Nous prions avec le livre du prophète Jérémie : 
 
du 18 au 24 mars : semaine 6 
 
du 25 au 31 mars : semaine 7
 
 
 
Durant l'Octave de Pâques, nous prions avec l'Evangile selon Saint Marc Paques 2018
 

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DIMANCHE 2 JUIN 2013 – SAINT-SACREMENT

 

Comme la Parole de Dieu vient à nous dans le Corps du Christ, dans le Corps eucharistique et dans le Corps des Écritures par l’action de l’Esprit Saint, de même elle ne peut être accueillie et comprise pleinement que grâce à ce même Esprit (...) La Parole et l’Eucharistie sont corrélées intimement au point de ne pouvoir être comprises l’une sans l’autre: la Parole de Dieu se fait chair sacramentelle dans l’événement eucharistique. L’Eucharistie nous ouvre à l’intelligence de la Sainte Écriture, comme la Sainte Écriture illumine et explique à son tour le Mystère eucharistique. En effet, sans la reconnaissance de la présence réelle du Seigneur dans l’Eucharistie, l’intelligence de l’Écriture demeure incomplète. C’est pourquoi, « la Parole de Dieu et le Mystère eucharistique ont toujours et partout reçu de l’Église non pas le même culte mais la même vénération. C’est ce qu’elle a établi, poussée par l’exemple de son Fondateur, en ne cessant jamais de célébrer son Mystère pascal, en se réunissant pour “lire dans toute l’Écriture, ce qui le concernait” (Lc 24, 27), et pour réaliser l’œuvre du salut par le mémorial du Seigneur et les Sacrements ». Benoit XVIVerbum Domini.

 

En cette fête du Saint-Sacrement et au moment où nous entrons dans la dernière semaine de notre parcours de lectio divina sur Rm 1-8, nous sommes invités à l'action de grâce et à la contemplation. L'Esprit Saint lui-même vient au secours de notre faiblesse pour nous faire contempler, dans l'Ecriture comme dans l'Eucharistie, le Christ présent. Il est présent aux trois sens du terme en français :

– il est présent, parce qu'il est , auprès de nous, au milieu de nous et en nous.

– Il est présent, parce qu'il est là maintenant, et non seulement hier ou demain.

– Il est présent, parce qu'il se donne à nous comme un cadeau, un présent.

 

La contemplation, fruit des trois étapes précédentes de la lectio divina, nous fait entrer dans un silence qui est le fruit de la Parole reçue et échangée, un silence plein et riche, un silence d'adoration.

 



Chaque jour, nous publions sur Twitter un court message d'une ou deux phrases pour accompagner la lectio divina quotidienne. Si vous n'êtes pas présents sur ce réseau social mais souhaitez recevoir les courts messages nous pouvons vous les envoyer par email.

 

Sainte lectio divina

 

Christophe de DREUILLE

@lectiodivina13

DIMANCHE 26 MAI 2013 – SAINTE TRINITÉ

 

Dieu notre Père, tu as envoyé dans le monde ta Parole de vérité et ton Esprit de sainteté pour révéler aux hommes ton admirable mystère ; donne-nous de professer la vraie foi en reconnaissant la gloire de l'éternelle Trinité, en adorant son Unité toute-puissante.

 

C'est une belle semaine qui s'ouvre pour nous en ce dimanche. Trois éléments la caractériseront : 

 

Vivre dans le rayonnement de l'Amour de Dieu. C'est le sens de la révélation du mystère trinitaire. L'unité de Dieu n'est pas une solitude, un isolement, mais une plénitude de communion d'amour. Or si ce mystère nous est révélé, c'est parce qu'il nous concerne. Par le don de l'Esprit Saint nous sommes devenus enfants du Père, dans notre union au Christ, le Fils bien-aimé. 

 

– La fin du chapitre 7 de l'épître aux Romains que nous méditons aujourd'hui et demain nous rappelle la plus profonde conversion, le choix radical que nous avons à renouveler chaque jour : ne plus être obnubilé par ce qui nous manque (c'est cela l'esprit du monde de ceux qui vivent encore "selon la chair" comme le dit saint Paul), mais au contraire découvrir ce qui nous est donné : le salut qui nous permet de vivre dès maintenant de manière spirituelle, c'est-à-dire conduits par l'Esprit Saint.

 

– le début du chapitre 8 que nous commencerons à méditer durant la semaine achève le grand parcours de la démonstration de l'Apôtre sur la vie nouvelle qui caractérise les croyants, dès maintenant. Saint Paul insiste sur le don de l'Esprit Saint et sur ses fruits en nos existences. Avec ce chapitre 8, nous entrons dans l'action de grâce pour le don reçu. C'est ainsi que nous pourrons vivre la méditation de Rm 8. Notre méditation pourra se centrer sur la mission de l'Esprit Saint. Notre prière se fera action de grâce, nous conduisant à la contemplation de l'amour de Dieu. Cet amour est déployé dans le mystère trinitaire : l'Esprit Saint est l'Esprit d'amour du Père et du Fils.

 


Chaque jour, nous publions sur Twitter un court message d'une ou deux phrases pour accompagner la lectio divina quotidienne. Si vous n'êtes pas présents sur ce réseau social de Twitter mais souhaitez recevoir les courts messages nous pouvons vous les envoyer par email.

