Epître aux Romains : Entrer dans l'action de grâce pour le salut reçu gratuitement

DIMANCHE 7 AVRIL 2013

 

L'Evangile est force de Dieu pour tout homme qui croit (Rm 1,16)

 

En ce dimanche de la miséricorde, au terme de l'octave de Pâques, nous commençons un nouveau parcours de lectio divina quotidienne avec saint Paul et le témoignage qu'il rend à la miséricorde du Père manifestée par Jésus Christ qui nous a sauvés du péché et nous fait vivre de la vie divine.

 

L'Apôtre nous invite à retraverser toute notre histoire, à regarder avec audace la situation de l'humanité, avant le salut, une humanité pécheresse vouée à la condamnation et à la mort. Cela lui permet de souligner alors la merveille, la nouveauté inouïe, la gratuité totale du salut qui nous est offert. Désormais nul ne peut se glorifier de soi-même, de ses mérites. Mais nous pouvons entrer dans l'action de grâce pour le don reçu et qu'il nous revient d'épanouir dans nos existences chrétiennes. 

 

C'est à un parcours exigeant que nous invite saint Paul dans les chapîtres 1 à 8 de l'épître aux Romains. C'est pourquoi, plus que jamais, il est nécessaire de prendre le temps de ces trois semaines pour lire en lecture continue cette superbe démonstration de l'Apôtre. Pour en arriver aux grands chapitres 6 et 8, il faut d'abord traverser des chapitres plus difficiles parfois mais nécessaires pour comprendre la dimension du salut dont nous sommes les bénéficiaires. 

 

Lorsque saint Paul expose le contenu de son Evangile, il le fait en croisant trois éléments : 

– sa propre expérience du salut. Il fait mémoire de sa conversion sur la route de Damas

– sa méditation des textes de l'Ecriture – l'Ancien Testament – qui trouvent leur accomplissement dans la victoire du Christ.

– la situation des hommes auxquels il s'adresse.

 

Demandons l'aide de l'Esprit Saint qui tient une grande place dans ces chapitres. Il nous est donné par le Christ ressuscité, il ouvre nos coeurs à l'intelligence des Ecritures, il nous aide à recevoir, dans notre lecture persévérante, la Parole de Dieu qui nous est adressée.

 

Ce commentaire du Bienheureux Jean-Paul II (Dominus et vivificantem) pourra faire le lien entre la célébration de ce dimanche de la miséricorde et notre lectio divina dans l'Epître aux Romains :

 

 

      Les événements de Pâques — la Passion, la mort et la résurrection du Christ — sont aussi le temps de la nouvelle venue de l'Esprit Saint comme Paraclet et Esprit de vérité (Jn 14,16-17). C'est le temps du « nouveau commencement », du don que le Dieu un et trine fait de lui-même à l'humanité dans l'Esprit Saint par l'action du Christ Rédempteur. Ce nouveau commencement est la rédemption du monde : « Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique » (Jn 3,16). Déjà..., dans le don du Fils s'exprime l'essence la plus profonde de Dieu qui, comme amour, est une source inépuisable de générosité. Dans le don fait par le Fils s'achèvent la révélation et la prodigalité de l'Amour éternel : par l'œuvre du Fils, c'est-à-dire par le mystère pascal, l'Esprit Saint, qui dans les profondeurs insondables de Dieu est une personne-don, est donné d'une manière nouvelle aux apôtres et à l'Église et, à travers eux, à l'humanité et au monde entier.

 L'expression définitive de ce mystère apparaît le jour de la résurrection. En ce jour, Jésus de Nazareth, « issu de la lignée de David selon la chair », comme l'écrit l'apôtre Paul, est « établi Fils de Dieu avec puissance selon l'Esprit de sainteté, par sa résurrection des morts » (Rm 1,3-4). On peut donc dire que l'exaltation messianique du Christ dans l'Esprit Saint atteint son sommet dans la résurrection ; il se révèle alors comme Fils de Dieu, « rempli de puissance ». Et cette puissance, dont les sources jaillissent dans l'insondable communion trinitaire, se manifeste avant tout dans le fait que si, d'une part, le Christ ressuscité réalise la promesse de Dieu déjà exprimée par la voix du prophète : « Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau..., mon esprit » (Ez 36,26-27), d'autre part, il accomplit sa propre promesse faite aux apôtres : « Si je pars, je vous l'enverrai » (Jn 16,7). C'est lui, l'Esprit de vérité, le Paraclet envoyé par le Christ ressuscité pour nous transformer et faire de nous l'image même du ressuscité (texte trouvé ce matin sur EAQ)

 

 

Sainte lectio divina, en ce Temps pascal.

 

Christophe de DREUILLE