Gn 20-23 : Abraham et son fils – du don au donateur

Dimanche 14 octobre 2012

 

Elle est vivante la Parole de Dieu, énergique et plus coupante qu'une épée à deux tranchants : elle pénètre au plus profond de l'âme (He 4 – 2e lecture de la messe de ce dimanche)

 

Va, prends ton fils, ton unique, que tu chéris, Isaac, et tu l'offriras en holocauste (Gn 22,2)

 

Je sais maintenant que tu crains Dieu... je te comblerai de bénédictions (Gn 22,12.17)

 

Va vends tout ce que tu as. Donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel; puis viens et suis-moi (Mc 10 – Evangile de la messe de ce dimanche)

 

Cette semaine la dernière partie du cycle d'Abraham guide notre lectio divina vers le don que le Seigneur fait au patriarche. Ce don a un nom et un visage : Isaac, le fils de la promesse. En lui Dieu se révèle comme celui qui est capable d'accomplir sa Parole, de réaliser sa Promesse, alors même que sa réalisation est impossible aux seules ressources humaines. Dieu est donc capable d'intervenir dans l'histoire d'un homme et de réaliser l'impossible. 

 

Mais Abraham va devoir aller plus loin encore dans ce cheminement que le Seigneur lui fait parcourir. Pour devenir le Père des Croyants, il ne lui faut pas en effet seulement espérer et accueillir le don de Dieu, mais il doit surtout reconnaître, dans ce don, l'oeuvre du donateur et préférer le donateur au don lui-même. C'est le sens de l'impressionnant récit du Sacrifice d'Abraham au chapitre 22. Quels plus beaux commentaires de cet événements que les lectures de la messe de ce dimanche.

 

Le "jeune homme riche" est invité par Jésus à tout quitter, à tout aboandonner au profit de la seule relation avec Celui qui est la source de tout don. C'est dans cette relation, et non dans la possession de quelques biens, que se trouve le sens de la vie humaine. C'est ainsi qu'il pourra tout recevoir de Dieu. La lecture du Livre de la Sagesse introduit à cette attitude qui fait préférer la Sagesse que seul Dieu peut donner, à tout ce après quoi les hommes courent si souvent. Accepter de tout recevoir plutôt que de chercher à tout posséder change radicalement le sens de l'existence. Au lieu de courir après ce qui nous manque, nous pourrons alors apprendre à reconnaître et à découvrir tout ce que le Seigneur nous donne, tout ce qui nous est déjà donné. Nous pourrons alors entrer dans la véritable attitude chrétienne : celle de l'action de grâce. La Parole de Dieu, dont parle l'épître aux Hébreux, nous est donnée, avec sa puissance et son exigence, pour nous permettre ce passage, cette conversion du coeur, l'une des plus profondes que nous avons à vivre : se déposséder pour fonder sa vie sur la relation avec le Seigneur en qui se trouvent tous les vrais biens qui seuls pourront combler notre coeur d'homme.

 


 

Quelques autres informations sur la lectio divina : 

 
Entre le 29 octobre et le 2 novembre prochains, j'animerai une Retraite d'introduction à la lectio divina, en Région parisienne. Il reste quelques places (jusqu'à la fin de la semaine). Si vous êtes intéressé, n'hésitez pas à me contacter, je vous donnerai les renseignements nécessaires.
 

 

Sainte lectio divina

Christophe de DREUILLE