Nous prions avec le livre du prophète Jérémie : 
 
du 18 au 24 mars : semaine 6 
 
du 25 au 31 mars : semaine 7
 
 
 
Durant l'Octave de Pâques, nous prions avec l'Evangile selon Saint Marc Paques 2018
 

LUNDI 26 MARS 2012 – ANNONCIATION DU SEIGNEUR

 

Ecoute Israël : le Seigneur notre Dieu est le seul Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir. Que ces paroles que je te dicte aujourd'hui restent dans ton coeur (Dt 6,4-6)

 

"Voici la Servante du Seigneur, que tout se passe pour moi selon ta Parole" (Lc 1 - Evangile de la messe du jour)

 

Mon Dieu, voilà ce que j'aime : ta Loi me tient aux entrailles (Ps 40 (39))

 

Dans notre parcours quotidien de lectio divina, nous arrivons à l'un des plus grands textes du Deutéronome, le "shema Israël". Ce qui deviendra le coeur de la piété juive introduit un enseignement de type catéchétique. Ce sont ces textes que nous lisons et méditons ces jours-ci. Ils nous rappellent que l'amour du Seigneur est le coeur de la Loi. 

 

En ce jour où nous célébrons la solennité de l'Annonciation du Seigneur, nous pouvons méditer ces textes du Deutéronome en deux directions : 

 

Avec le Psaume 40 (39) de la messe de ce jour, nous pouvons contempler le "oui" du Fils à son Père, que manifeste l'incarnation du Verbe éternel. L'amour demandé au peuple de l'alliance est celui-là même qui de toute éternité unit le Fils au Père dans la communion de l'Esprit Saint.

 

– Avec le récit de l'Annonciation dans l'Evangile selon saint Luc, nous pouvons reconnaître en Marie celle qui a parfaitement accompli la Loi, qui n'a cessé de garder et de méditer la Parole du Seigneur. Sa disponibilité peut encourager la nôtre. Combien de fois a-t-elle médité ces textes du Deutéronome. Avec elle, nous méditons ces textes et nous apportons notre propre réponse ; avec son cantique d'action de grâce, le Magnificat, nous pouvons à notre tour exprimer notre prière de réponse à la Parole reçue du Seigneur.

 


 

Marie est bien modèle de la lectio divina, comme le commente Benoît XVI (Deus Caritas Est) : 

 

Magnificat anima mea Dominum", dit Marie à l’occasion de sa visite à sa cousine Elisabeth, – "Mon âme exalte le Seigneur" – (Lc 1,46). Elle exprime ainsi tout le programme de sa vie: ne pas se mettre elle-même au centre, mais faire place à Dieu, rencontré tant dans la prière que dans le service du prochain – alors seulement le monde devient bon. Marie est grande précisément parce qu'elle ne veut pas se rendre elle-même grande, mais elle veut rendre Dieu grand. Elle est humble: elle ne veut être rien d'autre que la servante du Seigneur (cf. Lc 1,38.48). Elle sait qu'elle contribue au salut du monde, non pas en accomplissant son œuvre, mais seulement en se mettant pleinement à la disposition des initiatives de Dieu. Elle est une femme d'espérance: uniquement parce qu'elle croit aux promesses de Dieu et qu'elle attend le salut d'Israël; l'ange peut venir chez elle et l'appeler au service décisif de ces promesses. C'est une femme de foi: "Heureuse celle qui a cru", lui dit Elisabeth (Lc 1,45).

 

Le Magnificat – portrait, pour ainsi dire, de son âme – est entièrement brodé de fils de l'Ecriture Sainte, de fils tirés de la Parole de Dieu. On voit ainsi apparaître que, dans la Parole de Dieu, Marie est vraiment chez elle, elle en sort et elle y rentre avec un grand naturel. Elle parle et pense au moyen de la Parole de Dieu; la Parole de Dieu devient sa parole, et sa parole naît de la Parole de Dieu. De plus, se manifeste ainsi que ses pensées sont au diapason des pensées de Dieu, que sa volonté consiste à vouloir avec Dieu. Etant profondément pénétrée par la Parole de Dieu, elle peut devenir la mère de la Parole incarnée.

 

Enfin, Marie est une femme qui aime. Comment pourrait-il en être autrement? Comme croyante qui, dans la foi, pense avec les pensées de Dieu et veut avec la volonté de Dieu, elle ne peut qu'être une femme qui aime. Nous le percevons à travers ses gestes silencieux, auxquels se réfèrent les récits des Evangiles de l'enfance. Nous le voyons à travers la délicatesse avec laquelle, à Cana, elle perçoit les besoins dans lesquels sont pris les époux et elle les présente à Jésus. Nous le voyons dans l'humilité avec laquelle elle accepte d'être délaissée durant la période de la vie publique de Jésus, sachant que son Fils doit fonder une nouvelle famille et que l'heure de sa Mère arrivera seulement au moment de la croix, qui sera l'heure véritable de Jésus (cf. Jn 2,4; 13,1). Alors, quand les disciples auront fui, elle demeurera sous la croix (cf. Jn 19,25-27); plus tard, à l'heure de la Pentecôte, ce seront les disciples qui se rassembleront autour d'elle dans l'attente de l'Esprit Saint (cf. Ac 1,14). 

 


 

Sur l'Annonciation, vous pouvez également lire le superbe et célèbre commentaire de saint Bernard, et le commentaire de Lc 1.

 

Sainte lectio divina, en ce temps du Carême.

 

Christophe de DREUILLE