Nous prions avec le livre du prophète Jérémie : 
 
du 18 au 24 mars : semaine 6 
 
du 25 au 31 mars : semaine 7
 
 
 
Durant l'Octave de Pâques, nous prions avec l'Evangile selon Saint Marc Paques 2018
 

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SAMEDI 22 MARS 2014

 

En cette fin de semaine et en ce samedi où nous pouvons recevoir la Parole de Dieu avec la Vierge Marie et à son école, nous vous invitons à reprendre la lectio divina de cette semaine et en particulier le récit de la Transfiguration (Mt 17 – au coeur des lectures de la messe de dimanche dernier). Pour accompagner cette méditation, nous vous proposons le message que le Pape François avait donné dimanche au moment de l'Angelus

Chers frères et sœurs, bonjour,

Aujourd’hui l’Évangile nous présente l’événement de la Transfiguration. C’est la seconde étape du chemin du Carême : la première, les tentations dans le désert, dimanche dernier ; la seconde : la Transfiguration. Jésus « prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il les emmène à l’écart, sur une haute montagne » (Mt 17, 1). La montagne, dans la Bible, représente le lieu de la proximité avec Dieu et de la rencontre intime avec Lui ; le lieu de la prière, où demeurer en présence du Seigneur. Là-haut, sur le mont, Jésus se montre aux trois disciples transfiguré, lumineux, très beau ; et puis apparaissent Moïse et Elie, qui s’entretiennent avec Lui. Son visage est si resplendissant et ses vêtements si immaculés, que Pierre est ébloui, au point de vouloir rester là, comme pour fixer ce moment. Soudain résonne d’en-haut la voix du Père qui proclame Jésus son Fils bien-aimé, en disant : « Écoutez-le » (v. 5). Cette parole est importante ! Notre Père qui a dit à ces apôtres, et qui nous dit à nous aussi : « Écoutez Jésus, car il est mon Fils bien aimé ». Cette semaine, gardons cette parole dans notre esprit et dans notre cœur : « Écoutez Jésus ! ». Ce n’est pas le Pape qui dit cela, c’est Dieu le Père qui le dit à tous : à moi, à vous, à tous, tous ! C’est comme une aide pour avancer sur la route du Carême. « Écoutez Jésus ! ». N’oubliez pas.

Cette invitation du Père est très importante. Nous, disciples de Jésus, sommes appelés à être des personnes qui écoutent sa voix et prennent au sérieux ses paroles. Pour écouter Jésus, il faut être proche de Lui, le suivre, comme le faisaient les foules de l’Évangile qui le poursuivaient sur les routes de la Palestine. Jésus n’avait pas de cathèdre ni de chaire fixes, mais c’était un maître itinérant, qui proposait ses enseignements, les enseignements que lui avait donnés le Père, le long des routes, en effectuant des trajets qui n’étaient pas toujours prévisibles et parfois peu commodes. Suivre Jésus pour l’écouter. Mais écoutons aussi Jésus dans sa Parole écrite, dans l’Évangile. Je vous pose une question : est-ce que vous lisez tous les jours un passage de l’Évangile ? Oui, non… oui, non… Moitié, moitié… Certains oui et certains non. Mais c’est important ! Lisez-vous l’Évangile ? C’est une bonne chose ; il est bon d’avoir un petit Évangile, petit, et de l’emporter avec nous, dans sa poche, dans son sac, et d’en lire un petit passage à n’importe quel moment de la journée. À n’importe quel moment de la journée, je prends dans ma poche l’Évangile et je lis un petit peu, un petit extrait. Jésus est là qui nous parle, dans l’Évangile ! Pensez à cela. Ce n’est pas difficile, ni nécessaire qu’il y ait les quatre : un des Évangiles, tout petit, avec nous. L’Évangile toujours avec nous, car il est la Parole de Jésus qui peut être écoutée.

De cet épisode de la Transfiguration je voudrais souligner deux éléments significatifs, que je synthétise en deux mots : montée et descente. Nous avons besoin d’aller à l’écart, de monter sur la montagne dans un espace de silence, pour nous trouver nous-mêmes et mieux percevoir la voix du Seigneur. C’est ce que nous faisons dans la prière. Mais nous ne pouvons pas rester là! La rencontre avec Dieu dans la prière nous pousse à nouveau à « descendre de la montagne » et à retourner en bas, dans la plaine, où nous rencontrons tant de frères qui ploient sous les peines, les maladies, les injustices, l’ignorance, la pauvreté matérielle et spirituelle. À ces frères qui sont en difficulté, nous sommes appelés à apporter les fruits de l’expérience que nous avons faite avec Dieu, en partageant la grâce reçue. Et cela est curieux. Quand nous entendons la Parole de Jésus, que nous écoutons la Parole de Jésus et que nous l’avons dans le cœur, cette Parole grandit. Savez-vous comment elle grandit ? En la donnant à l’autre ! La Parole du Christ grandit en nous quand nous la proclamons, quand nous la donnons aux autres ! Et c’est cela la vie chrétienne. C’est une mission pour toute l’Église, pour tous les baptisés, pour nous tous : écouter Jésus et l’offrir aux autres. Ne pas oublier : cette semaine, écoutez Jésus ! Et pensez à cette chose de l’Évangile : vous le ferez ? Vous ferez cela ? Dimanche prochain vous me direz si vous l’avez fait : avoir un petit Évangile dans sa poche ou dans son sac pour lire un petit passage dans la journée.

