Nous prions avec le livre du prophète Jérémie : 
 
du 18 au 24 mars : semaine 6 
 
du 25 au 31 mars : semaine 7
 
 
 
Durant l'Octave de Pâques, nous prions avec l'Evangile selon Saint Marc Paques 2018
 

Dimanche 18 avril 2011

 

Après la lecture, la prière et la méditation du Livre de Baruch, qui nous a invités à la conversion, à ne pas nous laisser séduire ni dominés par les idoles, nous vous proposons une lectio divina un peu particulière pour les deux semaines à venir. 

En effet, nous sommes entrés, avec ce Dimanche des Rameaux, dans les 15 jours décisifs, au coeur de notre foi, sommet de l'année liturgique : deux semaines nous sont donnés pour célébrer le mystère pascal du Christ, deux semaines pour nous unir au Christ qui nous ouvre le chemin vers le Père et nous offre la vie véritable dans le don de la sienne. 

Il est habituel de souligner l'importance de la Semaine Sainte. Mais il ne faudrait pas oublier non plus l'octave de Pâques qui nous permet de célébrer pendant 8 jours la victoire du Christ sur la mort, la Résurrection qui devient le commencement de la création nouvelle. 

Aussi, pour la Semaine Sainte, nous avons choisi une lectio divina centrée sur le quatrième chant du Serviteur d'Isaïe, le chant du Serviteur souffrant. C'est en effet le texte de l'Ancien Testament le plus important pour entrer dans la signification de la Passion et de la Mort du Christ. En complément, nous vous proposons quelques méditations de la Tradition chrétienne sur ce mystère pascal que cette semaine nous permet de vivre pas à pas. 

Pour l'octave de Pâques, où pendant 8 jours nous célébrons le Jour de Pâques, nous vous proposons la méditation du chapitre 24 de l'Evangile selon saint-Luc, qui contient en son coeur le grand texte des Disciples d'Emmaüs. 

Pour ceux qui souhaiteraient prendre plus de temps durant le Triduum Pascal pour une lectio divina développée, vous pouvez vous appuyer sur la lectio divina thématique, présente sur ce site . 


Pour accompagner notre lectio divina quotidienne durant ces 15 jours saints de Pâques, nous pouvons nous appuyer sur quelques extraits de la récente exhortation apostolique de Benoît XVI sur la Parole de Dieu (Verbum Domini, § 12-13) : 

 

La mission de Jésus trouve son accomplissement dans le Mystère pascal: nous nous trouvons ici face au « langage de la croix » (1 Co 1, 18). Le Verbe se tait, il devient silence de mort, car il s’est «dit» jusqu’à se taire, ne conservant rien de ce qu’il devait communiquer. De manière suggestive, les Pères de l’Église, contemplant ce Mystère, mettent sur les lèvres de la Mère de Dieu cette expression : « Sans parole est la parole du Père, laquelle a créé toute la nature parlante, sans mouvement sont les yeux éteints de celui par la parole et le geste de qui est mû tout ce qui se meut».37 Ici, nous est vraiment révélé l’amour le « plus grand », celui qui donne sa vie pour ses propres amis (cf. Jn 15, 13).

Dans ce grand Mystère, Jésus se manifeste comme la Parole de l’Alliance Nouvelle et Éternelle: la liberté de Dieu et la liberté de l’homme se sont définitivement rencontrées dans sa chair crucifiée, en un pacte indissoluble, à jamais valable.

Au cours de l’institution de l’Eucharistie, Jésus lui-même - à la dernière Cène - avait parlé de «la Nouvelle et Éternelle Alliance», scellée par son Sang versé (cf. Mt 26, 28; Mc 14, 24; Lc 22, 20), se montrant comme le véritable Agneau immolé, en qui s’accomplit la libération définitive de l’esclavage.

Dans le Mystère lumineux de la Résurrection, ce silence de la Parole se manifeste dans sa signification authentique et définitive. Le Christ, Parole de Dieu incarnée, crucifiée et ressuscitée, est le Seigneur de toutes choses; il est le Vainqueur, le Pantokrátor, et tout est récapitulé pour toujours en lui (cf. Ep 1, 10). Le Christ est donc « la lumière du monde » (Jn 8, 12), cette lumière qui « brille dans les ténèbres » (Jn 1, 5) et que les ténèbres n’ont pas arrêtée (cf. Jn 1, 5). Nous comprenons pleinement ici le sens du Psaume 119 : « ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route» (v. 105); la Parole qui ressuscite est cette lumière définitive sur notre route. Dès le début, les Chrétiens ont eu conscience que, dans le Christ, la Parole de Dieu est présente en tant que Personne. La Parole de Dieu est la véritable lumière dont l’homme a besoin. Oui, au moment de la Résurrection, le Fils de Dieu s’est manifesté comme Lumière du monde. À présent, en vivant avec lui et par lui, nous pouvons vivre dans la lumière.

Parvenus, si l’on peut s’exprimer ainsi, au cœur de la «Christologie de la Parole», il est important de souligner l’unité du dessein divin dans le Verbe incarné: c’est pour cela que le Nouveau Testament nous présente le Mystère pascal en accord avec les Saintes Écritures, comme leur accomplissement parfait. Saint Paul, dans la première Lettre aux Corinthiens, affirme que Jésus-Christ est mort pour nos péchés «conformément aux Écritures » (15, 3) et qu’il est ressuscité le troisième jour « conformément aux Écritures » (15, 4). De cette manière, l’Apôtre place l’événement de la mort et de la Résurrection du Seigneur en relation avec l’histoire de l’antique Alliance de Dieu avec son Peuple. Bien plus, il nous fait comprendre que c’est de cet événement que cette histoire tire sa logique et sa véritable signification. Dans le Mystère pascal s’accomplissent «les paroles de l’Écriture; c’est-à-dire que – cette mort réalisée “conformément aux Écritures ” – est un événement qui porte en soi un Logos, une logique: la mort du Christ témoigne que la Parole de Dieu s’est faite pleinement “ chair ”, “ histoire ” humaine ».La Résurrection de Jésus se produit aussi « le troisième jour conformément aux Écritures»: puisque, suivant l’interprétation juive, la décomposition commençait après le troisième jour, la Parole de l’Écriture s’accomplit en Jésus qui ressuscite avant que ne commence la décomposition. Ainsi, en transmettant fidèlement l’enseignement des Apôtres (cf. 1 Co 15, 3), saint Paul souligne que la victoire du Christ sur la mort advient par la puissance créatrice de la Parole de Dieu. Cette puissance divine apporte l’espérance et la joie: c’est là, en définitive, le contenu libérateur de la Révélation pascale. À Pâques, Dieu se révèle lui-même ainsi que la puissance de l’Amour trinitaire qui anéantit les forces destructrices du mal et de la mort.

 

Sainte lectio divina à tous, en ces jours saints de Pâques.