps de Carême (qui commencera mercredi prochain), la lectio divina de ce Livre de Baruch nous permettra de parcourir chacune de ces étapes qui conduisent de la mort vers la vie, du péché vers le pardon, de la condamnation vers le salut. Tel est bien le sens du mystère pascal du Christ, vers lequel le Carême nous achemine. C'est donc en ayant les yeux fixés sur le Christ, en mettant notre confiance en ce Dieu qui s'est révélé comme riche en miséricorde, que nous pourrons marcher résolument vers la joie de Pâques. 

 


 

Le Livre de Baruch n'a été transmis qu'en grec (dans la Bible de la Septante). C'est la raison pour laquelle il appartient à cet ensemble de textes bibliques que les Catholiques et orthodoxes appellent "deutérocanoniques" ; ces textes ont la même valeur que les autres livres de l'Ancien Testament. Les Eglises protestantes ont qualifié ces textes d' "apocryphes". A l'époque de la Réforme, ces livres n'étaient pas rejetés, mais n'avaient pas la même valeur que les autres textes de l'Ancien Testament. Luther, par exemple, disait de ces textes qu'ils étaient "utiles et bons à lire". 

Un certain nombre de protestants reçoivent les feuilles hebdomadaire de la lectio divina quotidienne. S'ils ne souhaitent pas vivre la lectio divina avec le Livre de Baruch, ils peuvent par exemple pour les semaines qui viennent choisir de vivre la lectio divina quotidienne avec le Livre d'Osée (que nous avions prié l'année dernière et dont les feuilles hebdomadaires sont disponibles sur notre site, à la rubrique "archives").

Christophe de DREUILLE

 

dimanche 6 février 2011

Vous êtes la lumière du monde (Mt 5 – Evangile de la messe de ce dimanche)

 

Ta lumière jaillira comme l'aurore (Is 58 – Lecture de la messe de ce dimanche)

 

La Parole de Dieu de la messe de ce dimanche révèle que le chrétien est lumière pour le monde. Tel est le témoignage de celui qui appuie sa vie sur les Béatitudes (Mt 5) : notre vie doit briller devant les hommes. 

Les textes de la lectio divina de ce jour – le début du Prologue et 1 Jn 1 – nous rappellent la source de cette lumière : "Le Verbe était la lumière véritable" ; "Dieu est lumière, en lui point de ténèbres". 

Encore une fois, les lectures de la messe du dimanche et les textes de la lectio divina quotidienne se complètent et viennent nourrir notre méditation. 

C'est bien ce thème de la lumière – lumière de Dieu; lumière que nous sommes dans le Christ – qui nous guidera durant toute cette semaine. Jusqu'à mercredi, nous méditons en effet le Prologue. 

 

Les méditations de cette semaines (Jn 1, 1 - 34) sont unifiées par deux thèmes

– tout d'abord, la contemplation du Christ comme le Verbe du Père. C'est évidement l'objet même du Prologue. Le Verbe éternel, éternellement Fils en communion avec le Père, est celui qui pour nous s'est fait chair et a demeuré parmi nous. C'est le cas aussi de la présentation du Précurseur Jean qui se définit comme la "voix" du Verbe..

– ensuite la figure de Jean (que les autres Evangiles qualifient de "Baptiste") : il est présent dès le Prologue, comme le grand témoin de la lumière. Sa mission consiste à manifester au monde celui qui "se tient au milieu de vous, mais que vous ne connaissez pas" (Jn 1,26). 

Ces deux thèmes pourront guider les deux dimensions de notre méditation : contempler le Christ qui se manifeste et se révèle ; devenir témoins du Christ pour le monde. 

 


 

Nous venons donc de terminer la première lecture des chapitres 1 à 4 de l'Evangile selon saint Jean. Nous avons pu pendant ces deux dernières semaines recevoir, dans une lecture paisible et gratuite, cette révélation du Christ, Verbe du Père.
 
Nous en arrivons à la deuxième et troisième lecture de Jn 1-4. Nous entrons donc davantage dans le temps de la méditation. Cette méditation est soutenue quotidiennement par d'autres références bibliques et par l'apport de la Tradition chrétienne. Nous restons désormais deux jours sur un même passage de l'Evangile pour prendre le temps d'en approfondir le contenu et de se laisser former par ces paroles du Seigneur transmises par le prophète.

Pour ces deux journées que nous vous invitons à passer sur le même passage, l'apport des textes complémentaires peut guider notre méditation et notre prière en deux directions complémentaires (à vivre avec toute la souplesse nécessaire, et sous l'action de l'Esprit Saint) : 

  • pour la première de ces deux journées, avec l'apport d'un texte biblique complémentaire, la méditation pourra habituellement porter davantage sur la contemplation du mystère que Dieu révèle dans ces textes : son amour pour les hommes, le contenu de sa révélation, l'oeuvre de salut annoncée par ces textes et accomplie en Jésus Christ... La formulation de notre prière, en réponse à cette Parole, pourra alors être une prière de louange, d'action de grâces pour la merveille du Salut, pour l'amour de Dieu révélé en Jésus Christ, pour ce que Dieu nous révèle de lui-même...
     