À présent tournons-nous vers notre Mère Marie, et confions-nous à sa direction pour poursuivre avec foi et générosité cet itinéraire du Carême, en apprenant un peu plus à « monter » à travers la prière et à écouter Jésus, et à « descendre » avec la charité fraternelle, en annonçant Jésus.

 

Sainte lectio divina

Christophe de DREUILLE

@lectiodivina13

VENDREDI 21 MARS 2014

 

Pour accompagner et nourrir notre méditation de la Parole de Dieu, nous vous transmettons l'intégralité de l'homélie du Pape François de dimanche dernier, sur le récit de la Transfiguration

 

Dans l’oraison au début de la Messe, nous avons demandé au Seigneur deux grâces : « écouter ton Fils bien-aimé », pour que notre foi soit nourrie de la Parole de Dieu, et — l’autre grâce — « purifier les yeux de notre esprit, pour que nous puissions jouir un jour de la vision de la gloire ». Écouter, la grâce d’écouter, et la grâce de purifier nos yeux. Cela est justement en lien avec l’Évangile que nous venons d’entendre. Lorsque le Seigneur se transfigure devant Pierre, Jacques et Jean, ils entendent la voix du Père, qui dit : « Celui-ci est mon Fils ! Écoutez-le ! ». La grâce d’écouter Jésus. Pourquoi ? Pour nourrir notre foi avec la Parole de Dieu. Et cela est la tâche du chrétien. Quelles sont les tâches du chrétien ? Peut-être me direz-vous : aller à la Messe le dimanche ; faire jeûne et abstinence pendant la Semaine Sainte ; faire ceci... Mais la première tâche du chrétien est d’écouter la Parole de Dieu, écouter Jésus, parce qu’il nous parle et il nous sauve avec sa Parole. Et avec cette Parole, il rend aussi notre foi plus robuste, plus forte. Écouter Jésus ! « Mais, mon Père, moi j’écoute Jésus, je l’écoute beaucoup ! ». « Oui ? Et qu’écoutes-tu ? ». « J’écoute la radio, j’écoute la télévision, j’écoute les commérages des personnes... ». Nous écoutons beaucoup de choses pendant la journée, beaucoup de choses... Mais je vous pose une question : prenons-nous un peu de temps, chaque jour, pour écouter Jésus, pour écouter la Parole de Jésus ? À la maison, avons-nous l’Évangile ? Et chaque jour écoutons-nous Jésus dans l’Évangile, lisons-nous un passage de l’Évangile ? Ou cela nous fait-il peur, ou bien n’en avons-nous pas l’habitude ? Écouter la Parole de Jésus pour nous nourrir ! Cela signifie que la Parole de Jésus est le repas le meilleur pour l’âme : il nourrit notre âme, il nourrit notre foi ! Moi je vous suggère aussi d’avoir un petit Évangile, tout petit, à porter dans votre poche, votre sac et quand nous avons un peu de temps, dans le bus peut-être... quand c’est possible dans le bus, parce que souvent dans le bus nous sommes un peu obligés de garder l’équilibre et aussi de défendre nos poches, non ?... Mais quand tu es assis, ici ou là, tu peux lire, même pendant la journée, prendre l’Évangile et lire deux petits mots. L’Évangile toujours avec nous ! De certains martyrs des premiers temps on disait — sainte Cécile par exemple — qu’ils emportaient toujours l’Évangile avec eux : ils emportaient l’Évangile ; elle, Cécile, emportait l’Évangile. Parce que c’est vraiment notre premier repas, c’est la Parole de Jésus, celle qui nourrit notre foi.

Et puis la deuxième grâce que nous avons demandée est la grâce de la purification des yeux, des yeux de notre esprit, pour préparer les yeux de l’esprit à la vie éternelle. Purifier nos yeux ! Je suis invité à écouter Jésus et Jésus se manifeste et avec sa Transfiguration il nous invite à le regarder. Et regarder Jésus purifie nos yeux et les prépare à la vie éternelle, à la vision du Ciel. Peut-être nos yeux sont-ils un peu malades parce que nous voyons tant de choses qui ne sont pas de Jésus, qui sont même contre Jésus : des choses du monde, des choses qui ne font pas de bien à la lumière de l’âme. Et ainsi, cette lumière s’éteint lentement et sans le savoir nous finissons dans l’obscurité intérieure, dans l’obscurité spirituelle, dans l’obscurité de la foi : une obscurité parce que nous ne sommes pas habitués à regarder, à imaginer les choses de Jésus. Voilà ce que nous avons demandé aujourd’hui au Père, qu’il nous enseigne à écouter Jésus et à regarder Jésus. Écouter sa Parole, et pensez à ce que je vous disais de l’Évangile : c’est très important ! Et regarder : quand je lis l’Évangile imaginer et regarder comment était Jésus, comment il faisait les choses. Et ainsi notre intelligence, notre cœur progressent sur le chemin de l’espérance, où le Seigneur nous place, comme nous avons entendu qu’il a fait avec notre père Abraham. Rappelez-vous toujours : écouter Jésus pour rendre notre foi plus forte ; regarder Jésus, pour préparer nos yeux à la belle vision de son visage, où nous tous — puisse le Seigneur nous en donner la grâce — nous nous retrouverons pour une Messe sans fin. Ainsi soit-il.

