1. La Parole de Dieu est une nourriture quotidienne. De même que nous nourrissons chaque jour notre corps, ainsi devons-nous accueillir la Parole de Dieu chaque jour pour que, aujourd’hui, elle continue à accomplir en nos cœurs ce qu’elle exprime. « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ».
2. La Parole de Dieu est inspirée par l’Esprit-Saint. L’Ecriture porte donc une Parole vivante. L’Esprit Saint qui a présidé à l’expression de cette Parole de Dieu est le même qui nous est donné pour qu’elle fructifie dans nos cœurs. Par ses sept dons, il nous rend aptes à accueillir en vérité cette Parole. N’oublions pas, au début des temps de lectio divina d’invoquer l’Esprit Saint.Des prières sont proposées sur ce site pour cela.
3. La Parole de Dieu demande à être accueillie comme un don. La pédagogie de la lectio divina nous aidera à creuser une disponibilité, une qualité d’écoute de la Parole de Dieu. Ne cherchons donc pas à mettre la main sur la Parole de Dieu, à la filtrer, à en faire un prétexte. Il faut l’accueillir telle qu’elle est, qu’elle nous semble facile ou non, connue ou non. Rendons-nous disponibles pour qu’elle porte aujourd’hui en nous le fruit que l’Esprit Saint veut épanouir.
4. La pédagogie divine de la lectio divina. Pour accueillir la Parole de Dieu telle qu’elle vient d’être présentée, une pédagogie est indispensable. Celle-ci, inscrite dans l’Ecriture elle-même et déployée par la tradition chrétienne, permettra au croyant d’être cette « bonne terre » (cf. Lc 8,4-15) qui pourra recevoir et faire fructifier le don de la Parole. Cette pédagogie divine nous aide à ôter tous les obstacles (pierres, ronces…, pour reprendre les images de la parabole évangélique du Semeur). Elle nous apprend à vivre la lectio divina dans la constance et la persévérance, dans la disponibilité et dans la mobilisation de tout notre être.
5. La Parole de Dieu est transmise dans des œuvres littéraires qui ont leur cohérence interne. Chaque texte biblique fait partie d’un livre. Il ne s’agit pas de maximes juxtaposées les unes aux autres. C’est une évidence, mais l’habitude de recevoir les textes par les seules lectures liturgiques risque de faire perdre de vue cette réalité. C’est pourquoi dans la lectio divina, il est important à s’attacher à la lecture de textes bibliques dans leur continuité. Lire, méditer et prier un livre entier, ou du moins un ensemble cohérent de chapitres pour les livres les plus longs, en une lecture continue, sans choisir les passages qui semblent les plus faciles, les plus intéressants, c’est respecter cette Parole tel que l’Esprit Saint a voulu nous l’offrir.
6. L’unité profonde de l’Ancien et du Nouveau Testament. Toute l’Ecriture est révélation et Parole de Dieu. Elle déploie de multiples manières le projet divin qui a pour but de nous offrir le salut et de nous faire contempler la merveille de l’amour miséricordieux de notre Père, manifesté en son Fils. Les deux testaments s’éclairent mutuellement, « de telle sorte que le Nouveau Testament soit caché dans l’Ancien et que, dans le Nouveau, l’Ancien soit dévoilé » (Dei Verbum, 16). La Lectio Divina s’enrichit donc de la lecture conjointe de passages des deux testaments, afin d’expérimenter cette harmonie profonde de l’Ecriture, fruit de l’Esprit-Saint. « l’Ecriture s’interprète par l’Ecriture » (Origène).
7. Richesse de la tradition chrétienne. La Parole de Dieu ne nous parvient que par la tradition. Elle a été reçue, vécue, expérimentée, puis annoncée, transmise, donnée, comme le Christ l’avait demandé à ses disciples. Elle a été lue, relue, priée, célébrée, confessée, commentée et témoignée, sous l’action de ce même Esprit-Saint qui l’a inspirée. La lectio divina ne peut donc que s’enrichir au contact de ce que les générations successives de croyants ont puisé dans cette Parole, de ce qu’ils ont progressivement mis en lumière, de ce qui a nourri leur foi, leur espérance et leur charité. « L’Ecriture croît avec celui qui la lit » (Grégoire le Grand).
