"Celui qui marche à ta suite, Jésus, aura la lumière de la vie" – Jn 9

DIMANCHE 30 MARS 2014

 

Jadis vous étiez ténèbres, maintenant, dans le Seigneur, vous êtes devenus lumière. Vivez en enfants de lumière (Ep 5)

 

Dans notre marche vers Pâques, en ce deuxième dimanche des scrutins pour les catéchumènes, la liturgie de la messe nous offre le récit de la Guérison de l'Aveugle-né (Jn 9). Durant la semaine qui s'ouvre aujourd'hui, nous pouvons prendre du temps pour méditer ce texte biblique

 

Voici quelques réflexions pour accompagner la méditation de cette Parole de Dieu : 

 

Trois rencontres décisives

 

La liturgie dominicale offre un parcours jalonné de trois grands récits empruntés à l'Evangile selon saint Jean qui accompagnent l'ultime préparation des catéchumènes (Rencontre avec la Samaritaine, Guérison de l'Aveugle-né, Resurrection de Lazare). Ces textes déploient quelques grands thèmes baptismaux : respectivement, l'eau vive en Jn 4, la lumière en Jn 9, la résurrection et la vie en Jn 11. Mais la valeur baptismale de ces textes tient également à la dynamique de ces rencontres elles-mêmes. Au début de ces récits, nous nous trouvons face à une situation négative et figée, à vue : l'opposition entre juifs et samaritains; un aveugle de naissance; un mort. Cette situation nécessite alors l'initiative de Jésus lui-même qui veut donner ce que l'on ne pense même pas à demander, ce que Dieu seul peut offrir. Jésus se manifeste comme source de vie. Chacune de ces rencontres est l'occasion pour Jésus de proposer un parcours de foi qui transforme profondément ses interlocuteurs. Ceux qui sont ainsi transformés vont témoigner : la Samaritaine devient la première missionnaire, l'aveugle-né guéri devient disciple et tient tête aux autorités juives, Lazare ressuscité devient un signe de contradiction. Enfin Jésus accomplit les Écritures. Ce qui était annoncé par les prophètes pour plus tard, il le réalise maintenant en sa personne.

 

Jésus et l'aveugle-né : de la guérison à l'illumination (Jn 9, 1-41)

 

La piscine de Siloé qui est alimentée par la seule source de Jérusalem est le point de départ des processions qui durant la fête des Tentes portaient l'eau jusqu'au Temple (cf. Jn 7, 37-39). Par le geste évocateur de l'action créatrice de Dieu, et par la référence à cette piscine, Jésus se manifeste comme la source d'un don qui va conduire l'aveugle à une double "illumination" : guéri de sa cécité il peut dire "je suis" (cf. Jn 9, 9); puis rencontré par le Christ qu'il voit enfin, il professe : "je crois Seigneur" (Jn 9, 38). Le parcours de l'aveugle guéri est rapporté en une série de paradoxes qui orientent le récit vers une vision dépassant celle des sens pour aboutir à l'acte de foi du disciple. Au point de départ, l'aveugle-né est considéré par ses contemporains comme un pécheur; il le demeure aux yeux des pharisiens qui l'interrogent. Il arrive cependant à leur tenir tête, dévoilant avant même que Jésus le fasse lui-même leurs contradictions et leur péché. À la fin du récit, s'il est devenu voyant, et surtout croyant, ce sont les pharisiens qui sont convaincus d'aveuglement. Les liens de ce chapitre avec l'entretien de Jésus avec Nicodème (Jn 3, 1-21) et le titre d'illumination donné anciennement au baptême soulignent la dimension baptismale de ce parcours. 

 

Sainte lectio divina en ce Temps du Carême

Christophe de DREUILLE

@lectiodivina13