 

 

Sainte lectio divina

Christophe de DREUILLE

@lectiodivina13

MERCREDI 19 MARS 2014

 

Pour accompagnons la méditation du récit de la Transfiguration en Mt 17, nous vous proposons cette prédication de Benoît XVI

 

Le récit de la Transfiguration parle également de Moïse et d’Elie, qui apparurent et conversèrent avec Jésus. Effectivement, cet épisode a un rapport avec les deux autres révélations divines. Moïse était monté sur le mont Sinaï, et là, il avait eu la révélation de Dieu. Il avait demandé à voir sa gloire, mais Dieu lui avait répondu qu’il ne l’aurait pas vue de face, mais seulement de dos (cf. Ex33, 18-23). De manière analogue, Elie eut lui aussi une révélation de Dieu sur le mont: une manifestation plus intime, non avec une tempête, un tremblement de terre, ou avec le feu, mais avec une brise légère (cf. 1 R19, 11-13). A la différence de ces deux épisodes, dans la Transfiguration ce n’est pas Jésus qui a la révélation de Dieu, mais c’est précisément en Lui que Dieu se révèle et qu’il révèle son visage aux Apôtres. Celui qui veut connaître Dieu doit donc contempler le visage de Jésus, son visage transfiguré: Jésus est la parfaite révélation de la sainteté et de la miséricorde du Père. En outre, rappelons que sur le mont Sinaï, Moïse eut également la révélation de la volonté de Dieu: les dix commandements. Et toujours sur le mont, Elie reçut de Dieu la révélation divine d’une mission à accomplir. Jésus, en revanche, ne reçoit pas la révélation de ce qu’il devra accomplir: il le sait déjà; ce sont plutôt les apôtres qui entendent, dans la nuée, la voix de Dieu qui commande: «Ecoutez-le». La volonté de Dieu se révèle pleinement en la personne de Jésus. Qui veut vivre selon la volonté de Dieu, doit suivre Jésus, l’écouter, en accueillir les paroles et, avec l’aide de l’Esprit Saint, les approfondir. Telle est la première invitation que je désire vous adresser, chers amis, avec une grande affection: croissez dans la connaissance et dans l’amour du Christ, aussi bien en tant qu’individus qu’en tant que communauté paroissiale, rencontrez-Le dans l’Eucharistie, dans l’écoute de sa parole, dans la prière, dans la charité.

 

Sainte lectio divina

Père Christophe de DREUILLE

@lectiodivina13

LUNDI 17 MARS 2014

 

Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour; écoutez-le (Mt 17)

 

Le Pape François, en commentant l'Evangile de la messe de ce dimanche (la Transfiguration du Christ) a rappelé avec sa vivacité habituelle l'importance de la Prière de la Parole de Dieu. Il l'a fait à la fois durant l'Angelus et lors de son homélie du jour : 

« Lisez-vous l’Evangile chaque jour ? oui, non, moitié-moitié ? ». Ce dimanche le Pape a appelé les fidèles à toujours avoir un Evangile sur eux «dans leurs poches ou leurs sacs ». « Pas besoin d’avoir les quatre, un suffit », a expliqué le Pape. «C’est important ! ». Tout au long de son commentaire de l’Evangile de Matthieu, François a ainsi invité les catholiques à lire « un petit passage» de l’Evangile chaque jour, car « l’Evangile, c’est Jésus qui nous parle ». Et comme le ferait un professeur avec ses élèves, le Pape a, de nouveau, interpellé les fidèles : « vous le ferez, n’est-ce pas ? Vous me le direz la semaine prochaine », soulignant que la Parole du Christ ne « croît que lorsque nous la proclamons » aux autres.

Se mettre à l’écoute de Dieu

Après les tentations de Jésus dans le désert, l’Evangile de Matthieu évoque ce dimanche l’épisode de la Transfiguration sur une haute montagne où Jésus emmena avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère. Pour François, cette montagne représente « le lieu de la proximité avec Dieu et la rencontre, intime, avec Lui ». Dieu s’adressa d’ailleurs à eux en leur demandant d’écouter Jésus, son Fils bien-aimé, en qui il a mis tout mon amour. « Cette invitation du Père est très importante » a expliqué le Pape. « Nous, disciples de Jésus nous sommes appelés à être des personnes qui écoutent sa voix et prennent au sérieux ses paroles » et pour cela, il faut être prêts à « parcourir des trajets qui n’étaient pas toujours prévisibles et parfois peu praticables».

