Visitation : Marie, modèle de lectio divina

SAMEDI  31 MAI 2014

Bienheureuse celle qui a cru en l'accomplissement des Paroles du Seigneur

Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur

 

Le mystère de la Visitation, que nosu célébrons aujourd'hui, déploie plusieurs aspects de la pédagogie de la lectio divina. Marie a accueili en elle la Parole; le Verbe qui en est s'est fait chair. Cette Parole l'a conduite à aller à la rencontre et au service de sa cousine. Avec elle, Marie peut enfin laisser jaillir sa propre prière de réponse et faire partager la joie qui vient d'accueil de la Parole de Dieu.

 

Que Marie nous encourage dans l'accueil persévérant de la Parole de Dieu et nous aide à la mettre en pratique. 

 

Benoît XVI commente ainsi le cantique du Magnificat ("Deus Caritas Est") :

"Magnificat anima mea Dominum", dit Marie à l’occasion de sa visite à sa cousine Elisabeth, – "Mon âme exalte le Seigneur" – (Lc 1,46). Elle exprime ainsi tout le programme de sa vie: ne pas se mettre elle-même au centre, mais faire place à Dieu, rencontré tant dans la prière que dans le service du prochain – alors seulement le monde devient bon. Marie est grande précisément parce qu'elle ne veut pas se rendre elle-même grande, mais elle veut rendre Dieu grand. Elle est humble: elle ne veut être rien d'autre que la servante du Seigneur (cf. Lc 1,38.48). Elle sait qu'elle contribue au salut du monde, non pas en accomplissant son œuvre, mais seulement en se mettant pleinement à la disposition des initiatives de Dieu. Elle est une femme d'espérance: uniquement parce qu'elle croit aux promesses de Dieu et qu'elle attend le salut d'Israël; l'ange peut venir chez elle et l'appeler au service décisif de ces promesses. C'est une femme de foi: "Heureuse celle qui a cru", lui dit Elisabeth (Lc 1,45).

 

Le Magnificat – portrait, pour ainsi dire, de son âme – est entièrement brodé de fils de l'Ecriture Sainte, de fils tirés de la Parole de Dieu. On voit ainsi apparaître que, dans la Parole de Dieu, Marie est vraiment chez elle, elle en sort et elle y rentre avec un grand naturel. Elle parle et pense au moyen de la Parole de Dieu; la Parole de Dieu devient sa parole, et sa parole naît de la Parole de Dieu. De plus, se manifeste ainsi que ses pensées sont au diapason des pensées de Dieu, que sa volonté consiste à vouloir avec Dieu. Etant profondément pénétrée par la Parole de Dieu, elle peut devenir la mère de la Parole incarnée.

 

Enfin, Marie est une femme qui aime. Comment pourrait-il en être autrement? Comme croyante qui, dans la foi, pense avec les pensées de Dieu et veut avec la volonté de Dieu, elle ne peut qu'être une femme qui aime. Nous le percevons à travers ses gestes silencieux, auxquels se réfèrent les récits des Evangiles de l'enfance. Nous le voyons à travers la délicatesse avec laquelle, à Cana, elle perçoit les besoins dans lesquels sont pris les époux et elle les présente à Jésus. Nous le voyons dans l'humilité avec laquelle elle accepte d'être délaissée durant la période de la vie publique de Jésus, sachant que son Fils doit fonder une nouvelle famille et que l'heure de sa Mère arrivera seulement au moment de la croix, qui sera l'heure véritable de Jésus (cf. Jn 2,4; 13,1). Alors, quand les disciples auront fui, elle demeurera sous la croix (cf. Jn 19,25-27); plus tard, à l'heure de la Pentecôte, ce seront les disciples qui se rassembleront autour d'elle dans l'attente de l'Esprit Saint (cf. Ac 1,14). 

Sainte lectio divina

Christophe de DREUILLE

@lectiodivina13