Nous prions avec le livre du prophète Jérémie : 
 
du 18 au 24 mars : semaine 6 
 
du 25 au 31 mars : semaine 7
 
 
 
Durant l'Octave de Pâques, nous prions avec l'Evangile selon Saint Marc Paques 2018
 

DIMANCHE 4 MARS 2012

 

Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Ecoutez-le (Mc 9 – Evangile de la Messe de ce dimanche)

 

Comment Dieu pourrait-il, avec son Fils, ne pas nous donner tout? (Rm 8 – 2e lecture de la Messe de ce dimanche)

 

Que jamais le mal n'ait raison de nous ; délivre-nous, Seigneur, de toutes nos angoisses (Ps 24 – Antienne d'ouverture de la messe de ce dimanche)

 

Fais-nous trouver dans ta Parole, Seigneur, les vivres dont notre foi a besoin (Oraison de ce dimanche)

 

Le Seigneur ton Dieu t'a béni en toutes tes actions (Dt 2,7 – LD de ce jour)

 

En cette semaine où nous méditons en lectio divina les chapitres 2 et 3 du Deutéronome, nous sommes invités à entendre et à accueillir la Parole de Dieu dans la lumière de la Transfiguration du Christ, dont nous recevons le récit dans la liturgie de ce premier jour de la semaine. 

 

La thématique de ce deuxième dimanche de Carême est bien la contemplation du Christ dans la gloire de son Père, ou pour l'exprimer autrement, la contemplation du rayonnement de l'amour du Père et du Fils. A la Transfiguration, les Apôtres son témoins de la voix du Père les invitant à reconnaître en Jésus son Fils, et surtout à accueillir sa Parole. Comme le rappelle la Préface de la Messe de ce dimanche, la révélation de cette relation entre le Père et le Fils est à comprendre en vue de la Passion. Cette perspective, essentielle en ce temps du Carême qui nous achemine vers le mystères pascal, donne tout son sens à la première lecture.

 

Le Sacrifice d'Abraham annonçait déjà la Passion du Père dans celle de son Fils, unis par leur amour réciproque. C'est même titre "fils bien-aimé" qui désignait la relation d'Abraham au fils qu'il s'apprêtait à offrir en sacrifice. Leur communion était soulignée en Gn 22 par la double mention "ils marchaient tous deux ensemble" vers le lieu du sacrifice.

 

Saint Paul sera bouleversé – au sens propre – par cette Révélation de la Communion entre le Père et le Fils dans le mystère de la Croix : "Je suis Jésus que tu persécutes". Il en témoigne dans l'épître aux Romains (2e lecture de la messe de ce dimanche) : "il n'a pas refusé son Fils, il l'a livré pour nous tous : comment pourrait-il avec lui ne pas tout nous donner?"

 

 


 

"Celui-ci est mon Fils bien-aimé" : au Baptême du Christ comme à sa Transfiguration c'est la même voix qui retentit et dévoile le regard du Père contemplant et désignant son Fils. Ce titre de "Fils bien-aimé" peut être médité en plusieurs directions : 

– Le Fils bien-aimé par excellence, c'est bien-sûr Jésus Christ, ainsi révélé aux Apôtres sur la Montagne, et annoncé par la figure d'Isaac en Gn 22.

– Mais ce titre renvoyait, dans l'Ancien Testament, au peuple hébreu que le Seigneur s'était choisi, qu'il avait entouré de soins et qu'il avait élevé, comme le rappelle Os 11 : "d'Egypte, j'ai appelé mon fils". Or c'est précisément à la lumière de cette qualité particulière de relation qu'il faut lire le Livre du Deutéronome qui guide notre lectio divina quotidienne durant ce Temps du Carême. 

– Enfin, depuis notre baptême, nous savons que ce titre de "Fils bien-aimé" nous désigne chacun, dans le regard du Père. C'est à la lumière de cette communion que le Père nous offre dans le Christ, que nous pouvons méditer ces chapitres du Deutéronome. 

 


 

Ces remarques sont plus que jamais utiles à notre méditation de cette semaine. En effet Dt 2 et 3 ne sont pas spontanément les chapitres les plus faciles à méditer.

 

Leur lecture nous permet d'abord de connaître ces événements de l'histoire ancienne d'Israël à laquelle les Psaumes font souvent allusion. Ils font partie de la mémoire du peuple, de l'histoire de ses origines. Il détaillent en effet le parcours complexe des hébreux en route vers la Terre Promise. Ceux-ci devaient passer par les territoires de différentes nations qui n'auront pas la même attitude envers ces nomades. La Bible de Jérusalem note à propos de ces récits : "Le thème thologique du don de la Terre Promise se combine avec un thème plus large : c'est Dieu qui distribue leurs territoires aux peuples. Edom, Moab et Ammon, parents d'Israël (descendants en effet soit d'Esaü, frère de Jacob, soit de Lot, neveu d'Abraham) garderont le leur ; mais Sihôn est un Amorite (il s'opposera au passage des hébreux) et Dieu donnera sa terre à Israël". Dieu n'est donc pas absent de l'histoire de son peuple. Il guide ce peuple fragile au milieu de territoires, potentiellement ou effectivement, hostiles, pour qu'il puisse progresser jusqu'à la Terre Promise. 

 

Mais notre méditation doit dépasser cette succession de noms et cette histoire de guerres pour en dégager l'essentiel. Or, certains versets de ces chapitres peuvent suffire à nourrir notre méditation et notre prière. Ils sont mis en exergue sur la feuille de lectio divina quotidienne. Nous pouvons donc découvrir, appuyés également sur les textes complémentaires proposés, comment le Seigneur nous bénit, comment il veille sur notre marche, sur notre cheminement, comment il combat pour nous. Nous pouvons également méditer sur le thème du combat spirituel, comme le propose saint Augustin dans le texte que nous avions proposé il y a quelques jours (cf. le mercredi des Cendres) : quelles sont ces forces hostiles qui pourraient nous faire peur? quelles sont ces tentations, ces difficultés qui pourraient faire obstacle à notre marche à la suite du Christ?

 

Demandons à l'Esprit Saint de nous guider dans l'accueil quotidien de cette Parole, pour que la Parole de Dieu nous éclaire, nous guide, nous convertisse. 

 

Sainte lectio divina, en ce beau temps de notre montée vers Pâques. 

 

Christophe de DREUILLE