« Ecoutez-le !» En aparté, le Pape a invité les fidèles à avoir, toute cette semaine, « cette parole en tête et dans leurs cœurs », pas parce que lui, le Pape, le leur demande, mais parce que Dieu Lui-même le fait. Cette parole doit être « une aide pour aller de l’avant dans le carême », a affirmé François.

La Parole doit être annoncée avec un esprit fraternel de charité

Commentant cet épisode de la Transfiguration, le Pape s’est également arrêté sur deux éléments qu’il juge significatifs : la montée et la descente (de la montagne). Selon lui, il faut en effet gravir la montagne en silence pour pouvoir se retrouver avec nous-même et mieux entendre la voix du Seigneur, mais cela ne suffit pas. « On ne peut pas rester là », dit le Pape. François a ainsi expliqué, que la rencontre avec Dieu « nous pousse à redescendre » la montagne et retourner dans la prairie pour rencontrer « tant de frères appesantis par la fatigue, les injustices, la pauvreté matérielle et spirituelle ». « A tous nos frères en difficulté, nous sommes appelés à porter les fruits de l’expérience que nous avons faite avec Dieu, de la grâce que nous avons reçue. »

Même si cela peut paraitre « étrange », pour François, la Parole du Christ croît en nous, quand nous la proclamons et la donnons à tous les autres. « C’est cela la vie chrétienne, et c’est une mission pour toute l’Eglise et tous les baptisés : écouter Dieu et L’offrir aux autres », s’est exclamé François. « Si nous n’avons pas été avec Lui, si notre cœur n’est pas consolé, comment pourrons-nous consoler les autres ?», s’est-il alors interrogé.

Ecouter et offrir. Cette mission concerne donc toute l’Eglise, mais le Pape interpelle, avant tout, les évêques et les prêtres dont c’est la responsabilité, car ils sont appelés, soutenus par la prière des fidèles, à se mettre « au milieu des besoins du Peuple de Dieu », s’approchant « avec affection et tendresse en particulier des plus faibles et des plus petits, des derniers ».

Se remettant à Marie, le Pape a enfin prié pour que l’Eglise toute entière poursuive avec foi et générosité le chemin de Carême, apprenant un peu plus à « monter » en prière et écouter Jésus, avant de « redescendre » et annoncer Jésus avec un esprit fraternel de charité.

Après avoir confessé quelques fidèles, le Souverain Pontife a célébré la messe. Dans son homélie, il a souligné que la première tâche des chrétiens était de nourrir leur foi par la parole de Dieu. Reprenant une idée déjà développée à la mi-journée, à l’occasion de la prière de l’Angélus, place Saint-Pierre, il a exhorté les fidèles à écouter Jésus qui nous parle et qui nous sauve. Sa parole fortifie notre foi. On écoute beaucoup la télé, la radio, les bavardages, mais est-ce que nous prenons un peu de temps, chaque jour, pour écouter Jésus et sa parole ? s’est-il interrogé.

Comme à l’Angélus, il a suggéré d’avoir toujours un petit exemplaire de l’Evangile en poche et d’en lire chaque jour un passage, y compris dans les transports en commun, à condition, a-t-il plaisanté, de ne pas avoir à défendre ses poches contre les pickpockets. Mais quand on est assis, on peut lire. Le Pape François a par ailleurs invité les fidèles à demander la grâce de la purification des yeux qui, aujourd’hui, voient tant de choses qui sont contre Jésus, des mondanités qui font du mal à la lumière de l’âme et qui conduisent à l’obscurité intérieure.

(Source : www. news.va)

 

Sainte lectio divina en ce Temps du Carême

Christophe de DREUILLE

@lectiodivina13

DIMANCHE 16 MARS 2014

 

"Celui-ci est mon Fils, bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour; écoutez-le!"

"Relevez-vous et n'ayez pas peur!" (Mt 17)

 

Dans notre marche vers Pâques, l'événement de la Transfiguration du Christ est une étape décisive qui tout à la fois annonce la Passion et révèle la gloire de la Résurrection. Nous pouvons prendre du temps, durant la semaine qui s'ouvre par ce dimanche, pour méditer ce grand texte biblique qui rassemble autour de Jésus quelques-unes des grandes figures de l'AT comme du NT. Ils sont ensemble les témoins de la gloire de Dieu et la découvrent attachée à la personne du Christ, le Fils bien-aimé du Père.

 

Quelques réflexions pourront accompagner la méditation de ce texte de la Parole de Dieu : 

 