8. Lectio Divina et exégèse. Il ne faut ni confondre, ni opposer ces deux approches des textes de la Bible. L’étude et la prière de la Parole de Dieu ont leurs exigences propres, mais elles sont faites pour se compléter, unissant l’intelligence et le cœur pour que la Parole nourrisse et éclaire toutes les dimensions de notre être. L’apport de l’exégèse pourra en particulier nourrir notre méditation de la Parole, par une plus juste compréhension des expressions qu’elle reçoit dans les différents livres bibliques.
9. Accueil personnel et communautaire de la Parole de Dieu. La pédagogie de la Lectio Divina nécessite un engagement et une démarche personnelles, une implication de toute la personne qui trouvera son rythme quotidien d’accueil de la Parole de Dieu, en tenant compte des contraintes de son état de vie et de sa disponibilité réelle. Démarche personnelle ne veut cependant pas dire individuelle. La Lectio Divina a en effet besoin, pour s’épanouir, d’une communauté chrétienne avec qui la foi pourra être célébrée et la Parole de Dieu, reçue personnellement, pourra être partagée.
Une communauté qui se rassemble pour vivre ensemble régulièrement un temps particulier de Lectio Divina, recevant ensemble la même Parole, où tous sont conviés ensemble à ce « repas de la Parole », soutient la fidélité de chacun dans sa démarche personnelle quotidienne et permet de s’offrir réciproquement telle ou telle Parole reçue et méditée.
10. Lectio divina et lectures de la Messe. Il est évidemment possible de s’appuyer, pour la Lectio Divina, sur les lectures proposées pour la liturgie de la messe quotidienne. Beaucoup vivent déjà ainsi la prière de la Parole et avec profit. Cependant, les lectionnaires liturgiques ne sont pas faits pour constituer un programme de Lectio Divina ; il serait plus juste de dire qu’ils la présupposent et en sont le prolongement dans la célébration communautaire des mystères divins. La lectio divina a en effet, nous venons de le souligner une pédagogie propre. Les feuilles hebdomadaires qui vous sont proposées ont été conçues pour déployer cette pédagogie.
11. Parole de Dieu et Eucharistie. La liturgie eucharistique ne sépare pas l’accueil du Christ dans sa Parole et dans son Corps et son Sang. La contemplation, fruit de la prière de la Parole, et la Communion eucharistique se rejoignent et se nourrissent réciproquement. Ils célèbrent la présence réelle du Christ dans la vie du croyant, ils creusent la communion, dès « aujourd’hui », dans le Christ, avec le Père. L’Eglise offre au croyant, comme le rappelle saint Jérôme, de se nourrir de la chair et du sang du Christ non seulement dans le mystère de l’autel, mais aussi dans la lecture des Ecritures. De manière pédagogique, et sans réduire la Parole de Dieu à une simple étape préparatoire et secondaire, la démarche de la Lectio Divina peut s’accomplir dans l’adoration eucharistique et, plus encore, dans la participation à la messe.
12. Marie, modèle de l’accueil de la Parole de Dieu. Marie, dans les Evangiles, est toujours très étroitement liée à l’accueil de la Parole. Elle est celle qui médite la Parole qu’elle garde fidèlement en son cœur (Lc 2,19.51 ; 8,21). Elle a été suffisamment disponible pour répondre à l’ange : « Je suis la servante du Seigneur ; qu’il m’advienne selon ta Parole » (Lc 1,38) et pour porter en elle le Verbe fait chair, afin de l’offrir au monde. Enfin, la Parole de Dieu, priée, méditée, enfouie en elle, lui a donné les mots pour exprimer sa prière dans le chant du Magnificat. Lorsque le vin manque au festin des hommes, la Mère de Jésus se tourne vers les servants du repas et leur dit – nous dit – : « Faites tout ce qu’il vous dira » (Jn 2,5). Au pied de la Croix, la Mère de Jésus nous (si du moins nous nous reconnaissons comme « disciples bien-aimés ») est donnée pour mère ; nous lui sommes confiés comme ses enfants (cf. Jn 19,26-27). La prière du chapelet, par exemple, nous invitant à parcourir les mystères de la vie du Christ avec Marie, peut ainsi être priée dans le prolongement de la Lectio Divina.
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