Nous prions avec le livre du prophète Jérémie : 
 
du 18 au 24 mars : semaine 6 
 
du 25 au 31 mars : semaine 7
 
 
 
Durant l'Octave de Pâques, nous prions avec l'Evangile selon Saint Marc Paques 2018
 

 

samedi 5 mars 2011

Comme votre pensée fut d'égarement loin de Dieu,

revenus à lui, recherchez-le dix fois plus fort (Ba 4, 28)

Dimanche, nous commencerons un nouveau parcours de lectio divina. Après avoir médité et prié ces dernières semaines les quatre premiers chapitres de l'Evangile selon saint Jean, nous vous proposons de vivre le Carême en recevant la Parole de Dieu dans un texte de l'Ancien Testament : le Livre de Baruch

Le Livre de Baruch appartient au Corpus prophétique. Il offre une relecture des oracles du prophète Jérémie. Le personnage de Baruch apparaît à plusieurs reprises dans le Livre de Jérémie. Il est le scribe (secrétaire) du prophète, et son plus proche disciple. Il jouera d'ailleurs un rôle prépondérant dans la transmission de la prédication de Jérémie. 

Jérémie avait exercé un long ministère prophétique aux VIIe - VIe siècles av. JC. Il avait annoncé la destruction de Jérusalem par Nabuchodonosor, il a assisté à ce drame et a vu partir en Exil une grande partie de son peuple. Sa prédication aidera les israélites humiliés et anéantis dans la tourmente de l'Exil à comprendre que ce drame était la conséquence de leurs fautes et de leurs transgressions répétées de l'alliance. Mais le prophète ne s'était pas contenté de dénoncer le péché de son peuple ; il avait également révélé que le Seigneur n'abandonnerait pas son peuple pécheur. Il a révélé un Dieu riche en miséricorde

Le Livre de Baruch, littérairement se présente comme une relecture de cette révélation. Cet ouvrage récent (peut-être du IIe siècle av. JC) invite le lecteur à faire mémoire de ces oracles du prophète Jérémie. Il trace un parcours qui va de la reconnaissance du péché jusqu'à la joie du pardon reçu. La démarche qu'il propose est une démarche empreinte d'humilité : reconnaître d'abord son péché et sa gravité ; exprimer son repentir et le cri de supplication à ce Dieu de miséricorde ; manifester sa volonté de ne plus s'appuyer sur ses propres forces (orgueil), de ne plus se laisser mener par toutes formes de séduction (l'idolâtrie), mais accepter de compter sur le Seigneur, comme la seule source de la vraie Sagesse. Enfin, entrer dans l'exultation et l'action de grâce pour le pardon reçu, pour la vie et l'alliance renouvelées.

En temps de Carême (qui commencera mercredi prochain), la lectio divina de ce Livre de Baruch nous permettra de parcourir chacune de ces étapes qui conduisent de la mort vers la vie, du péché vers le pardon, de la condamnation vers le salut. Tel est bien le sens du mystère pascal du Christ, vers lequel le Carême nous achemine. C'est donc en ayant les yeux fixés sur le Christ, en mettant notre confiance en ce Dieu qui s'est révélé comme riche en miséricorde, que nous pourrons marcher résolument vers la joie de Pâques. 

 


 

Le Livre de Baruch n'a été transmis qu'en grec (dans la Bible de la Septante). C'est la raison pour laquelle il appartient à cet ensemble de textes bibliques que les Catholiques et orthodoxes appellent "deutérocanoniques" ; ces textes ont la même valeur que les autres livres de l'Ancien Testament. Les Eglises protestantes ont qualifié ces textes d' "apocryphes". A l'époque de la Réforme, ces livres n'étaient pas rejetés, mais n'avaient pas la même valeur que les autres textes de l'Ancien Testament. Luther, par exemple, disait de ces textes qu'ils étaient "utiles et bons à lire". 

Un certain nombre de protestants reçoivent les feuilles hebdomadaire de la lectio divina quotidienne. S'ils ne souhaitent pas vivre la lectio divina avec le Livre de Baruch, ils peuvent par exemple pour les semaines qui viennent choisir de vivre la lectio divina quotidienne avec le Livre d'Osée (que nous avions prié l'année dernière et dont les feuilles hebdomadaires sont disponibles sur notre site, à la rubrique "archives").

Christophe de DREUILLE