Une théophanie
 
L’antique prière de Moïse, « fais-moi de grâce voir ta gloire » avait à l’époque reçu cette réponse de Yahvé : « je ferai passer devant toi toute ma beauté et je prononcerai devant toi le nom de Yahvé… mais tu ne peux pas voir ma face, car l’homme ne peut me voir et vivre » (Ex 33,18-23). Ce que Moïse n’avait pu vivre que partiellement, les trois apôtres y sont ici introduits en plénitude. Ils contemplent Jésus dans sa gloire divine. L’humanité transfigurée du Christ, permet enfin à l’homme de contempler le visage resplendissant de Dieu. Moïse avait donc fait une expérience de la théophanie (la manifestation glorieuse de Dieu), sur le Sinaï ; des siècles plus tard, Elie, sur la même montagne avait fait une nouvelle expérience de la manifestation de Dieu. De Moïse, certains pensaient qu’il n’était pas mort, mais avait été emmené au ciel, tout comme Elie le prophète. Les textes bibliques annonçaient, pour l’accomplissement des temps, un Prophète semblable à Moïse (Dt 18,18) et le retour d’Elie (cf. le dernier des livres prophétiques, Ml 3,23). Ces quelques incursion dans l’Ancien Testament, dont étaient nourris les apôtres, suffisent à prendre conscience de l’importance inouïe de l’événement. Avec la présence de la nuée, et la voix de Dieu, tous les signes sont rassemblés pour faire de cette Transfiguration sur la montagne le plein accomplissement des promesses de l’Ancien Testament, et le moment indépassable au terme du temps et de l’histoire. La réaction de Pierre de ce point de vue est cohérente : « je vais faire trois tentes ».
Les apôtres, en contemplant la divinité de Jésus, habituellement voilée dans son humanité, ont fait une expérience du mystère trinitaire : Le Père dont ils entendent la voix, Jésus, le Fils bien-aimé, et la nuée qui exprime la présence de l’Esprit-Saint. La parole donnée éclaire le sens du récit ; la voix du Père, comme au baptême de Jésus, révèle les liens qui l’unissent à son Fils. Tout semble donc donné. L’Ancien Testament est accompli et l’identité de Jésus dévoilée. Et pourtant, il faudra « redescendre » de la montagne ; il y a bien un « après » la transfiguration. Quel sens peut-il donc bien avoir ?
 
Pourquoi redescendre ?
 
Le récit ne s’arrête pas sur la reconnaissance des liens qui unissent le Père et le Fils, mais la voix du Père contient un élément qui oriente de manière décisive la vraie compréhension de l’événement : « Bien-aimé ». Ce terme renvoie en effet au Sacrifice d’Abraham (Gn 22) et fait de la transfiguration une étape décisive dans l’annonce de la passion, de la mort, et aussi de la résurrection du Christ (v. 9). D’ailleurs Jésus se retrouve seul, et s’il faut redescendre, c’est que tout n’est pas encore pleinement accompli. C’est le moment de signaler que les trois apôtres présents sur la montagne seront ensuite les témoins de l’agonie de Jésus à Gethsémani, au début de sa passion. De multiples manières, le récit de la transfiguration oriente nos regards vers le mystère pascal du Christ. Ce n’est qu’alors que tout sera accompli, lorsque dans sa résurrection Jésus permettra à tous les hommes d’être glorifiés en lui, de la gloire dont les apôtres ont perçu un éclat sur la montagne. La liturgie chrétienne résume le sens de la transfiguration ainsi : Jésus a montré sa gloire aux témoins qu’il avait choisis, le jour où son corps semblable au nôtre fut revêtu d’une grande lumière ; il préparait ainsi le coeur de ses disciples à surmonter le scandale de la croix, il laissait transparaître en sa chair la clarté dont resplendira le corps de son Eglise (Préface de la messe de la Transfiguration). Fra Angelico représentera cette annonce de la Croix au cœur de la Transfiguration : le Christ sur la montagne étend les bras jusqu’à occuper au maximum l’espace de la fresque.
 
    
 
 
Sainte lectio divina en ce Temps du Carême
 
Christophe de DREUILLE
@lectiodivina13
 

DIMANCHE 9 MARS 2014

 

L'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu" (Dt 8 et Mt 4)

Voici venir des jours  où j'enverrai la faim dans le pays, non pas une faim de pain, non pas une soif d'eau, mais d'entendre la Parole du Seigneur (Am 8,11)

Pour privilégier cet accueil de la Parole de Dieu durant ce grand temps fort de l'année chrétienne qu'est le temps du Carême, nous vous proposons deux possibilités pour la lectio divina quotidienne (au choix) : soit le Livre d'Amos, soit les Lectures de la messe dominicale :

 

PARCOURS 1 : 1er DIMANCHE DE CARÊME (Mt 4) Jésus, au désert, est vainqueur des tentations

Le dimanche est le premier jour d'une nouvelle semaine. Aussi les textes de la Parole de Dieu donnés aux chrétiens rassemblés pour la liturgie dominicale sont-ils destinés à illuminer toute la semaine à venir.
"Jésus fut conduit au désert par l'Esprit pour être tenté par le démon" (Mt 4,1)
 
Quelques pistes de méditation pour accompagner la lectio divina de cette semaine, appuyée sur les textes de la messe de ce dimanche : 
 
Le récit évangélique des tentations au désert exprime la compassion de Jésus et comment celui-ci enracine sa fidélité dans la référence à l’Ecriture.

