HABEMUS PAPAM : FRANÇOIS

MERCREDI 13 MARS 2013

 

Je t'ai mis à part, je t'ai destiné à être l'homme de mon alliance avec le peuple pour relever le pays (Is 49 – 1ère lecture de la messe de ce jour)

 

Dans l'action de grâce, nous recevons notre nouveau pape. Nous vous proposons simplement quelques extraits d'une catéchèse que le Cardinal Jorge Mario Bergoglio avait donnée en 2008, sur l'eucharistie, comme mystère d'alliance (il s'était beaucoup investi dans le synode romain sur l'Eucharistie). Il soulignait en particulier la vocation de la Vierge Marie, image de l'Eglise :  

 

Ce que nous voyons en Marie comme figure de l’alliance nous introduit à l’alliance comme confiance. Dans la seconde image caractéristique, Marie est vue comme une épouse qui met toute sa confiance en son époux. Jean-Paul II met en relief cette attitude eucharistique intérieure avec laquelle Marie vit toute sa vie comme un abandon à la Parole. Elle concentre en elle tout ce qui concerne le respect de la Parole.

L’abandon ne signifie pas un laisser-faire pour celui qui se dispose à recevoir et à vivre pleinement le don de l’Eucharistie comme mémorial de la mort du Christ. Il s’agit plutôt de demeurer toujours en état de réceptivité. Cette attitude signifie : prendre toujours chez nous, à l’exemple de Jean, celle qui nous est donnée comme mère. Voyons-là une invitation à nous conformer au Christ en nous mettant à l’école de sa mère, en nous laissant accompagner par elle. La confiance totale, l’obéissance de la foi font en sorte que le coeur de Marie est le réceptacle parfait pour que la Parole s’incarne et se transforme pleinement. C’est l’alliance comme présence, c’est l’alliance comme confiance et enfin l’alliance comme espérance.

 

 

Le chrétien perçoit l’Église comme catholique dans tout son sens : universalité, plénitude, lieu de réconciliation, communauté d’alliance. Il est normal qu’on puisse jeter d’autres regards pour améliorer quelques aspects particuliers comme la vie culturelle de l’Église. Mais tous ces efforts faits pour améliorer certains aspects doivent être marqués par un amour très grand de l’Église. C’est précisément cet esprit d’alliance qui est notre part, comme dans un bon mariage, en autant que l’amour humain a été initié et sanctifié dans le Christ.

L’Église est appelée à vivre une pleine participation à l’incarnation, à la vie, à la passion, à la mort et à la résurrection de son Seigneur. C’est l’Église de Marie dans son universalité concrète.

Le Verbe éternel s’est fait chair et sa Parole est entrée pour toujours dans notre histoire. Nous avons besoin de mieux goûter les exemples d’alliance de l’Église et de Marie pour nous transformer nous-mêmes en bonne nouvelle. Pour contempler l’alliance de Dieu avec l’humanité, une alliance qui vient de l’Ancien Testament,une alliance qui s’applique à tous les hommes de bonne volonté, nous avons à regarder Marie qui se présente comme le réceptacle sanctifié et sanctifiant de Dieu pour la vie du monde.

Nous référant au concile Vatican II, l’Église de Marie célébrant l’Eucharistie, reçoit de son Époux le pain de vie et reçoit aussi la mission de le distribuer à tous et à toutes pour la vie du monde. L’alliance étroite Marie Église est sanctifiée dans la foi et la charité par son Seigneur qui la veut sainte et immaculée. Je termine en disant que la sainteté de l’Église n’est pas une question de privilège personnel ou social, c’est une question de service. Je m’explique. Le monde a l’impression que l’Église défend toujours son pouvoir. Il peut arriver que dans des cas personnels ce soit réel, mais en général, ce n’est pas le cas. En défendant son identité, son infaillibilité, l’Église défend le lieu par où passe le don de la vie au monde, le don de la vie du monde à Dieu. Ce que défend l’Église, lorsqu’elle défend son intégrité, c’est sa propre identité. Ce don, dont l’expression la plus belle est l’Eucharistie, ce n’est pas un don parmi d’autres, c’est plutôt le don total le plus intime de la Trinité qui est donnée pour la vie du monde; un don assumé par le Fils qui s’offre au Père.

 

Dans une homélie prononcée à Rome en 2012 lors d'une confirmation, il disait : 

 

Jésus ne t’oblige pas à être chrétien. Mais si tu dis que tu es chrétien, tu dois croire que Jésus a toute la force – est le seul qui a la force – de rénover le monde, de rénover ta vie, de rénover ta famille, de rénover la communauté, de rénover tous les hommes. C’est-là le message que nous devons aujourd’hui emporter avec nous, en demandant au Père qu’il nous rende attentifs à la voix de l’Esprit qui fait cette œuvre: l’Esprit de Jésus.

Croyez en Jésus qui vous envoie cet Esprit – à vous et à nous tous: il nous envoie l’Esprit pour tout rénover. Vous n’êtes pas de faux chrétiens, des chrétiens seulement en parole. Vous êtes chrétiens avec la parole, avec le cœur, avec les mains. Vous sentez comme des chrétiens, parlez comme des chrétiens et agissez comme des chrétiens. Mais vous ne pourriez pas le faire seuls. C’est Jésus qui vous donnera cet Esprit, qui vous donnera la force de tout rénover: non pas vous, mais Lui en vous.

 

 

Sainte lectio divina

Christophe de DREUILLE