Nous prions avec le livre du prophète Jérémie : 
 
du 18 au 24 mars : semaine 6 
 
du 25 au 31 mars : semaine 7
 
 
 
Durant l'Octave de Pâques, nous prions avec l'Evangile selon Saint Marc Paques 2018
 

 

MERCREDI 28 DÉCEMBRE 2011

 

Souvent, dans le passé, Dieu a parlé à nos Pères par les prophètes, sous des formes fragmentaires et variées; mais dans les derniers temps, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé en son Fils (He 1,1 – 1ère lecture de la messe du jour de Noël)

 

Au commencement était le Verbe... et le Verbe s'est fait chair et il a planté sa tente parmi nous (Prologue de Jn – Evangile de la messe du jour de Noël)

 

Livre du Commencement de Jésus Christ, Fils de David, Fils d'Abraham (Mt, 1,1)

 

pour que s'accomplît l'oracle des prophètes (Mt 2,23)

 

Puisqu'en ce jour, Seigneur, les saints Innocents ont annoncé ta gloire, non point par la parole, mais par leur seule mort, fais que notre vie tout entière témoigne de la foi que notre bouche proclame (Oraison de ce 28 décembre)

 

Dans cette octave de Noël, pendant laquelle durant 8 jours nous célébrons le jour de la Nativité du Seigneur, nous ne cessons de méditer sur cet événement humble en apparence, mais décisif pour l'histoire de l'humanité et de la création : le Verbe éternel a pris un visage d'homme; il est devenu un tout petit enfant, vulnérable, sans défense. Et c'est dans cet enfant de la crèche que le Père a voulu tout nous donner, tout nous dire. 

 

Notre lectio divina quotidienne nous invite à recevoir, ces jours-ci, le témoignage de ces "commencements" de Jésus Christ selon la chair. Les premiers chapitres de l'Evangile selon saint Matthieu nous y invitent. Ils le font en soulignant plusieurs points : 

– L'accomplissement des Ecritures : c'est le refrain qui traverse ces 4 premiers chapitres de l'Evangile et ponctue chacun de ses récits. Cela commence de manière magistrale par la généalogie qui part des promesses faites à Abraham (cf. Gn 12) et renouvelées à David (cf. 2 Sm 7). Malgré, ou plutôt au travers, des aléas de l'histoire du peuple de Dieu, et de ses infidélités sanctionnées par le drame de l'exil, Dieu se fraie un chemin de génération en génération pour que, en la personne de Jésus, toutes les promesses trouvent leur parfait accomplissement. Après l'annonce à Joseph et la naissance de Jésus à Bethléem, c'est le grand épisode qui met en scène l'opposition violente d'Hérode (depuis le récit des mages venus d'orient jusqu'au retour d'Egypte de la saitne Famille) qui est scandé par cet appel aux Ecritures. 

Pour saint Matthieu, comme nous le voyons d'ailleurs également chez saint Luc, c'est cet accomplissement des Ecritures qui est la source de la vraie joie de Noël : la joie du salut en train de poindre. En effet, si la naissance de Jésus est le début de l'accomplissement des Ecritures, cela signifie qu'avec Jésus, nous entrons dans la plénitude des temps. Or les prophètes avaient annoncé qu'à la plénitude des temps, le Seigneur viendrait visiter son peuple et sauver tous ceux qui étaient enfermés dans les ténèbres. Cette joie, merveilleusement entrevue par le prophète Sophonie que nous méditions il y a quelques jours, peut enfin illuminer les coeurs. 

 

– le paradoxe de la joie de Noël avec le violent refus d'Hérode : ce thème tient également une grande place dans les commencements de l'Evangile selon saint Matthieu. Cela nous évite d'avoir une conception trop naïve, trop superficielle de la joie de la Nativité. C'est la joie du salut à l'épreuve de la violence des hommes. Tel est bien le sens de la fête d'aujourd'hui : le martyre des saints Innocents, que notre lectio divina de ces jours permet de situer dans son contexte. Cela nous rappelle que la joie du Salut passe par l'épreuve de la Passion, de la Croix et de la mort de Jésus. C'est tout  cela que Noël annonce.

Saint Luc avait souligné la précarité des conditions de la naissance de Jésus, couché dans une mangeoire; les Pères de l'Eglise feront le lien entre le bois de la crèche et celui de la croix, entre les langes qui enveloppent l'enfant Jésus et le suaire qui recevra son corps supplicié ; les icônes de la Nativité représentent la grotte de Noël semblable à la grotte du sépulcre... Quelle est donc cette joie de Noël? Non pas celle qui fait fi des violences, des oppositions, des refus, des haines de ce monde, mais celle qui annonce la confrontation de l'amour de Dieu avec ces forces mauvaises, et surtout déjà la victoire définitive et totale qui sera obtenue par cet enfant, avec comme seule arme, son amour pour son Père et pour les hommes. Alors oui, nous qui sommes encore dans le combat spirituel, nous pouvons vraiment entrer dans la joie de Noël. 

 

Saintes fêtes de Noël à tous, et sainte lectio divina en cette grande semaine de l'octave de la Nativité du Seigneur.

 

Christophe de DREUILLE