 

Il a pris sur lui nos faiblesses

Le lieu, la durée et la nature des tentations, et jusqu’aux paroles de l’Ecriture dans la bouche de Jésus, tout renvoie au séjour du peuple hébreu au désert, aux épreuves qui avaient mis en évidence leur manque de foi en la présence agissante du Seigneur. L’épreuve du don de la Manne (Ex 16) correspond à la première tentation de Jésus ; l’adoration du veau d’or (Ex 32) à la seconde, et le don de l’eau dans le désert, à la troisième (cf. Ex 15 et 16 qui contiennent la parole citée par Jésus). Une telle caricature du Dieu d’Israël par le cœur de l’homme n’est cependant pas l’apanage de l’exode. Les contemporains de Jésus connaîtront les mêmes tentations : de Pierre qui refuse la passion du Christ jusqu’aux passants qui somment Jésus de descendre de la Croix – « si tu es Fils de Dieu », depuis les foules rassasiées qui le suivent pour qu’il continue à leur donner le pain, jusqu’à celles qui cherchent à le faire roi.

 

L’épreuve de la liberté

Les lieux des trois tentations (désert, hauteur et Temple) sont, dans la Bible, emblématiques de la révélation. Les tentations, sans nier qu’on puisse leur trouver des applications morales, portent donc essentiellement sur la difficulté, pour l’homme, de découvrir qui est vraiment Dieu et d’accepter la relation qu’il lui propose. Jésus, vrai Dieu et vrai homme, est venu pour réconcilier en sa personne l’homme avec  Dieu et rétablir leur communion. Depuis le moment de ces tentations jusqu’à sa passion et sa croix (le moment favorable du diable), d’affrontements en incompréhensions, Jésus n’aura alors de cesse de révéler le vrai visage de Dieu, si défiguré dans le cœur de l’homme : un Dieu qui se donne quand on veut simplement qu’il comble nos manques (cf. Jn 6) ; un Dieu qui est roi, mais qui n’asservit pas et se fait serviteur (Jn 13) ; un Dieu qui ne cherche pas à séduire, mais qui révèle son amour, invitant l’homme à le choisir librement ; un Dieu surtout qui veut rendre à l’homme sa grandeur, faire de lui un être responsable, capable de s’engager, de se donner, de partager sa dignité royale, alors même que les hommes attendent de Dieu qu’il leur donne tout et ne leur demande rien (cf. le commentaire décisif de Dostoïevski). En définitive le drame est toujours le même depuis Adam et Eve. On réclame de Dieu le don, mais on refuse de s’engager dans la relation qu’il propose et que contient le don (Gn 3). Au début de son ministère, Jésus résiste au diable en s’appuyant sur l’Ecriture qui dit la vérité sur Dieu (le diable essaiera de détourner l’Ecriture de sa vraie signification, agissant comme jadis le serpent de la Genèse, mais cette fois-ci en vain). À la Croix, Jésus triomphera en manifestant, par le don qu’il fait de lui-même, le vrai visage d’un Dieu qui ne pourra plus jamais être confondu avec le séducteur ou le dominateur, mais sera désormais identifié à l’Amour en quête de l’homme pour lui rendre l’authentique liberté des enfants du Père.

 

 

PARCOURS 2 : LIVRE D'AMOS

 

Le Seigneur Dieu ne fait rien qu'il n'en ait révélé le secret à ses serviteurs les prophètes.

Le Seigneur Dieu a parlé, qui ne prophétiserait (Am 3,7-8)

 

Les prophètes proclament à temps et à contre temps la Parole du Seigneur. Ils dénoncent le péché et annoncent le salut. Le Livre d'Amos nous place sans concession devant les ravages du péché et ses conséquences dramatiques. Si la Parole de Dieu se fait si dure, ce n'est pas parce que le Seigneur veut détruire son peuple pécheur. C'est au contraire parce qu'il ne peut se résoudre à le voir se perdre. Sans se décourager, le Seigneur espère toujours sa conversion. 

Pour vivre la lectio divina en recevant ces rudes paroles, deux références peuvent nous soutenir :

– le Livre de Jonas déploie le sens des oracles de jugement (que l'on appelle aussi "oracles de condamnation") qui visent à la conversion des ninivites et non leur destruction.

– une réflexion de Benoît XVI sur les conséquences de l'idolatrie :

Il dit: «ma colère va s’enflammer». En réalité, ce «Ma colère va s’enflammer» est dit précisément pour que Moïse intervienne et lui demande de ne pas le faire, révélant ainsi que le désir de Dieu est toujours celui du salut. Comme pour les deux villes de l’époque d’Abraham, la punition et la destruction, à travers lesquelles s’exprime la colère de Dieu comme refus du mal, indiquent la gravité du péché commis; dans le même temps, la demande de l’intercesseur entend manifester la volonté de pardon du Seigneur. Tel est le salut de Dieu, qui implique la miséricorde, mais en même temps également la dénonciation de la vérité du péché, du mal qui existe, de sorte que le pécheur, ayant reconnu et refusé son propre mal, puisse se laisser pardonner et transformer par Dieu. La prière d’intercession rend ainsi agissante, au sein de la réalité corrompue de l’homme pécheur, la miséricorde divine, qui trouve voix dans la supplique de l’orant et qui se fait présente à travers lui là où il y a besoin de salut (Catéchèse)

 

Sainte lectio divina en ce Temps du Carême

Christophe de DREUILLE

@lectiodivina13

LUNDI 3 MARS 2014

 

Il n'y a qu'une seule tristesse, c'est celle de ne pas être des saints (Léon Bloy, cité par le Pape François dans son message de Carême).