 

 

Sainte lectio divina

Christophe de DREUILLE

@lectiodivina13

MARDI 21 MAI 2013

 

Il faut considérer avec intérêt les diverses formes de sites, d'applications  et de réseaux sociaux qui peuvent aider l'homme d'aujourd'hui à vivre des moments de réflexion et d’interrogation authentique, mais qui peuvent aussi l’aider à trouver des espaces de silence, des occasions de prière, de méditation ou de partage de la Parole de Dieu. Dans la substance de brefs messages, souvent pas plus longs qu'un verset biblique, on peut exprimer des pensées profondes à condition que personne ne néglige le soin de cultiver sa propre intériorité (BENOIT XVI)

 

Nous proposons un nouveau service qui vient compléter à la fois ce site et les emails que vous recevez régulièrement. Ce n'est pas une incitation à se mettre sur ce réseau, mais il s'agit d'y être présent et de mettre twitter au service de la lectio divina.

 

Si vous êtes présents sur Twitter, vous nous trouverez à l'adresses suivante : @lectiodivina13

 

Twitter consiste à rédiger de courts messages (limités à 140 caractères). Nous rédigerons donc régulièrement un message sur la lectio du jour. Une ou deux phrases qui peuvent aider soit à méditer, soit à prier le texte biblique que nous recevons dans la lectio divina quotidienne. 

Voici quelques exemples de ce que cela donne : 

"Si quelqu'un m'aime, il gardera ma Parole" dit Jésus (Jn 14). Fête de la Pentecôte: que Esprit St vous rende attentifs à la Parole de Dieu.

 

Rm6 Nous sommes déjà sauvés! Le Salut n'est plus à acquérir mais à épanouir en nos vies et à proclamer. L'Esprit Saint en est l'artisan.

 

Rm6 Faire de sa vie, de sa journée, de chaque instant une offrande de soi au Père et aux autres. Viens Esprit St

 

Rm6. Méditer : libérés du péché par la miséricorde du Père et l'offrande du Fils, vivons dans l'action de grâce.

 

Si vous n'êtes pas présents sur ce réseau social de Twitter mais souhaitez recevoir les courts messages par email, dites-le nous. Nous essaierons de le faire.

 

Evidemment, cela ne change rien aux envois réguliers d'emails. C'est simplement un service supplémentaire.

 

Sainte lectio divina

 

Christophe de DREUILLE

@lectiodivina13

DIMANCHE 19 MAI 2013

 

L'Esprit fait de vous des fils; poussés par cet Esprit, nous crions vers le Père en l'appelant : "Abba !" (Rm 8 – lecture de la messe de ce dimanche).

 

Si quelqu'un m'aime, il restera fidèle à ma Parole... l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout (Jn 14 – Evangile de la messe de ce dimanche).

 

En cette fête de la Pentecôte, durant toute la semaine qui vient et peut-être encore un peu plus longtemps, nous sommes invités à donner plus d'importance à notre prière à l'Esprit Saint. Nous savons combien, pour la lectio divina, l'Esprit Saint est important, qui vient au secours de notre faiblesse pour ouvrir nos coeurs, pour nous faire méditer la Parole et pour que nous la mettions en pratique. 

 

C'est en effet à chaque étape de la pédagogie de la lectio divina que l'Esprit Saint est à l'oeuvre en nous : 

– pour la lecture : il nous rend disponible, il nous met à l'écoute, il oriente notre attention sur ce qui pourra ensuite être médité.

– pour la méditation : il "nous enseigne" selon la parole de Jésus. Il nous aidera lorsque le texte prié semble ardu ; il dilatera nos coeurs et purifiera notre intelligence pour que la méditation ne soit pas une simple étude de texte, mais bien la Bonne Nouvelle que le Seigneur veut nous offrir.

– pour la prière de réponse : il "vient au secours de notre faiblesse" et nous situe en enfants bien-aimés du Père avec qui, dans le Christ, nous pouvons entrer en dialogue.

– pour la contemplation : c'est lui qui nous conduit jusqu'à l'union, la communion, avec celui qui nous parle.

 

Je vous rappelle que nous proposons sur le site quelques prières à l'Esprit Saint.


Méditation de Benoît XVI : 

 

L'Evangile de Jean nous raconte comment, après la Résurrection, le Seigneur vient parmi les disciples, souffle sur eux et dit : "Recevez l'Esprit Saint". Cela est un parallèle avec la Genèse, où Dieu souffle sur le mélange de terre et celui-ci prend forme et devient homme. A présent, l'homme, qui vit intérieurement dans des zones d'ombre et qui est à demi mort, reçoit à nouveau le souffle de Christ et c'est ce souffle de Dieu qui lui donne une nouvelle dimension de vie, il lui donne la vie avec l'Esprit Saint. Nous pouvons donc dire : l'Esprit Saint est le souffle de Jésus Christ et nous, en un certain sens, nous devons demander au Christ de souffler toujours sur nous afin qu'en nous ce souffle devienne vivant et fort et oeuvre dans le monde. Cela signifie donc que nous devons demeurer proches du Christ. Nous le faisons en méditant sa Parole. Nous savons que le premier auteur des Saintes Ecritures est l'Esprit Saint. Lorsqu'à travers celles-ci nous parlons avec Dieu, lorsqu'en celles-ci nous ne cherchons pas seulement le passé mais véritablement le Seigneur présent qui nous parle, alors c'est comme si nous nous trouvions - comme je l'ai déjà dit en Australie - à nous promener dans le jardin de l'Esprit Saint, nous parlons avec lui, il parle avec nous. Voilà, apprendre à nous sentir chez nous dans ce contexte, dans le contexte de la Parole de Dieu est une chose extrêmement importante qui, dans un certain sens, nous introduit dans le Souffle de Dieu. Et puis, naturellement, cette écoute, cette marche dans le domaine de la Parole doit se transformer en une réponse, une réponse dans la prière, dans le contact avec le Christ. Et naturellement, avant tout dans le Saint Sacrement de l'Eucharistie, dans lequel il vient à notre rencontre et entre en nous, se fond presque en nous. Mais ensuite, également dans le Sacrement de la Pénitence, qui nous purifie toujours, qui lave les zones d'ombre que la vie quotidienne dépose en nous.
 
