Ce peuple que j'ai formé pour moi redira ma louange (Mi 7)

DIMANCHE 17 MARS 2013

 

Ne vous souvenez plus d'autrefois, ne songez plus au passé. Voici que je fais un monde nouveau, il germe déjà, ne le voyez-vous pas? Oui, je vais faire passer une route dans le désert (Is 43 – 1ère lecture de la messe de ce dimanche).

 

Je poursuis ma course ppour saisir tout cela, comme j'ai moi-même été saisi par le Christ Jésus. Une seule chose compte : oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l'avant, je cours vers le but (Ph 3 – 2e lecture de ce dimanche).

 

Moi non plus je ne te condamne pas. Va et désormais ne pèche plus (Jn 8 – Evangile de la messe de ce dimanche).

 

Moi, je regarde vers le Seigneur. J'espère dans le Dieu qui me sauvera ; mon Dieu m'entendra (Mi 7,7).

 

Si je suis tombé, je me relèverai ; si je demeure dans les ténèbres, le Seigneur est ma lumière (Mi 7,8).

 

Les lectures de la messe de ce dimanche annoncent une nouveauté : celle du salut. Elle était annoncée par les prophètes, elle se réalise aujourd'hui pour la femme pécheresse et pour Lazare (Jn 11 – pour ceux qui reçoivent cet Evangile à la messe de ce jour). Saint Paul, dans cet émouvant passage de l'épître aux Philippiens en donne la clé : c'est le Christ qui est notre nouveauté, c'est sa présence qui nous renouvelle, c'est le salut qu'il a apporté qui ouvre pour nous une espérance inouïe.

 

Le Saint-Père, François, dans ses premiers enseignements, a déjà souligné à plusieurs reprises cet attachement à la personne du Christ. C'est le cas de sa première homélie

 

Nous pouvons marcher comme nous voulons, nous pouvons édifier de nombreuses choses, mais si nous ne confessons pas Jésus Christ, cela ne va pas. Nous deviendrons une ONG humanitaire, mais non l’Église, Épouse du Seigneur. Quand on ne marche pas, on s’arrête. Quand on n’édifie pas sur les pierres qu’est ce qui arrive ? Il arrive ce qui arrive aux enfants sur la plage quand ils font des châteaux de sable, tout s’écroule, c’est sans consistance. Quand on ne confesse pas Jésus Christ, me vient la phrase de Léon Bloy : « Celui qui ne prie pas le Seigneur, prie le diable ». Quand on ne confesse pas Jésus Christ, on confesse la mondanité du diable, la mondanité du démon.

Marcher, édifier-construire, confesser. Mais la chose n’est pas si facile, parce que dans le fait de marcher, de construire, de confesser, bien des fois il y a des secousses, il y a des mouvements qui ne sont pas exactement des mouvements de la marche : ce sont des mouvements qui nous tirent en arrière.

Cet Évangile poursuit avec une situation spéciale. Le même Pierre qui a confessé Jésus Christ lui dit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Je te suis, mais ne parlons pas de Croix. Cela n’a rien à voir. Je te suis avec d’autres possibilités, sans la Croix ; Quand nous marchons sans la Croix, quand nous édifions sans la Croix et quand nous confessons un Christ sans Croix, nous ne sommes pas disciples du Seigneur : nous sommes mondains, nous sommes des Évêques, des Prêtres, des Cardinaux, des Papes, mais pas des disciples du Seigneur.

Je voudrais que tous, après ces jours de grâce, nous ayons le courage, vraiment le courage, de marcher en présence du Seigneur, avec la Croix du Seigneur ; d’édifier l’Église sur le sang du Seigneur, qui est versé sur la Croix ; et de confesser l’unique gloire : le Christ crucifié. Et ainsi l’Église ira de l’avant.

 

Oui, nous sommes pécheurs ; oui, nous méritons de subir les conséquences de nos fautes. Nous sommes tous sous le coup de la sanction que l'on voulait infliger à la femme pécheresse. C'est pourquoi nous avons besoin d'être sauvés. C'est tout le mouvement du Livre de Michée dont nous achevons la méditation cette semaine. Le prophète nous trace le mouvement qui nous fait passer de la faute au salut, du châtiment à la vie, des ténèbres à la lumière.

 

En méditant ces chapitres, plus que jamais, nous pourrons avoir en tête cet Evangile de Jn 8. Nous pourrons contempler la miséricorde de notre Dieu, nous pourrons nous émerveiller du triomphe de son amour sur notre péché. Nous pourrons rendre grâce pour son pardon et se mettre en route pour en vivre. Contemplons surtout la personne du Christ, attachons-nous à lui, comme saint Paul l'a fait. C'est en lui que tout ce qui était annoncé par les prophètes, par Michée, s'accomplit, pour notre plsu grand bonheur.

 

Sainte lectio divina en ce Temps du Carême.

 

Christophe de DREUILLE