 

La lectio divina quotidienne de cette semaine (terminant notre parcours en Mt 14-17) tourne nos regards vers Jérusalem et le Mystère pascal auquel le Christ prépare ses disciples. Or c'est bien le sens du Carême : vivre ce temps en disciples, acceptant de suivre le Christ vers le don total qu'il fait de lui-même par amour pour nous. 

 

Pour ce Temps de Carême, nous vous proposons le choix entre deux formules

– soit un parcours dans le Livre du prophète Amos. La méthode est alors la même que d'habitude. Il s'agit d'une lecture suivie de ce texte prophétique. C'est un rude et salutaire appel à la conversion.

 

– soit un parcours bâti tout spécialement pour ce Temps fort de l'Année liturgique. Il est appuyé sur les lectures de la messe des différents dimanches de Carême, et en particulier sur les Evangiles dominicaux. Cela permet de rappeler que le dimanche étant, pour les chrétiens, le premier jour d'une nouvelle semaine (et non le dernier jour), les lectures de la messe dominicales sont offertes pour nourrir toute la semaine qui commence (cf. par exemple pour la 1ère semaine qui commencera dimanche prochain).

 

Nous vous souhaitons un saint Temps du Carême. Que l'Esprit Saint vous aide à accueillir fidèlement la Parole de Dieu et à la mettre en pratique :

 

On a dit qu’il n’y a qu’une seule tristesse, c’est celle de ne pas être des saints (L. Bloy) ; nous pourrions également dire qu’il n’y a qu’une seule vraie misère, c’est celle de ne pas vivre en enfants de Dieu et en frères du Christ. (Pape François)

Christophe de DREUILLE

@lectiodivina13

MERCREDI 1er JANVIER 2014

Chers amis, 

 

en cette nouvelle année, c'est avec les formules de la Parole de Dieu elle-même que nous venons vous présenter tous nos voeux à vous tous qui persévérez dans la lectio divina quotidienne ou qui souhaitez découvrir cette belle aventure spirituelle de l'accueil quotidien de la Parole de Dieu : 

 

Que le Seigneur vous bénisse et vous garde !

Que le Seigneur fasse briller sur vous son visage, qu'il se penche vers vous !

Que le Seigneur tourne vers vous son visage, qu'il vous apporte la paix 

(Nb 6 – 1ère lecture de la messe de ce jour)

 

En ce premier jour de l'année civile, nous célébrons Marie, Mère de Dieu. Fille d'Israël, elle a nourri sa prière du texte des psaumes. C'est donc bien avec elle que nous pouvons recevoir à notre tour la Parole de Dieu, en puisant dans les mots du psalmiste le contenu de notre méditation et de notre propre prière de réponse.

Marie retenait tous ces événements et les méditait dans son coeur (Lc 2 – Evangile de la messe de ce jour).

 

Avec Marie, demandons à l'Esprit Saint de nous guider tout au long de cette année pour que nous gardions et méditions chaque jours la Parole du Seigneur, pour que nous découvrions les signes que le Seigneur nous donne de sa présence et de son action pour nous. 

 

Le Ps 37,1-11 contient tous les souhaits que nous pouvons formuler pour cette nouvelle année : 

"fais confiance au Seigneur, et agis bien

reste fidèle

mets ta joie dans le Seigneur

Dirige ton chemin vers le Seigneur

fais-lui confiance

repose-toi sur le Seigneur et compte sur lui

laisse ta colère, calme ta fièvre

les humbles possèderont la terre et seront comblés d'une abondante paix"

 

Sainte lectio divina en cette nouvelle année.

Christophe de DREUILLE

@lectiodivina13

 

25 décembre 2013 – Noël
 
Joyeux et Saint Noël à vous tous !

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(Le Caravage. Adoration des bergers – 1609 Messine)

 
C'est à partir de l'Evangile de la Messe de l'Aurore, au petit matin de ce grand jour de la Célébration de la Nativité du Seigneur, que nous vous souhaitons de saintes et heureuses fêtes de Noël.
 
L'Evangile de cette messe (Lc 2,15-20) souligne l'attitude , la réaction, des premiers témoins de la naissance de Jésus : Marie bien sûr, mais aussi les bergers des environs de Bethléem. En ce grand jour de Noël, nous vous invitons à accueillir chaque jour la Parole de Dieu avec l'attitude de Marie et avec l'attitude des bergers : 
 
– Marie "gardait tous ces événements et les méditait dans son coeur" (Lc 2,19). Elle est le modèle de la lectio divina.
– Les bergers, "après avoir vu, racontèrent ce qui leur avait été annoncé... ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu'ils avaient entendu et vu" (Lc 2,17-20). Ces bergers témoignent des fruits de cette lectio divina : annoncer la Bonne Nouvelle, glorifier et louer Dieu.