Bref, une vie avec le Christ dans l'Esprit Saint, dans la Parole de Dieu et dans la communion de l'Eglise, dans sa communauté vivante. Saint Augustin a dit : "Si tu veux l'Esprit de Dieu, tu dois être dans le Corps du Christ". Dans le Corps mystique du Christ se trouve le cadre de son Esprit. 
Tout cela devrait déterminer le déroulement de notre journée, de manière à ce qu'elle devienne une journée structurée, un jour où Dieu a toujours accès à nous, où continuellement se vérifie le contact avec le Christ, où précisément pour cette raison nous recevons continuellement le souffle de l'Esprit Saint. Si nous faisons cela, si nous ne sommes pas trop paresseux, indisciplinés ou indolents, alors il nous arrivera quelque chose, la journée prendra une forme et notre vie elle-même prendra une forme propre et cette lumière émanera de nous sans avoir trop à y penser ou sans avoir à adopter une manière d'agir - pour ainsi dire - "propagandiste" : cela vient de soi-même, parce que cela reflète notre âme.

 

Twitter : désormais, ceux qui le souhaitent pourront recevoir régulièrement un twitt à propos des textes que nous prions quotidiennement : @lectiodivina13

 

Sainte fête de Pentecôte.

Christophe de DREUILLE

@lectiodivina13

 

DIMANCHE 7 AVRIL 2013

 

L'Evangile est force de Dieu pour tout homme qui croit (Rm 1,16)

 

En ce dimanche de la miséricorde, au terme de l'octave de Pâques, nous commençons un nouveau parcours de lectio divina quotidienne avec saint Paul et le témoignage qu'il rend à la miséricorde du Père manifestée par Jésus Christ qui nous a sauvés du péché et nous fait vivre de la vie divine.

 

L'Apôtre nous invite à retraverser toute notre histoire, à regarder avec audace la situation de l'humanité, avant le salut, une humanité pécheresse vouée à la condamnation et à la mort. Cela lui permet de souligner alors la merveille, la nouveauté inouïe, la gratuité totale du salut qui nous est offert. Désormais nul ne peut se glorifier de soi-même, de ses mérites. Mais nous pouvons entrer dans l'action de grâce pour le don reçu et qu'il nous revient d'épanouir dans nos existences chrétiennes. 

 

C'est à un parcours exigeant que nous invite saint Paul dans les chapîtres 1 à 8 de l'épître aux Romains. C'est pourquoi, plus que jamais, il est nécessaire de prendre le temps de ces trois semaines pour lire en lecture continue cette superbe démonstration de l'Apôtre. Pour en arriver aux grands chapitres 6 et 8, il faut d'abord traverser des chapitres plus difficiles parfois mais nécessaires pour comprendre la dimension du salut dont nous sommes les bénéficiaires. 

 

Lorsque saint Paul expose le contenu de son Evangile, il le fait en croisant trois éléments : 

– sa propre expérience du salut. Il fait mémoire de sa conversion sur la route de Damas

– sa méditation des textes de l'Ecriture – l'Ancien Testament – qui trouvent leur accomplissement dans la victoire du Christ.

– la situation des hommes auxquels il s'adresse.

 

Demandons l'aide de l'Esprit Saint qui tient une grande place dans ces chapitres. Il nous est donné par le Christ ressuscité, il ouvre nos coeurs à l'intelligence des Ecritures, il nous aide à recevoir, dans notre lecture persévérante, la Parole de Dieu qui nous est adressée.

 

Ce commentaire du Bienheureux Jean-Paul II (Dominus et vivificantem) pourra faire le lien entre la célébration de ce dimanche de la miséricorde et notre lectio divina dans l'Epître aux Romains :

 

 

      Les événements de Pâques — la Passion, la mort et la résurrection du Christ — sont aussi le temps de la nouvelle venue de l'Esprit Saint comme Paraclet et Esprit de vérité (Jn 14,16-17). C'est le temps du « nouveau commencement », du don que le Dieu un et trine fait de lui-même à l'humanité dans l'Esprit Saint par l'action du Christ Rédempteur. Ce nouveau commencement est la rédemption du monde : « Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique » (Jn 3,16). Déjà..., dans le don du Fils s'exprime l'essence la plus profonde de Dieu qui, comme amour, est une source inépuisable de générosité. Dans le don fait par le Fils s'achèvent la révélation et la prodigalité de l'Amour éternel : par l'œuvre du Fils, c'est-à-dire par le mystère pascal, l'Esprit Saint, qui dans les profondeurs insondables de Dieu est une personne-don, est donné d'une manière nouvelle aux apôtres et à l'Église et, à travers eux, à l'humanité et au monde entier.

