Jeudi 13 décembre 2012

 

Son bras gauche est sous ma tête, et sa droite m'étreint. Je vous en conjure, filles de Jérusalem, ne réveillez pas mon amour, avant l'heure de son bon plaisir (Ct 8,3-4)

 

COMMENTAIRES SUR LES CHAPITRE 7 (fin) et 8 : 

 

Saint Grégoire de Nysse – 3ème homélie sur le Cantique des Cantiques
 
 
      « Mon bien-aimé est une grappe de raisin de Chypre, dans la vigne d’En-Gaddi » (Ct 1,14). Cette grappe divine se couvre de fleurs avant la Passion et verse son vin dans la Passion. Sur la vigne, la grappe ne montre pas toujours la même forme, elle change avec le temps : elle fleurit, elle gonfle, elle est achevée, puis, parfaitement mûre, elle va se transformer en vin. La vigne promet donc par son fruit : il n'est pas encore mûr et à point pour donner du vin, mais il attend la plénitude des temps. Toutefois, il n'est pas absolument incapable de nous réjouir. En effet, avant le goût, il charme l'odorat, dans l'attente des biens futurs, et il séduit les sens de l'âme par les parfums de l'espérance. Car l'assurance ferme de la grâce espérée devient jouissance déjà pour ceux qui attendent avec constance. Il en est ainsi du raisin de Chypre qui promet du vin avant de le devenir : par sa fleur -- sa fleur c'est l'espérance -- il nous donne l'assurance de la grâce future. Celui dont la volonté est en harmonie avec celle du Seigneur, parce qu'« il la médite jour et nuit », devient « un arbre planté près d'un ruisseau, qui donne du fruit en son temps, et jamais son feuillage ne meurt » (Ps 1,1-3). C'est pourquoi la vigne de l'Époux, qui a pris racine dans la terre fertile de Gaddi, c'est-à-dire dans le fond de l'âme, qui est arrosée et enrichie par les enseignements divins, produit cette grappe fleurissante et épanouie dans laquelle elle peut contempler son propre jardinier et son vigneron. Bienheureuse cette terre cultivée dont la fleur reproduit la beauté de l'Epoux ! Puisque celui-ci est la lumière véritable, la vraie vie et la vraie justice et bien d'autres vertus encore, si quelqu’un, par ses oeuvres, devient pareil à l'Époux, lorsqu’il regarde la grappe de sa propre conscience, il y voit l'Epoux lui-même, car il reflète la lumière de la vérité dans une vie lumineuse et sans tache. C'est pourquoi cette vigne féconde dit : « Ma grappe fleurit et bourgeonne » (cf Ct 7,13). L'Epoux est en personne cette vraie grappe qui se montre attachée au bois, dont le sang devient une boisson de salut pour ceux qui exultent dans leur salut. 
 

 
Saint Jérôme – Comemntaire d'Isaïe
 
En accomplissant une promesse faite à Paula, j'obéis aux préceptes du Christ qui dit : Scrutez les Écritures , et aussi : Cherchez, et vous trouverez . Je ne veux pas qu'il me dise, comme aux Juifs : Vous êtes dans l'erreur, parce que vous méconnaissez les Écritures et la puissance de Dieu . Si, selon l'Apôtre Paul, le Christ est puissance de Dieu et sagesse de Dieu , et si celui qui méconnaît les Écritures méconnaît la puissance de Dieu et sa sagesse : ignorer les Écritures, c'est ignorer le Christ. J'imiterai donc le père de famille qui tire de son trésor du nouveau et de l'ancien, et aussi l'épouse qui dit, dans le Cantique des cantiques : Les fruits nouveaux, comme les anciens, je les ai gardés pour toi. Et c'est ainsi que je commenterai Isaïe ; je l'enseignerai comme étant non seulement un prophète, mais un évangéliste et un apôtre. Il a dit de lui-même, en effet, comme des autres évangélistes: Qu'ils sont beaux, les pieds de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles, qui annoncent la paix. Et Dieu lui parle comme à un apôtre : Qui enverrai-je vers ce peuple ? Et Isaïe répond : Me voici, envoie-moi. Personne ne doit croire que je désire résumer brièvement le contenu de ce livre, car le texte en question embrasse tous les mystères du Seigneur : il annonce I'Emmanuel né de la Vierge ; il prédit qu'il accomplira des œuvres et des signes éclatants ; mort et enseveli, ressuscitant du séjour des morts, il sera le Sauveur de toutes les nations. Vais-je parler de physique, de morale et de logique ? Tout ce qu'il y a dans les saintes Écritures, tout ce que la parole humaine peut exprimer et tout ce que peut assimiler l'intelligence des mortels, est contenu dans ce livre. Celui qui l'a écrit témoigne lui-même de tous ces mystères : Toute vision est devenue pour vous comme les paroles d'un livre scellé. On le donne à quelqu'un qui sait lire, en lui disant: « Lis cela». Et il répond : « Je ne peux pas, parce que le livre est scellé. » Ou bien on le donne à quelqu'un qui ne sait pas lire, en lui disant : « Lis cela ». Il répond : « Je ne sais pas lire. » ~ Écoutez ce que dit saint Paul : Que deux ou trois prophètes prennent la parole, et que les autres jugent. Si un assistant reçoit une révélation, celui qui parle doit se taire . Comment pourra-t-il se taire, puisque le Saint-Esprit, qui parle par les prophètes, est libre de se taire ou de parler ? Si donc ils comprenaient ce qu'ils disaient, c'est que tout est plein de sagesse et de raison. Ce n'est pas la vibration de l'air qui parvenait à leurs oreilles, mais c'est Dieu qui parlait dans l'esprit des prophètes, selon ce que dit un autre prophète : C'est un ange qui me parlait . Et aussi : Ils crient dans nos cœurs : Abba, Père . Et encore : J'écouterai ce que dira en moi le Seigneur Dieu .
 

 
Sainte lectio divina en ce Temps de l'Avent
 
Christophe de DREUILLE