Nous vous offrons, en guise de cadeau de Noël, ces quelques mots du Saint Père, dans son homélie de la Messe de la Nuit de Noël :  
 
"Le Verbe s'est fait chair, et il a planté sa tente parmi nous"
 

Les bergers ont été les premiers à voir cette “tente”, à recevoir l’annonce de la naissance de Jésus. Ils ont été les premiers parce qu’ils étaient parmi les derniers, les marginaux. Et ils ont été les premiers parce qu’ils veillaient dans la nuit, gardant leurs troupeaux. C'est la loi du pèlerin que de veiller, et ils veillaient. Avec eux, arrêtons-nous devant l’Enfant, arrêtons-nous en silence. Avec eux remercions le Seigneur de nous avoir donné Jésus, et avec eux laissons monter du plus profond de notre cœur la louange de sa fidélité : "Nous te bénissons, Seigneur Dieu Très-Haut, qui t’es abaissé pour nous. Tu es immense, et tu t’es fait petit ; tu es riche, et tu t’es fait pauvre ; tu es le tout-puissant, et tu t’es fait faible."

En cette Nuit, partageons a joie de l’Évangile: Dieu nous aime, il nous aime tant qu’il adonné son Fils comme notre frère, comme lumière dans nos ténèbres. Le Seigneur nous répète :« Ne craignez pas » (Lc 2, 10). Comme les anges l'ont dit aux bergers: "Ne craignez pas!" Et moi aussi je vous répète : "Ne craignez pas !" Notre Père est patient, il nous aime, il nous donne Jésus pour nous guider sur le chemin vers la terre promise. Il est la miséricorde, notre Père pardonne toujours. Il est la lumière qui resplendit dans les ténèbres. Il est notre paix. Amen.

Pape François

 

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Très saintes fêtes de Noël.

Père Christophe de DREUILLE
@lectiodivina13 
 

MERCREDI 4 DÉCEMBRE 2013

 

Pour soutenir votre accueil de la Parole de Dieu dans les Psaumes 33 à 41 en ce Temps de l'Avent, je vous propose cette méditation de saint Bernard (office des lectures de ce jour) : 

 

Nous savons qu'il y a une triple venue du Seigneur. ~ La troisième se situe entre les deux autres. ~ Celles-ci, en effet, sont manifestes, celle-là, non. Dans sa première venue, il a paru sur la terre et il a vécu avec les hommes, lorsque — comme lui-même en témoigne — ils l'ont vu et l'ont pris en haine. Mais lors de sa dernière venue, toute chair verra le salut de notre Dieu et ils regarderont vers celui qu'ils ont transpercé . La venue intermédiaire, elle, est cachée : les élus seuls la voient au fond d'eux-mêmes, et leur âme est sauvée. Ainsi il est venu d'abord dans la chair et la faiblesse ; puis, dans l'entre-deux, il vient en esprit et en puissance ; enfin il viendra dans la gloire et la majesté. ~ Cette venue intermédiaire est vraiment comme la voie par laquelle on passe de la première à la dernière : dans la première le Christ fut notre rédemption, dans la dernière il apparaîtra comme notre vie, et entre temps ~ il est notre repos et notre consolation.

Mais pour que personne ne risque de penser que ce que nous disons de cette venue intermédiaire est une invention de notre part, écoutez ce que dit le Seigneur lui-même : Si quelqu'un m'aime, il gardera mes paroles, et mon Père l'aimera et nous viendrons à lui . Ailleurs j'ai lu en effet : Qui craint Dieu fera le bien . Mais je perçois qu'ici Jésus exprime quelque chose de plus en disant de celui qui l'aime : il gardera mes paroles . Mais où les gardera-t-il ? — Dans son cœur, sans aucun doute. Comme le dit le prophète : Dans mon cœur je conserve tes ordres pour ne point faillir envers toi . ~ 

Voici comment il te faut garder la parole de Dieu : Heureux , en effet, ceux qui la gardent . Qu'on la fasse donc entrer dans ce qu'on peut appeler les entrailles de l'âme ; qu'elle passe dans les mouvements de ton cœur et dans ta conduite. Consomme ce qui est bien, et ton âme y trouvera avec joie de quoi s'y nourrir largement. N'oublie pas de manger ton pain pour ne pas laisser ton cœur se dessécher ; de bonne et grasse nourriture rassasie ton âme. 

Si de la sorte tu t'es mis à garder en toi la parole de Dieu, nul doute qu'elle ne te garde aussi. Le Fils viendra à toi, avec le Père ; il viendra, le grand prophète, qui rétablira Jérusalem ; c'est lui qui fait toutes choses nouvelles. Voici en effet ce qu'accomplira sa venue : alors, de même que nous sommes à l'image de l'homme pétri de terre, de même nous serons à l'image de celui qui vient du ciel . Comme le vieil Adam s'est répandu à travers l'homme tout entier et y a pris toute la place, de la même manière il faut que le Christ occupe toute la place, lui qui a créé l'homme dans sa totalité, qui le rachète intégralement et le glorifie dans son entier.

 

Sainte lectio divina

Christophe de DREUILLE

@lectiodivina13