 L'expression définitive de ce mystère apparaît le jour de la résurrection. En ce jour, Jésus de Nazareth, « issu de la lignée de David selon la chair », comme l'écrit l'apôtre Paul, est « établi Fils de Dieu avec puissance selon l'Esprit de sainteté, par sa résurrection des morts » (Rm 1,3-4). On peut donc dire que l'exaltation messianique du Christ dans l'Esprit Saint atteint son sommet dans la résurrection ; il se révèle alors comme Fils de Dieu, « rempli de puissance ». Et cette puissance, dont les sources jaillissent dans l'insondable communion trinitaire, se manifeste avant tout dans le fait que si, d'une part, le Christ ressuscité réalise la promesse de Dieu déjà exprimée par la voix du prophète : « Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau..., mon esprit » (Ez 36,26-27), d'autre part, il accomplit sa propre promesse faite aux apôtres : « Si je pars, je vous l'enverrai » (Jn 16,7). C'est lui, l'Esprit de vérité, le Paraclet envoyé par le Christ ressuscité pour nous transformer et faire de nous l'image même du ressuscité (texte trouvé ce matin sur EAQ)

 

 

Sainte lectio divina, en ce Temps pascal.

 

Christophe de DREUILLE

DIMANCHE 31 MARS 2013

 

Notre coeur n'était-il pas tout brûlant au-dedans de nous, quand il nous parlait en chemin, quand il nous expliquait les Ecritures ? (Lc 24,32).

 

Très saintes fêtes de Pâques à chacun!

 

En cette solennité la plus importante de l'année liturgique chrétienne, encore plus en cette année de la foi, nous vous proposons un parcours particulier pour la semaine à venir. La fête de Pâques dure en effet 8 jours, se déployant dans ce que l'on appelle l'Octave de Pâques (sa lumière se prolongera ensuite dans le temps pascal). C'est donc avec le témoignage de saint Luc que nous vivons cette Octave, dans ce chapitre 24 de son Evangile au coeur duquel se trouve le grand récit des Disciples d'Emmaüs. 

La foi chrétienne consiste à faire l'expérience de la présence et de la rencontre du Christ ressuscité. En lui, dans l'Esprit Saint, nous avons alors libre accès auprès du Père. Les disciples d'Emmaüs font cette expérience fondatrice. Le récit de saint Luc trace tout le parcours de la lectio divina que nous vivons chaque jour. 

– Tout d'abord les disciples cheminent en se remémorant les événements des derniers jours et même des dernières années, mais sans les comprendre ; ils les relatent même à cet inconnu qui les rejoint sur la route. 

– Jésus alors les invite à méditer ces événements en les mettant en lien avec les Ecritures, pour en dégager le sens.

– les disciples peuvent alors demander à Jésus : Reste avec nous.

– C'est alors qu'ils vont découvrir la présence de celui qu'ils croyaient absent. Ils découvent le Vivant, alors qu'ils pensaient Jésus mort. L'eucharistie célébrée dans la maison d'Emmaüs leur ouvre les yeux sur la présence du Christ ressuscité. Il peut alors disparaître à leurs regards, car la présence est plus nécessaire que la visibilité. 

Les fruits en sont : la joie, l'élan missionnaire qui les conduit à reprendre la route pour partager cette joie.

 

A propos de cette joie, nous vous laissons ces quelques mots du pape François : 

la première parole que je voudrais vous dire : joie ! Ne soyez jamais des hommes et des femmes tristes : un chrétien ne peut jamais l’être ! Ne vous laissez jamais prendre par le découragement ! Notre joie n’est pas une joie qui naît du fait de posséder de nombreuses choses, mais elle naît du fait d’avoir rencontré une Personne : Jésus, qui est parmi nous ; elle naît du fait de savoir qu’avec lui nous ne sommes jamais seuls, même dans les moments difficiles, même quand le chemin de la vie se heurte à des problèmes et à des obstacles qui semblent insurmontables, et il y en a tant ! Suivons Jésus ! Nous accompagnons, nous suivons Jésus, mais surtout nous savons que lui nous accompagne et nous met sur ses épaules : ici se trouve notre joie, l’espérance que nous devons porter dans notre monde. Et s’il vous plaît ! ne vous laissez pas voler l’espérance ! Ne vous laissez pas voler l’espérance ! Celle que Jésus nous donne.

 

Enfin, vous pouvez lire en complément Ac 8, 26-40 où se vit la même expérience. Mais ici ce n'est plus Jésus en personne qui marche avec l'intendant de la reine Candace, mais un disciple, Philippe. 

 

Sainte lectio divina en ces saints jours de Pâques. 

 

Christophe de DREUILLE

DIMANCHE 17 MARS 2013

 

Ne vous souvenez plus d'autrefois, ne songez plus au passé. Voici que je fais un monde nouveau, il germe déjà, ne le voyez-vous pas? Oui, je vais faire passer une route dans le désert (Is 43 – 1ère lecture de la messe de ce dimanche).

