Nous prions avec le livre du prophète Jérémie : 
 
du 18 au 24 mars : semaine 6 
 
du 25 au 31 mars : semaine 7
 
 
 
Durant l'Octave de Pâques, nous prions avec l'Evangile selon Saint Marc Paques 2018
 

DIMANCHE 26 FÉVRIER 2012

 

Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route

Sa justice dirige les humbles, il enseigne aux humbles son chemin (Ps 24 – psaume de la messe de ce jour)

 

L'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute Parole venant de la bouche de Dieu (Antienne de l'Evangile de ce dimanche)

 

Le Seigneur votre Dieu marche à votre tête... le Seigneur ton Dieu te soutenait comme un homme soutient son fils, tout au long de la route (Dt 1,30-31 – lectio divina de cette semaine)

 

Alors que nous commençons aujourd'hui une nouvelle étape de notre parcours de lectio divina appuyée sur les premiers chapitres du Deutéronome, nous nous attachons comme chaque dimanche à souligner les liens entre les lectures bibliques de la messe dominicale et notre programme quotidien d'accueil de la Parole de Dieu.

 

En effet, la messe dominicale donne au peuple chrétien la nourriture nécessaire pour toute la semaine qui s'ouvre. Notre prière quotidienne à l'aide des feuilles de lectio divina nous permet d'en approfondir le message. C'est bien dans cette perspective que nous avons choisi Dt 1 – 8 pour nous accompagner dans notre marche vers Pâques, comme le peuple hébreu, sous la conduite de Moïse, avait marché vers la Terre Promise. 

 


 

En ce premier dimanche de Carême, notre marche vers Pâques commence par la contemplation de la victoire du Seigneur sur les forces du mal. Cette victoire était déjà annoncée par l'alliance conclue avec Noé, mettant fin au déuge (1ère lecture de la messe de ce dimanche). Elle est déployée par le Christ luttant victorieusement contre Satan au désert, et proclamant la proximité du Règne de Dieu et la Bonne Nouvelle du Salut. 

 

C'est dans ce contexte que Jésus nous invite à la conversion. Les différents dimanches de Carême de l'année B insistent sur cette thématique de l'alliance, qualifiant de manière radicalement originale la relation que le Seigneur a voulu instaurer avec son peuple. Depuis l'alliance avec Noé, jusqu'à l'annonce de la nouvelle alliance par le prophète Jérémie, il nous est donné de contempler un Dieu qui prend toute la responsabilité de l'alliance avec l'humanité pécheresses. La première conversion que nous avons à vivre, et donc celle de la contemplation et de l'émerveillement. Oui, cette qualité de relation nous est offerte. Oui, Dieu s'engage pour l'homme!

 

Cette alliance inconditionnelle déjà découverte par Noé, annoncée par le prophète Jérémie après le désastre de l'exil, est pleinement réalisée, définitivement accomplie, par le Christ dans l'offrande qu'il fait de sa vie sur la croix. Et nous en sommes les bénéficiaires par le baptême qu'avait préfiguré l'événement du déluge (comme le rappelle saint Pierre dans son épître).

 

Le Deutéronome est tout entier traversé par cette méditation sur l'alliance, et surtout par la responsabilité de l'homme en réponse à l'amour de Dieu. Le peuple avait déjà été sauvé de l'Egypte. Il doit maintenant apprendre à répondre chaque jour et concrètement à cette alliance que lui offre le Seigneur. C'est le sens du Sinaï et de la marche au désert jusqu'à la Terre promise. 

 

Jésus, conduit au désert par l'Esprit pour y demeurer 40 jours, met ses pas dans les pas du peuple hébreu qui avait jadis marché dans le désert pendant 40 ans, comme le rappelle Moïse dès le début du Deutéronome. Si Jésus lui-même a fait mémoire de ces événements liés à l'origine du peuple hébreu, nous pouvons bien en faire autant et relire à notre tour la signification de ce temps du désert. Mystérieusement, nous pouvons même découvrir dans ce séjour de Jésus au désert, la présence du Seigneur auprès du peuple tout au long de sa marche, le guidant vers la terre promise, le soutenant comme un père soutient son fils.

 

Le psaume de la messe de ce dimanche nous invite à méditer sur cette route que le Seigneur trace pour nous et sur laquelle il nous guide, si nous acceptons de marcher humblement, si nous acceptons de nous laisser guider. 

 

Enfin, sur cette route qui est la nôtre et sur laquelle notre Dieu se rend présent pour nous conduire vers la Terre Promise, une nourriture quotidienne nous est donnée pour que nous puissions avancer : le vrai pain, celui dont la manne était le signe. Comme le dit l'oraison de postcommunion de ce dimanche : 

 
"Seigneur, apprends-nous à toujours avoir faim du Christ, seul pain vivant et vrai, et à vivre de toute Parole qui sort de ta bouche"
 

 
Je reprendrai ce soir ou demain quelques aspects de notre lectio divina quotidienne dans ces textes du Deutéronome qui sont notre nourriture de cette semaine. Simplement, pour résumer le premier chapitre du Deutéronome, nous pouvons dire qu'il s'agit d'apprendre à écouter, pour vivre de la foi. Cette foi consiste à reconnaître le Seigneur présent à notre vie, actif dans notre histoire, et à nous appuyer sur lui, à nous laisser conduire par lui, à mette toute notre confiance dans le Christ qui est pour nous "le chemin, la vérité et la vie".
 
Christophe de DREUILLE