  • pour la seconde de ces deux journées, avec l'apport d'un texte de la tradition chrétienne, la méditation pourra porter davantage sur l'impact de cette Parole dans notre vie, dans notre mission, dans nos choix, dans la vie de ceux qui nous entourent et qui nous sont confiés... la prière pourra prendre davantage la forme d'une prière de demande, de supplication, d'intercession, de demande de pardon, de conversion...

 


A propos des feuilles hebdomadaires : en principe, tous ceux qui ont reçu une confirmation de leur inscription ont reçu par email les feuilles hebdomadaires pour les quatre semaines à venir. Si ce n'était pas le cas, n'hésitez pas à nous le dire. 

 

 

 

 

dimanche 23 janvier 2011

Le Verbe s'est fait chair, 

et il a planté sa tente parmi nous,

et nous avons contemplé sa gloire (Jn 1,14)

 

En ce dimanche, premier jour d'une nouvelle semaine, nous entamons un nouveau parcours de lectio divina. Après avoir reçu les oracles du Livre d'Isaïe, nous retrouvons le Nouveau Testament et le témoignage apostolique. Jusqu'au Carême, nous prions et méditons les 4 premiers chapitres de l'Evangile de Jésus Christ selon saint Jean.

Celui qui avait été entrevu et annoncé par le prophète, nous sommes maintenant invités à le contempler. Pour nous le Verbe s'est fait chair, le Christ est venu manifester sa gloire. Il a appelé des disciples pour qu'ils deviennent ses témoins : "au milieu de vous se tient quelqu'un que vous ne connaissez pas... c'est pour qu'il fût manifesté à Israël que je suis venu", témoigne Jean le Précurseur. 

 

Vous êtes nombreux à nous avoir rejoints ces dernières semaines (plus de 1000 inscriptions depuis début janvier). Ceux qui ont commencé il y a peu à vivre la lectio divina quotidienne ont pu être surpris de ne plus trouver, pour les 15 jours à venir, les références complémentaires.

C'est à dessein que nous proposons, dans un premier temps, une lecture simple et continue du texte biblique choisi, en l'occurrence les premiers chapitres de l'Evangile selon saint Jean. Dans quelques jours, vous retrouverez la seconde et la troisième lecture de ce texte, accompagnées de lectures complémentaires. 

 

Cette première étape de notre parcours en Jn 1-4 présente plusieurs intérêts : 

– tout d'abord, vous donner l'occasion de lire un texte biblique dans sa longueur, dans sa continuité. Cette première lecture met en valeur la cohérence du texte biblique, permet de situer chaque passage par rapport aux autres. 

– surtout, permettre de donner toute son importance à la première étape de la pédagogie de la lectio divina : la LECTURE priante de la Parole de Dieu (cf. La présentation des quatre étapes de la Lectio Divina). Dans cette première lecture des textes, nous demandons à l'Esprit Saint de nous rendre disponibles, nous pouvons noter ce que cette lecture attentive suscite en nos coeurs, les mots ou les versets qui prennent de l'importance. Il faut apprendre cette lecture absolument gratuite. C'est ainsi que le Seigneur pourra nous parler. Nous pouvons faire nôtre la prière du roi Salomon : 

Donne-moi, Seigneur, un coeur qui écoute

 

Durant les 15 premiers jours de ce parcours, c'est donc à cette lecture qu'il faut apporter le plus de soin. cela n'empêche pas de vivre également dans notre lectio quotidienne les 3 autres étapes. Mais nous savons que nous retrouverons bientôt chacun de ces textes pour alors accorder plus de place à la méditation. 

Sainte lectio divina

 


Il y a quelques jours, nous avons envoyé par email la feuille de lectio divina pour les deux semaines à tous ceux qui sont inscrits. Si vous n'avez pas reçu cet email, nous vous remercions de nous le faire savoir. Nous vous ferons parvenir cette feuille. 

Dans quelques jours, nous vous ferons parvenir les feuilles pour les semaines suivantes

 

Lectiodivina.catholique.fr vient d’être profondément renouvelé pour correspondre au mieux à sa mission : être un service d’Eglise et un relais pour encourager et soutenir la prière de la Parole de Dieu. L’Eglise de notre temps redécouvre avec un grand bonheur cette lectio divina et vous êtes de plus en plus nombreux à y prendre goût.

Ce site répond à l’invitation de Benoît XVI :

Le monde numérique, en mettant à disposition des moyens qui offrent une capacité d'expression presque illimitée, ouvre de considérables perspectives d'actualisations à l'exhortation Paulinienne : « Malheur à moi si je n'annonçais pas l'Évangile ! » (1 Co 9, 16)… Dans le monde numérique aussi, il doit apparaître que l'attention aimante de Dieu dans le Christ pour nous n'est pas une chose du passé ou encore une construction savante, mais une réalité concrète et actuelle… Avec l'Évangile dans les mains et dans le cœur, il convient de réaffirmer qu'il est temps aussi de continuer à préparer les chemins qui mènent à la Parole de Dieu, sans négliger de dédier une attention particulière à qui se trouve dans une situation de recherche, et plus encore de la tenir en éveil comme premier pas de l'évangélisation.