 

Je poursuis ma course ppour saisir tout cela, comme j'ai moi-même été saisi par le Christ Jésus. Une seule chose compte : oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l'avant, je cours vers le but (Ph 3 – 2e lecture de ce dimanche).

 

Moi non plus je ne te condamne pas. Va et désormais ne pèche plus (Jn 8 – Evangile de la messe de ce dimanche).

 

Moi, je regarde vers le Seigneur. J'espère dans le Dieu qui me sauvera ; mon Dieu m'entendra (Mi 7,7).

 

Si je suis tombé, je me relèverai ; si je demeure dans les ténèbres, le Seigneur est ma lumière (Mi 7,8).

 

Les lectures de la messe de ce dimanche annoncent une nouveauté : celle du salut. Elle était annoncée par les prophètes, elle se réalise aujourd'hui pour la femme pécheresse et pour Lazare (Jn 11 – pour ceux qui reçoivent cet Evangile à la messe de ce jour). Saint Paul, dans cet émouvant passage de l'épître aux Philippiens en donne la clé : c'est le Christ qui est notre nouveauté, c'est sa présence qui nous renouvelle, c'est le salut qu'il a apporté qui ouvre pour nous une espérance inouïe.

 

Le Saint-Père, François, dans ses premiers enseignements, a déjà souligné à plusieurs reprises cet attachement à la personne du Christ. C'est le cas de sa première homélie

 

Nous pouvons marcher comme nous voulons, nous pouvons édifier de nombreuses choses, mais si nous ne confessons pas Jésus Christ, cela ne va pas. Nous deviendrons une ONG humanitaire, mais non l’Église, Épouse du Seigneur. Quand on ne marche pas, on s’arrête. Quand on n’édifie pas sur les pierres qu’est ce qui arrive ? Il arrive ce qui arrive aux enfants sur la plage quand ils font des châteaux de sable, tout s’écroule, c’est sans consistance. Quand on ne confesse pas Jésus Christ, me vient la phrase de Léon Bloy : « Celui qui ne prie pas le Seigneur, prie le diable ». Quand on ne confesse pas Jésus Christ, on confesse la mondanité du diable, la mondanité du démon.

Marcher, édifier-construire, confesser. Mais la chose n’est pas si facile, parce que dans le fait de marcher, de construire, de confesser, bien des fois il y a des secousses, il y a des mouvements qui ne sont pas exactement des mouvements de la marche : ce sont des mouvements qui nous tirent en arrière.

Cet Évangile poursuit avec une situation spéciale. Le même Pierre qui a confessé Jésus Christ lui dit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Je te suis, mais ne parlons pas de Croix. Cela n’a rien à voir. Je te suis avec d’autres possibilités, sans la Croix ; Quand nous marchons sans la Croix, quand nous édifions sans la Croix et quand nous confessons un Christ sans Croix, nous ne sommes pas disciples du Seigneur : nous sommes mondains, nous sommes des Évêques, des Prêtres, des Cardinaux, des Papes, mais pas des disciples du Seigneur.

Je voudrais que tous, après ces jours de grâce, nous ayons le courage, vraiment le courage, de marcher en présence du Seigneur, avec la Croix du Seigneur ; d’édifier l’Église sur le sang du Seigneur, qui est versé sur la Croix ; et de confesser l’unique gloire : le Christ crucifié. Et ainsi l’Église ira de l’avant.

 

Oui, nous sommes pécheurs ; oui, nous méritons de subir les conséquences de nos fautes. Nous sommes tous sous le coup de la sanction que l'on voulait infliger à la femme pécheresse. C'est pourquoi nous avons besoin d'être sauvés. C'est tout le mouvement du Livre de Michée dont nous achevons la méditation cette semaine. Le prophète nous trace le mouvement qui nous fait passer de la faute au salut, du châtiment à la vie, des ténèbres à la lumière.

 

En méditant ces chapitres, plus que jamais, nous pourrons avoir en tête cet Evangile de Jn 8. Nous pourrons contempler la miséricorde de notre Dieu, nous pourrons nous émerveiller du triomphe de son amour sur notre péché. Nous pourrons rendre grâce pour son pardon et se mettre en route pour en vivre. Contemplons surtout la personne du Christ, attachons-nous à lui, comme saint Paul l'a fait. C'est en lui que tout ce qui était annoncé par les prophètes, par Michée, s'accomplit, pour notre plsu grand bonheur.

 

Sainte lectio divina en ce Temps du Carême.

 

Christophe de DREUILLE

MERCREDI 13 MARS 2013

 

Je t'ai mis à part, je t'ai destiné à être l'homme de mon alliance avec le peuple pour relever le pays (Is 49 – 1ère lecture de la messe de ce jour)

 

Dans l'action de grâce, nous recevons notre nouveau pape. Nous vous proposons simplement quelques extraits d'une catéchèse que le Cardinal Jorge Mario Bergoglio avait donnée en 2008, sur l'eucharistie, comme mystère d'alliance (il s'était beaucoup investi dans le synode romain sur l'Eucharistie). Il soulignait en particulier la vocation de la Vierge Marie, image de l'Eglise :  

 

Ce que nous voyons en Marie comme figure de l’alliance nous introduit à l’alliance comme confiance. Dans la seconde image caractéristique, Marie est vue comme une épouse qui met toute sa confiance en son époux. Jean-Paul II met en relief cette attitude eucharistique intérieure avec laquelle Marie vit toute sa vie comme un abandon à la Parole. Elle concentre en elle tout ce qui concerne le respect de la Parole.

