Nous prions avec le livre du prophète Jérémie : 
 
du 18 au 24 mars : semaine 6 
 
du 25 au 31 mars : semaine 7
 
 
 
Durant l'Octave de Pâques, nous prions avec l'Evangile selon Saint Marc Paques 2018
 

DIMANCHE 15 MAI 2011

En ce dimanche du Bon Pasteur et de Prière pour les vocations presbytérales, la lectio divina quotidienne attire nos regard sur les équipes missionnaires qui se mettent en place, dans les Actes des Apôtres, pour l'annonce de la Bonne Nouvelle à tous : d'un côté Barnabé et Jean-Marc ; d'autre part, Paul et Silas auxquels se joindra Timothée. 


Nous commençons aujourd'hui notre deuxième et troisième lecture des chapitres 15 à 20 des Actes des Apôtres. Cette nouvelle étape donne une plus grande importance à la méditation. Ce qui a déjà été repéré et peut-être noté dans la première lecture (ces dernières semaines) est maintenant éclairé par des textes complémentaires. Cela nous invite à creuser le sens des textes de la Parole de Dieu que nous recevons. 

Nous vous proposons dans ce message quelques notes de lectures (sur Ac 15-16 que nous prions cette semaine) qui peuvent éclairer la compréhension des textes et leur méditation : 

La mention du conflit entre Paul et Barnabé (Ac 15,37-40) : saint Luc ne nous propose pas une vision idéalisée des premières communautés chrétiennes (cf. aussi Ac 5,1-11; 6,1-6) . Le conflit fait partie de toutes relations humaines, il est donc normal qu'il existe aussi dans la communauté chrétienne. Remarquons qu'il ne s'agit pas d'un désaccord de foi, mais de la confrontation de tempéraments, d'orientations pastorales différentes. Or ce qui est important, ce n'est pas l'absence de conflits mais la capacité de résoudre ces conflits au profit de l'annonce de l'Evangile. Il y a un apprentissage de la gestion de ces conflits. D'autre part, nous savons ce que deviendra Jean-Marc que la tradition a coutume d'appeler simplement Marc. Il y aura une réconciliation avec Paul dont témoignent les salutations finales des épîtres pauliniennes (Col 4,10 où nous apprenons qu'il est cousin de Barnabé ; Phm 24; 2 Tm 4,10).

L'Esprit Saint guide la mission chrétienne (Ac 16,6-10) : Nous ne saurons jamais comment l'Esprit Saint s'y est pris pour empêcher Paul et ses compagnons d'entrer en Asie ou d'aller en Bithynie. Mais saint Luc souligne la docilité des missionnaires ces indications de l'Esprit Saint. C'est bien le Christ lui-même, le Bon Pasteur qui reste le maître de la mission. Il sait où il veut conduire ses disciples. Il le fait comprendre par l'Esprit Saint. Les projets de Paul semblaient se limiter à l'Asie Mineure (la province romaine d'Asie correspondait à la région d'Ephèse, à l'ouest de l'Asie Mineure), probablement à ce qui faisait partie de son horizon (lui, le citoyen de Tarse). La mission se révèlera plus audacieuse, l'itinéraire plus ambitieux, l'horizon plus vaste que ne le pensait l'Apôtre des Nations : c'est le songe du Macédonien qui fera comprendre à Paul et à ses compagnons qu'ils sont appelés désormais à annoncer la Bonne Nouvelle jusqu'en Grèce. Cet "appel du Macédonien" est l'une des clefs que saint Luc nous offre pour comprendre ce qu'est la mission chrétienne : non pas un simple prosélytisme, mais la réponse à un appel du coeur, à un désir que Dieu suscite lui-même dans les coeurs de ceux qui ne connaissent pas encore le Christ, qui n'ont pas encore reçu l'annonce de cette espérance nouvelle. Annoncer la Bonne Nouvelle du Salut, c'est donc combler les coeurs en attente, même s'ils ne peuvent dire encore ce qu'ils attendent. 

Annonce de l'Evangile à Philippes (Ac 16) : Nous connaissons bien cette communauté chrétienne de Philippes fondée par Paul et ses compagnons. L'Apôtre a en effet consacré une épître à ces chrétiens. Il y exprime son affection pour les croyants de Philippes et insiste sur le secret de la vraie joie chrétienne, au coeur même des épreuves endurées pour la foi. Par les Actes des Apôtres, comme par les salutations des épîtres paulinienne, nous connaissons le nom d'un grand nombre de ces premiers chrétiens, hommes et femmes. 

– L'exorcisme pratiqué par Paul (Ac 16,16-24) : La formule que prononce la femme possédée par un 'esprit pythonien' est ambigüe : "ces gens-là sont des serviteurs du Dieu Très-Haut; ils vous annoncent une voie de salut". En effet, le "Dieu Très-Haut" était l'un des titres donnés à Zeus ; quant à la formule elle-même elle indique que Paul annoncerait une des voies possibles de salut, parmi d'autres ; or la Bonne Nouvelle du Salut obtenu par le Christ est la seule voie de salut. L'exorcisme pratiqué par Paul montre qu'il n'y a donc, dans l'annonce de l'Evangile, aucune place pour le syncrétisme, la confusion, le relativisme. 

– La mention du statut de Paul, "citoyen romain" (Ac 16,37-39) : C'est la première fois que saint Luc révèle le statut de Paul dans l'Empire Romain. S'il le signale ici, c'est que l'accusation portée contre l'Apôtre cherche à faire croire que la foi chrétienne serait exotique, étrangère, incompatible avec les lois de l'Empire romain. Ainsi est affirmé que si l'Evangile est une radicale nouveauté, il ne présente pas une foi exotique. Il est possible de vivre de cette foi dans n'importe quelle nation. Il n'y a donc plus "ni juif ni grec...", mais une appartenance au Christ qui se vit au coeur des sociétés humaines. C'est tout le défi du christianisme.


Sainte lectio divina en ce Temps de Pâques.

Christophe de DREUILLE