Message du Saint Père pour la 44 journée mondiale des communications sociales en 2010

Vous trouverez sur ce nouveau site :

- la possibilité de lire les feuilles hebdomadaires directement sur votre ordinateur (vous aurez toujours la possibilité de télécharger ces feuilles au format PDF) ;

- des articles « Au fil de la lectio ». Le blog est donc désormais intégré au site lui-même.

- la possibilité d’imprimer plus facilement les pages du site, de les envoyer par email ou de les télécharger

- des outils pour l’animation de groupes de lectio divina.

- la possibilité de s’abonner (toujours gratuitement bien sûr) pour recevoir les dernières nouvelles de la lectio divina quotidienne directement par email, ou par flux RSS.

 

Ce site est mis en oeuvre au Séminaire St-Luc d’Aix-en-Provence, où nous portons régulièrement dans notre prière cette « communauté » de ceux qui cherchent à vivre quotidiennement l’accueil de la Parole de Dieu. Je tiens à remercier tout particulièrement Thomas Poussier (séminariste en 2e cycle), notre webmaster, et les séminaristes qui d’une manière ou d’une autre soutiennent cette démarche.

 

Ce nouveau site a été réalisé par Webcatho (et plus particulièrement : Emmanuel et Patrice de Saint Stéban), des personnes passionnées de nouvelles technologies, souhaitant mettre à disposition de l'église leurs compétences pour créer des sites comme celui-ci, ou pour des paroisses. Ils réalisent la conception graphique de votre site ainsi que l'installation et l'hébergement du site sur leurs serveurs, et grâce à une interface de gestion, vous pouvez modifier facilement votre site. N'hésitez pas à faire appel à eux pour tous projets catholiques via webcatho@gmail.com

 

Sainte Lectio Divina à tous.

 

 

Le chapitre 66 nous accompagnera toute cette dernière semaine de notre parcours de lectio sur le Livre d'Isaïe. Il constitue une sorte de résumé de l'ensemble des chapitres 56-66 de ce Livre prophétique. 

La parole prophétique est une parole de conversion et de discernement.

De conversion : en effet, on ne peut entrer en relation avec le Seigneur qu'en se reconnaissant "pauvre", "humble", qu'en ayant fait l'expérience de sa faiblesse et de son péché, qu'en criant vers le Seigneur pour qu'il nous sauve, qu'en désirant recevoir de lui la consolation véritable. 

De discernement : en effet, notre liberté est en jeu. Pour que le Seigneur nous sauve, pour qu'il nous console, pour qu'il fasse venir vers nous "la paix comme un fleuve", il faut que nous choisissions de ne pas compter sur nos seules forces, de ne pas nous enorgueillir de nous-mêmes, mais ne nous mettre humblement à l'écoute de la Parole du Seigneur.

Les lectures de la messe de ce dimanche (premier jour de la semaine) mettent en valeur l'accomplissement de ce qui a été annoncé par les prophètes. Avec le grand témoin qu'est Jean Baptiste, nous sommes invités, avec humilité, à contempler le Christ venu, manifesté, pour sauver tout homme. C'est donc avec le Christ "Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde", que nous pouvons de la meilleure des manières lire, méditer, prier les oracles prophétiques proposés à notre lectio quotidienne cette semaine.

 

 

Ce cri du prophète trouve une extraordinaire réponse de la part du Seigneur dans l'événement du Baptême de Jésus que nous avons célébré ce dimanche: les cieux se sont ouverts, ils se sont déchirés. Et la voix céleste révèle le Père tout autant que le Fils, accomplissant ainsi ce que le prophète avait entrevu : "Seigneur, tu es notre Père" (Is 64,7).

Désormais, avec le Baptême de Jésus, tout est en place pour que nous entrions, après le temps de Noël et de l'Epiphanie, dans le temps ordinaire ; un temps ordinaire durant lequel le Seigneur ne cessera de se révéler et de se manifester à nous jour après jour. La lectio divina nous permet de vivre quotidiennement l'expérience de ce compagnonnage avec Jésus. Sa Parole nous rejoint pour manifester sa présence. 

Nous le savons bien, le Dimanche est pour les chrétiens le Premier jour d'une semaine nouvelle. La Parole de Dieu reçue dans la liturgie dominicale, enrichie par ce qui est reçu chaque jour dans la lectio divina, nous est donnée pour éclairer toute la semaine. 

Pour cette semaine, en priant et en méditant ces textes d'Isaïe, nous pouvons garder en mémoire la voix du Père : "tu es mon Fils bien-aimé, en toi j'ai mis tout mon amour". Cette parole nous invite en effet tout à la fois à contempler le Christ comme le Fils bien-aimé du Père, et à nous reconnaître également, depuis notre baptême, comme les enfants bien-aimés du Père. Ce cri d'émerveillement du Père concernant le Christ, est le même que le Père prononce sur chacun de nous. C'est ainsi qu'il nous voit.