L’abandon ne signifie pas un laisser-faire pour celui qui se dispose à recevoir et à vivre pleinement le don de l’Eucharistie comme mémorial de la mort du Christ. Il s’agit plutôt de demeurer toujours en état de réceptivité. Cette attitude signifie : prendre toujours chez nous, à l’exemple de Jean, celle qui nous est donnée comme mère. Voyons-là une invitation à nous conformer au Christ en nous mettant à l’école de sa mère, en nous laissant accompagner par elle. La confiance totale, l’obéissance de la foi font en sorte que le coeur de Marie est le réceptacle parfait pour que la Parole s’incarne et se transforme pleinement. C’est l’alliance comme présence, c’est l’alliance comme confiance et enfin l’alliance comme espérance.

 

 

Le chrétien perçoit l’Église comme catholique dans tout son sens : universalité, plénitude, lieu de réconciliation, communauté d’alliance. Il est normal qu’on puisse jeter d’autres regards pour améliorer quelques aspects particuliers comme la vie culturelle de l’Église. Mais tous ces efforts faits pour améliorer certains aspects doivent être marqués par un amour très grand de l’Église. C’est précisément cet esprit d’alliance qui est notre part, comme dans un bon mariage, en autant que l’amour humain a été initié et sanctifié dans le Christ.

L’Église est appelée à vivre une pleine participation à l’incarnation, à la vie, à la passion, à la mort et à la résurrection de son Seigneur. C’est l’Église de Marie dans son universalité concrète.

Le Verbe éternel s’est fait chair et sa Parole est entrée pour toujours dans notre histoire. Nous avons besoin de mieux goûter les exemples d’alliance de l’Église et de Marie pour nous transformer nous-mêmes en bonne nouvelle. Pour contempler l’alliance de Dieu avec l’humanité, une alliance qui vient de l’Ancien Testament,une alliance qui s’applique à tous les hommes de bonne volonté, nous avons à regarder Marie qui se présente comme le réceptacle sanctifié et sanctifiant de Dieu pour la vie du monde.

Nous référant au concile Vatican II, l’Église de Marie célébrant l’Eucharistie, reçoit de son Époux le pain de vie et reçoit aussi la mission de le distribuer à tous et à toutes pour la vie du monde. L’alliance étroite Marie Église est sanctifiée dans la foi et la charité par son Seigneur qui la veut sainte et immaculée. Je termine en disant que la sainteté de l’Église n’est pas une question de privilège personnel ou social, c’est une question de service. Je m’explique. Le monde a l’impression que l’Église défend toujours son pouvoir. Il peut arriver que dans des cas personnels ce soit réel, mais en général, ce n’est pas le cas. En défendant son identité, son infaillibilité, l’Église défend le lieu par où passe le don de la vie au monde, le don de la vie du monde à Dieu. Ce que défend l’Église, lorsqu’elle défend son intégrité, c’est sa propre identité. Ce don, dont l’expression la plus belle est l’Eucharistie, ce n’est pas un don parmi d’autres, c’est plutôt le don total le plus intime de la Trinité qui est donnée pour la vie du monde; un don assumé par le Fils qui s’offre au Père.

 

Dans une homélie prononcée à Rome en 2012 lors d'une confirmation, il disait : 

 

Jésus ne t’oblige pas à être chrétien. Mais si tu dis que tu es chrétien, tu dois croire que Jésus a toute la force – est le seul qui a la force – de rénover le monde, de rénover ta vie, de rénover ta famille, de rénover la communauté, de rénover tous les hommes. C’est-là le message que nous devons aujourd’hui emporter avec nous, en demandant au Père qu’il nous rende attentifs à la voix de l’Esprit qui fait cette œuvre: l’Esprit de Jésus.

Croyez en Jésus qui vous envoie cet Esprit – à vous et à nous tous: il nous envoie l’Esprit pour tout rénover. Vous n’êtes pas de faux chrétiens, des chrétiens seulement en parole. Vous êtes chrétiens avec la parole, avec le cœur, avec les mains. Vous sentez comme des chrétiens, parlez comme des chrétiens et agissez comme des chrétiens. Mais vous ne pourriez pas le faire seuls. C’est Jésus qui vous donnera cet Esprit, qui vous donnera la force de tout rénover: non pas vous, mais Lui en vous.

 

 

Sainte lectio divina

Christophe de DREUILLE

DIMANCHE 3 MARS 2013

 

Tous les peuples marchent chacun au nom de son dieu; mais nous, nous marcherons au nom du Seigneur notre Dieu, pour toujours et à jamais (Mi 4,5).

 

Le rocher qui les accompagnait, c'était déjà le Christ... Ces événements étaient destinés à nous servir d'exemple, pour nous empêcher de désirer le mal comme l'ont fait nos pères. Cessez de récriminer contre Dieu comme l'ont fait certains d'entre eux : ils ont été exterminés. Leur histoire devait servir d'exemple, et l'Ecriture l'a racontée pour nous avertir, nous qui voyons arriver la fin des temps. Ainsi donc, celui qui se croit solide, qu'il fasse attention à ne pas tomber (1 Co 10 – 2e lecture de la messe de ce dimanche).

 

Ouvre nos coeurs à ton appel, Seigneur,  rends-nous la joie d'être sauvés (Antienne de l'Evangile de ce dimanche).

 

Les lectures de ce jour nous font contempler la patience du Seigneur envers les hommes pécheurs que nous sommes. Elles nous invitent à recevoir avec profit les leçons des Ecritures. Elles nous présentent le Seigneur qui connaît la misère de son peuple, qui vient le sauver et le guide dans le désert. Dieu marche avec son peuple. Comme en réponse, le prophète Michée (notre lectio divina quotidienne) nous invite à marcher avec le Seigneur. 

 

Après avoir dénoncé le péché de son peuple et sa gravité dans les trois premiers chapitres, au style parfois fort rude, Michée en vient à la seconde partie de son message : annoncer le salut. Ce sont les textes qui nous sont proposés pour cette semaine de lectio divina. Nous pouvons, dans notre médiation, réfléchir sur ce que le Seigneur révèle de lui dans ces versets : un Dieu qui est capable de venir à notre aide, qui se réjouit du repentir de l'homme pécheur. Ce salut ne sera pas réservé à quelques-uns, mais sera pour tous les peuples, invités à se rendre en pèlerinage à Jérusalem (cf. Mi 4,1-2).

Sainte lectio divina en ce temps du Carême.

Christophe de DREUILLE

JEUDI 28 FÉVRIER 2013

 

Nous poursuivons notre hommage à Benoît XVI et à son engagement constant en faveur de l'accueil priant de la Parole de Dieu, en proposant quelques réflexions qu'il a offertes aux croyants durant son pontificat :

 

– Dans sa première encyclique sur la Foi (Deus Caritas est) : 

Marie est grande précisément parce qu’elle ne veut pas se rendre elle-même grande, mais elle veut rendre Dieu grand. Elle est humble: elle ne veut être rien d’autre que la servante du Seigneur (cf. Lc 1, 38. 48). Elle sait qu’elle contribue au salut du monde, non pas en accomplissant son œuvre, mais seulement en se mettant pleinement à la disposition des initiatives de Dieu. Elle est une femme d’espérance: uniquement parce qu’elle croit aux promesses de Dieu et qu’elle attend le salut d’Israël; l’ange peut venir chez elle et l’appeler au service décisif de ces promesses. C’est une femme de foi: «Heureuse celle qui a cru», lui dit Élisabeth (Lc 1, 45). Le Magnificat – portrait, pour ainsi dire, de son âme – est entièrement brodé de fils de l’Écriture Sainte, de fils tirés de la Parole de Dieu. On voit ainsi apparaître que, dans la Parole de Dieu, Marie est vraiment chez elle, elle en sort et elle y rentre avec un grand naturel. Elle parle et pense au moyen de la Parole de Dieu; la Parole de Dieu devient sa parole, et sa parole naît de la Parole de Dieu. De plus, se manifeste ainsi que ses pensées sont au diapason des pensées de Dieu, que sa volonté consiste à vouloir avec Dieu. Étant profondément pénétrée par la Parole de Dieu, elle peut devenir la mère de la Parole incarnée. Enfin, Marie est une femme qui aime. Comment pourrait-il en être autrement ? Comme croyante qui, dans la foi, pense avec les pensées de Dieu et veut avec la volonté de Dieu, elle ne peut qu’être une femme qui aime. Nous le percevons à travers ses gestes silencieux, auxquels se réfèrent les récits des Évangiles de l’enfance. Nous le voyons à travers la délicatesse avec laquelle, à Cana, elle perçoit les besoins dans lesquels sont pris les époux et elle les présente à Jésus. Nous le voyons dans l’humilité avec laquelle elle accepte d’être délaissée durant la période de la vie publique de Jésus, sachant que son Fils doit fonder une nouvelle famille et que l’heure de sa Mère arrivera seulement au moment de la croix, qui sera l’heure véritable de Jésus (cf. Jn 2, 4; 13, 1). Alors, quand les disciples auront fui, elle demeurera sous la croix (cf. Jn 19, 25-27); plus tard, à l’heure de la Pentecôte, ce seront les disciples qui se rassembleront autour d’elle dans l’attente de l’Esprit Saint (cf. Ac 1, 14).

 

– Dans la Lettre aux prêtres pour l'année sacerdotale : 

 

Dans le monde d’aujourd’hui, comme dans les temps difficiles du Curé d’Ars, il faut que les prêtres, dans leur vie et leur action, se distinguent par la force de leur témoignage évangélique. Paul VI faisait remarquer avec justesse : « L’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres, ou, s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins ». Pour éviter que ne surgisse en nous un vide existentiel et que ne soit compromise l’efficacité de notre ministère, il faut que nous nous interrogions toujours de nouveau : « Sommes-nous vraiment imprégnés de la Parole de Dieu ? Est-elle vraiment la nourriture qui nous fait vivre, plus encore que le pain et les choses de ce monde ? La connaissons-nous vraiment ? L’aimons-nous ? Intérieurement, nous préoccupons-nous de cette parole au point qu’elle façonne réellement notre vie et informe notre pensée ? ». Tout comme Jésus appela les Douze pour qu’ils demeurent avec lui (cf. Mc 3,14) et que, après seulement, il les envoya prêcher, de même, de nos jours, les prêtres sont appelés à assimiler ce « nouveau style de vie » qui a été inauguré par le Seigneur Jésus et qui est devenu précisément celui des Apôtres.

– A l'ouverture du Synode sur la Parole de Dieu : 
 
Quand Dieu parle, il sollicite toujours une réponse; son action salvifique requiert la coopération humaine; son amour attend quelque chose en retour. Que ne se réalise jamais, chers frères et sœurs, ce que dit le texte biblique à propos de la vigne:  "Il attendait de beaux raisins:  elle donna des raisins sauvages" (cf. Is 5, 2). Seule la Parole de Dieu peut changer profondément le cœur de l'homme, et il est alors important que chaque croyant et chaque communauté entrent dans une intimité toujours plus grande avec elle. L'assemblée synodale concentrera son attention sur cette vérité fondamentale pour la vie et la mission de l'Eglise. Se nourrir de la Parole de Dieu est pour elle le devoir premier et fondamental. En effet, si l'annonce de l'Evangile constitue sa raison d'être et sa mission, il est indispensable que l'Eglise connaisse et vive ce qu'elle annonce, afin que sa prédication soit crédible, en dépit des faiblesses et des pauvretés des hommes qui la composent. Nous savons, en outre, que l'annonce de la Parole, à l'école du Christ, a pour contenu le Royaume de Dieu (cf. Mc 1, 14-15), mais le Royaume de Dieu est la personne même de Jésus, qui à travers ses paroles et ses œuvres offre le salut aux hommes de tous les temps. A cet égard, la considération de saint Jérôme est intéressante:  "Celui qui ne connaît pas les Ecritures, ne connaît pas la puissance de Dieu ni sa sagesse. Ignorer les Ecritures signifie ignorer le Christ" (Prologue au commentaire du prophète Isaïe: PL 24, 17).

– Lors de l'Angelus du 15 novembre 2009

 

"Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point" (Mc 13, 31). Arrêtons-nous un instant pour réfléchir sur cette prophétie du Christ. L'expression "le ciel et la terre" est fréquente dans la Bible pour indiquer tout l'univers, le cosmos tout entier. Jésus déclare que tout cela est destiné à "passer". Non seulement la terre, mais aussi le ciel, qui est justement entendu dans un sens cosmique, et non comme synonyme de Dieu. L'Ecriture Sainte ne connaît pas l'ambiguïté:  toute la création est marquée par la finitude, y compris les éléments divinisés par les mythologies antiques:  il n'y a aucune confusion entre la création et le Créateur, mais une différence nette. Avec cette claire distinction, Jésus affirme que ses paroles "ne passeront pas", c'est-à-dire qu'elles sont du côté de Dieu, et qu'elles sont pour cela éternelles. Tout en étant prononcées dans le concret de son existence terrestre, ce sont des paroles prophétiques par excellence, comme l'affirme Jésus dans un autre lieu en s'adressant au Père céleste:  "Les paroles que tu m'as données, je les leur ai données. Ils les ont accueillies et ils ont vraiment reconnu que je suis sorti d'auprès de toi et ils ont cru que tu m'as envoyé" (Jn 17, 8). Dans une parabole célèbre, le Christ se compare au semeur et explique que sa Parole est semence (cf. Mc 4, 14):  ceux qui l'écoutent, l'accueillent et portent du fruit (cf. Mc 4, 20) font partie du royaume de Dieu, c'est-à-dire qu'ils vivent sous sa domination; ils demeurent dans le monde, mais ne sont plus du monde; ils portent en eux un germe d'éternité, un principe de transformation qui se manifeste déjà aujourd'hui dans une vie bonne, animée par la charité, et qui conduira à la fin à la résurrection de la chair. Voilà la puissance de la Parole du Christ. Chers amis, la Vierge Marie est le signe vivant de cette vérité. Son cœur a été "la bonne terre" qui a accueilli avec une pleine disponibilité la Parole de Dieu, afin que toute son existence, transformée selon l'image du Fils, soit introduite dans l'éternité, âme et corps, anticipant la vocation éternelle de tout être humain. Maintenant, dans la prière, faisons nôtre sa réponse à l'ange:  "Qu'il m'advienne selon ta parole" (Lc 1, 38), pour que, suivant le Christ sur le chemin de la croix, nous puissions nous aussi arriver à la gloire de la résurrection

– A l'Angelus du 28 février 2010 :

Chers pèlerins francophones, le temps du carême est un temps idéal pour revenir vers Dieu et pour l'écouter nous parler. Chers jeunes, je m'adresse tout spécialement à vous. Vous n'êtes pas seulement l'avenir de l'Eglise mais vous en êtes déjà le présent. Aussi, je vous convie, pendant ce carême, à vous nourrir des Saintes Ecritures et à laisser retentir en vous et dans vos cœurs la Parole du Christ. Il est le chemin, la vérité et la vie. Il désire être votre présent et votre avenir. Laissez-le transformer votre vie et l'orienter. Apprenez à reconnaître son visage dans le visage de tous nos frères et sœurs en humanité. Que la Vierge Marie vous entraîne à la suite de son Fils! A tous, bon dimanche et bonne montée vers Pâques!

 

Sainte lectio divina en ce Temps du Carême

 

Christophe de DREUILLE